CDPQ Infra a organisé un point de presse en début d’après-midi aujourd’hui afin d’annoncer un changement important de tracé pour le projet du REM de l’est. Ainsi le tronçon sur Sherbrooke dans le quartier Mercier-Est a été abandonné au profit de la rue Dubuisson, plus au sud, là où longe déjà l’emprise ferroviaire du CN (entre Dubuisson et Souligny). Un changement de cap qui permet au promoteur d’amenuiser en quelque sorte la grogne exprimée par plusieurs citoyens du secteur depuis le dévoilement du projet face à une structure aérienne sur la rue Sherbrooke dans ce quartier fortement résidentiel. Selon le nouveau tracé, le REM de l’est longerait Notre-Dame jusqu’à la hauteur de l’autoroute 25, bifurquerait vers le nord pour rejoindre Souligny jusqu’à Joseph-Versailles, alors qu’à cet endroit il rejoindrait la rue Sherbrooke pour continuer sa route jusqu’à la Pointe-de-l’Île.

Beaucoup de médias se sont déplacés dans Mercier-Est aujourd’hui pour entendre les représentants de CDPQ Infra Virginie Cousineau et Christian Ducharme expliquer le nouveau tracé du REM de l’est dans ce quartier (photo : EMM).

Toutefois, CDPQ Infra a toujours l’intention de garder la solution aérienne dans le sud-est de Montréal, une question avant tout de viabilité financière a déclaré Christian Ducharme, vice-président Ingénierie de CDPQ Infra. Soulignons par ailleurs que les rues Souligny et Dubuisson sont également sinon plus des rues à caractère résidentiel, mais beaucoup moins denses que la grande artère qu’est Sherbrooke. Ainsi, le débat d’une structure aérienne imposante risque de se poursuivre dans les prochaines semaines et les prochains mois, alors que la plupart des groupes de pression citoyens ont déjà, à l’heure actuelle, commenté plutôt négativement cette nouvelle option sur les réseaux sociaux.

Au-delà de calmer le jeu, CDPQ Infra a également indiqué que les 4,5 km du tracé longeant Souligny / Dubuisson sont plus propices à recevoir le REM que la rue Sherbrooke compte tenu notamment de la largeur de l’emprise ferroviaire et du peu d’obstacles qui seront rencontrés lors des travaux. De plus, ce secteur permettrait de mieux desservir le quartier de Tétreaultville en transport en commun selon le promoteur, qui prévoit une baisse d’achalandage d’environ 2 % avec le nouveau tracé. Et malgré les coûts non dévoilés de l’entente avec le CN, Christian Ducharme a soutenu lors du point de presse que cette dernière dépense n’aurait aucun impact sur le budget global du projet. Possible que la facilité de construction dans le nouveau secteur compense pour l’entente financière avec le CN, qui pourra par ailleurs continuer à faire circuler ses trains de marchandise comme aujourd’hui, la structure aérienne du REM de l’est ne prévoyant aucune obstruction aux opérations du CN. Quant à la hauteur des infrastructures du REM dans ce secteur, on parle toujours de 10 à 12 mètres indique le vice-président Ingénierie de CDPQ Infra.

Image fournie par CDPQ Infra.

Quant à un autre secteur qui suscite des inquiétudes dans le projet du REM de l’est, soit le parc Morgan dans Hochelaga-Maisonneuve, le promoteur a insisté à quelques reprises lors du point de presse pour affirmer qu’il s’apprêtait à annoncer des solutions sous peu afin d’épargner cet espace vert. Un dossier à suivre donc. Par ailleurs, soulignons qu’aucune nouvelle station n’est annoncée pour l’instant à Montréal-Est et Rivière-des-Prairies, malgré l’insistance des administrations municipales en place.

Image fournie par CDPQ Infra.

Prochaines étapes

Selon la porte-parole du REM de l’est, Virginie Cousineau, CDPQ Infra mettra en branle dans les prochains jours une nouvelle ronde de consultations avec les citoyens et organismes du secteur afin d’expliquer les changements apportés au projet et d’entendre leurs commentaires et préoccupations.

Par la suite, et très bientôt dit-on, le comité d’experts multidisciplinaires qui se penche sur l’architecture et l’intégration urbaine du REM de l’est devrait déposer son fameux rapport, et des visuels des infrastructures proposées devraient être soumis au public avant le début des audiences du BAPE, qui elles sont toujours prévues ce printemps. Les prochaines semaines devraient donc être riches en information concernant le REM de l’est.