Simon Jouhet et David Dorez, cofondateurs de la Chope Angus Brasserie Artisanale Photo : Emmanuel Delacour /EMM

LA CHOPE : ENFIN UNE MICROBRASSERIE DANS LE QUARTIER ANGUS

La série J’achète au suivant est une initiative d’EST MÉDIA Montréal, en collaboration avec la Société de développement Angus (SDA), PME MTL Centre-Est, la Caisse Desjardins du Centre-est de Montréal et la Caisse Desjardins de Pointe-aux-Trembles. Elle vise à faire découvrir des commerces de quartier originaux, uniques et dont l’histoire entrepreneuriale est particulièrement intéressante. Bonne découverte!

Une petite nouvelle vient d’ouvrir ses portes dans le quartier des Shops Angus. Il s’agit de la microbrasserie La Chope, une coopérative de solidarité qui compte devenir le bar de quartier du secteur, autant pour ses travailleurs que pour ses résidents. Portrait de cette coop brassicole aux saveurs locales et aux accents rassembleurs.

Sous la nouvelle Clinique médicale Angus, tout près du dépanneur Toutes les choses parfaites, vient tout juste de se construire La Chope, à la fois microbrasserie, bar et restaurant. De ses 2300 pieds carrés de superficie, 450 sont consacrés aux cuves de brassage et 1000 aux clients, qui, avec la grande terrasse, peuvent être plus d’une centaine à la fois sur place. « Les gens peuvent même voir l’équipe de brassage à l’œuvre puisque la brasserie est complètement vitrée! », lance d’entrée de jeu David Dorez, brasseur et chargé de projets de La Chope. 3 fermenteurs, 1 cuve de conditionnement et des cuves de service faits au Québec complètent les installations capables de produire 600 litres de bière à la fois. « On veut être une microbrasserie pour le quartier. On veut que les gens s’y sentent comme dans leur bar, un lieu qui leur appartient en quelque sorte », souligne David Dorez.

Cet esprit coopératif mis de l’avant imbibe le projet depuis ses premiers balbutiements. La Société de développement Angus (SDA) commence en 2017 à rechercher des entrepreneurs intéressés à implanter une microbrasserie sur place afin de diversifier son offre commerciale. « Ils ont approché différentes coopératives brassicoles pour percevoir l’intérêt qu’il y avait d’ouvrir une microbrasserie dans Angus », explique David Dorez. Par l’intermédiaire d’une microbrasserie bien implantée en région, l’homme et son équipe ont eu la chance de présenter leur projet. « Tout s’est aligné pour que ça fonctionne et qu’on puisse réaliser notre rêve. La microbrasserie vétérane À la Fût, de St-Tite, est non seulement derrière nous, mais à nos côtés dans cette aventure en tant que membre utilisateur producteur au sein de notre coop », précise-t-il.

L’équipe de rêve se compose d’anciens collègues et amis : deux brasseurs, David lui-même et Natasha Baijot; un professionnel attitré à l’administration et au marketing, Guillaume Hardy; une personne en charge de la communication et de l’événementiel, Simon Jouhet; ainsi qu’une cheffe cuisinière, Marie Desjardins, qui concocte des plats à mi-chemin entre le terroir et la cuisine anglaise. « Notre équipe est pluridisciplinaire et elle couvre quasiment tous les corps professionnels nécessaires à une entreprise grâce à nos compétences transversales, toutes liées à la gestion », mentionne fièrement David Dorez.

Les artisans derrière le projet de microbrasserie La Chope, dans Angus (photo courtoisie).

S’ils sont tous des travailleurs expérimentés dans leur domaine respectif, il s’agit pour la plupart de leur toute première expérience en tant qu’entrepreneurs, et c’est le modèle coopératif qu’ils ont choisi. « Notre coopérative de solidarité regroupe plusieurs membres : des membres travailleurs, des membres utilisateurs producteurs, soit la microbrasserie À la Fût, aussi une coopérative de travail; et des membres de soutien, c’est-à-dire des personnes qui soutiennent financièrement le projet », énumère le brasseur.

Coopérer pour mieux se démarquer

Comparativement à d’autres secteurs économiques peut-être plus compétitifs, celui des microbrasseries se démarque entre autres par la coopération qui règne souvent parmi les différents brasseurs d’un même quartier. C’est la raison pour laquelle La Chope cherchait plus à répondre à un besoin qu’à créer de la concurrence. « Il faut comprendre que les microbrasseries travaillent toutes ensemble, il y a beaucoup de coopération. Il n’y en aura pas deux une à côté de l’autre parce que ça n’a pas de sens. Elles cherchent plutôt à venir compléter le portrait et à le diversifier. Et il y a souvent certains échanges commerciaux entre elles aussi », précise David Dorez.

La Chope tire donc plutôt son épingle du jeu avec son modèle d’affaires coopératif et ses produits. Se collant à l’histoire du secteur Angus, la microbrasserie proposera surtout de la bière d’origine anglaise, un rappel des origines de l’homme d’affaires Richard Angus. « Même si on brassera un petit peu de tout dans le monde, aussi bien de l’allemand, de l’américain, du français et du belge, notre noyau principal de bière sera de la bière de type anglaise : des pale ales anglaises, des bitters, des extra special bitters qui peuvent être à la fois rousses et blondes, et qui sont orientées aussi bien sur le malt et l’amertume que sur le côté floral », indique le brasseur. Ce dernier et Natasha Baijot misent sur des bières à la fois de qualité, classiques et accessibles. « Des bières anglaises, c’est vraiment bon, c’est « pintables » comme on dit, c’est des bières de soif! »

S’ancrer dans un quartier

Plusieurs microbrasseries se sont implantées dans Rosemont au cours des dernières années, certaines industrielles, d’autres artisanales comme La Chope, qui souhaite avant tout s’ancrer réellement dans son quartier, incarner véritablement un lieu de rencontre et devenir un petit commerce où se procurer de la bière à même un cruchon apporté de la maison. « C’est un quartier en construction, donc il y a des restaurants, mais pas vraiment de bars. L’essor, pour nous, se fera par le quartier en soi. Mais il faut savoir que ça se fait dans les deux sens. Des fois, une microbrasserie crée un tel essor que des résidents choisissent de s’en rapprocher, donc du développement se produit par la suite », croit David Dorez.

L’ouverture officielle de La Chope prévue en mai 2022, a plutôt eu lieu en juin, faisant face comme tout le monde aux aléas de secteur de la construction qui perdurent depuis la COVID 19. « C’est fait, l’immersion totale et unique en même temps, soit avec l’ouverture de la salle, de la cuisine, de la terrasse, et le démarrage du brassage », dit l’entrepreneur. Les cuves ont d’ailleurs fait leur entrée sur les lieux fin mars. À peine née, la microbrasserie, si on lui pose la question, peut déjà se projeter dans le futur, y devinant l’arrivée de deux fermenteurs, la rencontre de tous ceux qui l’attendent depuis longtemps et la collaboration avec les entreprises du quartier, le tout suivi d’une possible commercialisation éventuelle de ses produits. D’ici là, les amateurs de bières peuvent se prélasser sur son immense terrasse. « Notre terrasse ensoleillée donne presque sur le mont Royal! En fin de journée, elle sera vraiment un havre lors des jours de grandes chaleurs », termine David Dorez. C’est donc un rendez-vous, à midi ou à minuit, rue William-Tremblay!


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