Des marcheurs s’offrent une escapade au parc régional de la Forêt Ouareau (Courtoisie Rando Québec/Dominique Caron)

LA MARCHE, EST-CE QUE ÇA MARCHE?

Bien qu’elle ne soit pas une activité aussi intense que la course, la marche à pied n’en reste pas moins un sport complet et accessible à tous. Source de bien-être physique et mental, la marche mérite amplement d’être intégrée à toute routine quotidienne, selon les spécialistes de la santé. Et dans l’est de Montréal, les occasions de se dégourdir les jambes ne manquent pas!

Andrée-Anne Lorrain lors d’une séance de physiothérapie chez Physio Etc. (Courtoisie)

Ce n’est pas sans raison que l’Organisation mondiale de la santé recommande de marcher 30 minutes d’affilée par jour, soit l’équivalent d’environ 10 000 pas. Les nombreux bénéfices de la marche en font une pratique très recommandée par les professionnels de la santé. « La marche a un effet ralentissant sur le vieillissement et sur certaines maladies telles que l’Alzheimer, explique Andrée-Anne Lorrain, physiothérapeute chez Physio Etc., une clinique du quartier Rosemont–La Petite-Patrie. Elle renforce aussi le système cardiovasculaire et a des bienfaits sur la musculature ainsi que sur la santé mentale. »

Mais nombreux sont ceux qui se demandent si la marche peut être considérée comme un véritable sport. La physiothérapeute est sans équivoque. « Définitivement. Il existe beaucoup de culpabilité, comme si marcher n’était pas assez, alors que la marche recommandée de 30 minutes par jour est considérée comme une activité physique. » 

La marche à pied a également l’avantage de n’avoir aucune limite… sauf avis contraire. « Mis à part pour les personnes aux conditions de santé particulières ou à la suite de blessures, on peut marcher autant qu’on veut. Je recommande la marche plusieurs fois par semaine, si ce n’est par jour! », insiste la physiothérapeute. 

Marcher près de chez soi

Si marcher seul peut en freiner certains, marcher en groupe n’a jamais été aussi facile, puisque plusieurs clubs et associations locales proposent des sorties pour les tous niveaux. 

Le Club de marche dynamique de Montréal, affilié aux clubs de Boucherville et de Brossard, propose des marches sportives de longue durée. Contrairement aux clubs de promenade, qui privilégient un rythme de 5 km/h, les clubs de marche dynamique vont à une allure de 6 km/h. « Même si ce n’est pas extrême, il faut quand même être en forme pour marcher à cette allure pendant des heures! », souligne Gabriel Piette, directeur du Club de marche dynamique de Montréal.

L’organisme offre des distances de marche variées, entre 8 km et 25 km. L’activité la plus populaire est la marche d’entraînement de 8 km ou 11 km, qui a lieu 3 fois par semaine, le lundi matin au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, le mercredi soir au parc Frédéric-Back et le samedi matin sur le Mont-Royal. 

Fort de ses 99 membres, dont la moyenne d’âge est de 63 ans, le Club de marche dynamique de Montréal propose un environnement convivial où chacun peut trouver sa place. « Bien que l’objectif soit la forme physique, il existe un côté social très important. On marche, mais pas assez vite pour ne pas pouvoir discuter! », plaisante-t-il. 

Gabriel Piette, assis au milieu du banc, en compagnie de plusieurs membres du Club de marche dynamique de Montréal au parc Frédéric-Back. (Courtoisie)

En plus du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation et du parc Frédéric-Back, l’est de Montréal regorge d’autres beaux endroits pour marcher. « Le parc Maisonneuve est un endroit extraordinaire et immense qui est connecté au Jardin botanique. On peut donc marcher dans ces deux lieux l’hiver, ce qui nous offre des marches de 6 km ou 7 km dans des environnements vraiment magnifiques », conseille le directeur du club.

Situé presque au bout de l’île, à 1 km du pont Charles-De Gaulle, le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies est un autre coup de coeur du marcheur. « Même si c’est un parc aménagé, il reste naturel. On y voit des boisés, un peu d’eau… C’est tout ce que j’aime », partage-t-il. 

La randonnée est en vogue et le marcheur rajeunit 

Grégory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec. (Courtoisie)

Activité de plein air la plus pratiquée au Québec et à l’internationale d’après Rando Québec, la randonnée pédestre est également un moyen de découvrir et de pratiquer la marche. La fréquentation des sentiers de randonnée dans la province a très fortement augmenté pendant et après la pandémie de COVID-19, indique Grégory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec. « On a effectivement observé une croissance de 68 % en 2021. Depuis, la fréquentation continue d’augmenter d’environ 30 % chaque année. »

Rando Québec, organisme à but non lucratif qui fait la promotion de la randonnée pédestre et de la raquette, observe un changement chez le marcheur depuis quelques années. Si la randonnée attirait traditionnellement les personnes âgées de 45 ans et plus, elle compte désormais de plus jeunes adeptes. « La marche a longtemps été considérée comme étant réservée aux aînées. Ce n’est pas une activité aussi tendance que d’autres, telles que le vélo de montagne, qui est très spectaculaire, par exemple », explique M. Flayol.

Dans une société où les nouvelles technologies envahissent notre quotidien, la randonnée offre des bienfaits psychologiques immenses, souligne-t-il. « Ça nous permet de sortir du rythme effréné de la vie quotidienne et de s’autoriser à ralentir. On est libre d’adopter la cadence qui nous correspond, que ce soit rapide ou lent, tout en s’ancrant dans le moment présent. »

À l’instar d’une récente étude publiée en 2020 par la National Library of Medecine sur les effets bénéfiques d’une promenade en forêt sur certaines maladies chez les jeunes, de nombreux essais démontrent les répercussions positives du milieu naturel sur l’être humain. Les phytoncides, ces molécules sécrétées par les arbres, impactent de façon directe le sytème nerveux, en permettant notamment de réduire le stress, l’anxiété et les épisodes dépressifs. 


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