Jeanne-Mance-Viger 2022

Filomena Rotiroti, députée sortante du Parti libéral du Québec (PLQ), et Julie De Martino, candidate pour la Coalition Avenir Québec (CAQ).

Jeanne-Mance–Viger (Saint-Léonard) : rouge depuis 2001

Dans le cadre de la prochaine élection provinciale, EST MÉDIA Montréal va à la rencontre des candidats des différentes circonscriptions de l’est afin de rencontrer les principaux aspirants à la victoire le 3 octobre prochain. De quoi sont-ils le plus fier concernant leur dernier mandat? Que comptent-ils réaliser s’ils sont élus ou réélus? Aujourd’hui, discussion avec Filomena Rotiroti, députée sortante du Parti libéral du Québec (PLQ), et Julie De Martino, candidate pour la Coalition Avenir Québec (CAQ), dans la circonscription de Jeanne-Mance−Viger.


Correspondant à l’arrondissement de Saint-Léonard de la ville de Montréal, la circonscription Jeanne-Mance–Viger est rouge depuis sa création en 2001. En effet, la libérale Filomena Rotiroti a succédé à son confrère Michel Bissonnet en 2008 et règne sur cette partie du nord-est de la métropole depuis. Toutefois, selon le site Qc125, le PLQ perd des appuis depuis l’élection de 2014 : il est passé de 78,5% des voix à 66,2% en 2018. Le même site de projection prévoit qu’il remportera néanmoins les prochaines élections avec 53% du vote. La CAQ, quant à elle, gagne des adeptes d’une élection à l’autre. Elle a remporté un mince 8,6% des voix en 2014, qui a littéralement doublé quatre ans plus tard. On projette que les appuis atteindront 24% le 3 octobre prochain. C’est tout de même le PLQ qui est en voie de l’emporter, comme il dépasse sans équivoque la CAQ si on met de côté les pourcentages pour se concentrer sur le nombre de billets de vote.

Deux candidates

La bataille reste néanmoins intéressante entre la députée sortante, Filomena Rotiroti, et la candidate Julie De Martino. Femme d’action, mère de quatre enfants et directrice d’un organisme communautaire axé sur la famille, cette dernière habite l’est de Montréal depuis toujours. Son emploi lui permet allégrement les contacts avec ses concitoyens ainsi que le travail sur le terrain. Julie De Martino est donc bien consciente des enjeux de sa circonscription et de ce qui préoccupe les résidents. « C’est sûr que comme députée, je désire être présente pour les résidents de Saint-Léonard et travailler conjointement avec les élus déjà en place au niveau des différents paliers gouvernementaux. Ici, il y a vraiment un grand bassin d’organismes communautaires, ce sont des gens très présents auprès des résidents. » La candidate souhaite donc travailler en partenariat avec eux pour réaliser leurs projets et éventuellement les représenter à l’Assemblée nationale. « Je veux faire comprendre l’importance de nos organismes communautaires, quoique que notre gouvernement a déjà une très bonne connaissance de leur importance », souligne-t-elle.

Avec ses 14 années d’expérience en tant que députée, Filomena Rotiroti aussi considère qu’elle connait bien les citoyens de Saint-Léonard et leurs préoccupations. Originaire de l’est de Montréal, elle habite elle aussi dans son comté. « Je vis les mêmes enjeux que mes citoyens, ce qui fait en sorte que je suis capable de reconnaitre les enjeux et de les adresser avec eux. » Cette politicienne est dotée d’une vaste expérience dans les domaines de l’administration publique et économique. Elle a suivi les traces de son père, qui a servi 20 ans en politique municipale. « J’ai été élevée [dans la mentalité] qu’on fait de la politique pour améliorer la qualité de vie de nos citoyens. C’est la philosophie que j’ai et ce qui me guide dans les actions », mentionne-t-elle. Filomena Rotiroti est très fière du travail de son équipe par rapport à l’avènement de la ligne bleue du métro de Montréal. « Je sais que la CAQ voudrait dire que c’est grâce à elle, mais je peux vous dire que l’annonce de la ligne bleue a été faite sous le gouvernement libéral et c’est l’argent qui était réservé dans le Parti québécois », soutient-elle. La politicienne souhaite également souligner son apport dans l’agrandissement et l’embellissement des écoles de sa circonscription, dans les infrastructures mises en place pour les ainés et dans les installations sportives. « Je travaille en étroite collaboration avec les organismes communautaires et les tables de concertation. Je pense que la force de Saint-Léonard, c’est que tous les acteurs travaillent en concertation, ce qui fait en sorte qu’on est capable d’assurer un service à nos citoyens, des tout-petits jusqu’à nos ainés. » Finalement, elle est aussi fière d’avoir participé activement à l’implantation de deux cliniques sur son territoire, soit Levasseur et Viau.

Deux visions

La candidate de la CAQ, Julie De Martino, perçoit deux enjeux de taille dans Jeanne-Mance–Viger : l’accessibilité aux soins de santé et la sécurité publique. « Ce sont les gros objectifs que je me donne, travailler avec les ministres attitrés à ces dossiers pour porter à l’Assemblée nationale la voix de l’est de Montréal. » Elle voit bien entendu en Chantal Rouleau, députée sortante de Pointe-aux-Trembles, une potentielle alliée importante. « Elle est déjà une très bonne porte-parole, mais je crois que plus nous serons de députés [caquistes] de Montréal et plus on va pouvoir faire valoir les besoins et réaliser de grandes choses. » En ce qui concerne le second enjeu qui retient le plus son attention, Julie De Martino est satisfaite de l’annonce de Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique. « Les 250 millions [alloués] à Montréal, je sais que ma circonscription va en bénéficier. Je souhaite donc continuer à travailler en ce sens. »

Pour Filomena Rotiroti aussi, la sécurité de sa circonscription est importante. « Avec les événements récents qu’on voit, je vous dirais qu’il y a une préoccupation. Alors, je travaille avec les postes de police locaux, mais aussi la municipalité pour m’assurer que nos parcs demeurent sécuritaires. » La qualité de vie des ainés est également primordiale pour la députée sortante, qui souhaite entre autres leur permettre de recevoir leurs soins à domicile le plus longtemps possible. « J’ai une population vieillissante ici, à Saint-Léonard, et la demande qui me revient souvent, c’est d’avoir la capacité et le soutien de rester à domicile le plus longtemps possible. Nous, c’est 2 000$ qu’on s’engage à donner à chaque année, justement pour être capable de répondre à cette demande. » La pénurie de main-d’œuvre est aussi dans la mire de Filomena Rotiroti, comme sa circonscription compte un parc industriel ainsi que plusieurs artères commerciales, comme les rues Jarry et Jean-Talon par exemple. « Je travaille avec les intervenants, comme la SDC [société de développement commercial] ou les organismes d’accueil des immigrants, pour trouver des manières novatrices d’attirer la main-d’œuvre. »

La libérale Filomena Rotiroti termine : « Chaque quatre ans, je fais une évaluation, je me pose la question : est-ce que je vais continuer? Malgré toute mon expérience, malgré le fait que j’aie grandi dans la politique, je reste toujours naïve en pensant que faire de la politique, c’est encore le meilleur véhicule pour avoir un impact significatif dans la vie des gens. J’ai le bien-être de mes citoyens à cœur, j’aime mon comté et je pense que le travail n’est pas fini. » La caquiste Julie De Martino, elle, souhaite mettre de l’avant la voix du peuple. Elle conclut : « Je pense qu’en 2022, les Québécois sont ouverts d’esprit. On est rendus vraiment dans une ère où les gens veulent faire connaitre leurs opinions et que le gouvernement avance. Je pense vraiment que ce sont les valeurs du parti, à la CAQ, de travailler avec le peuple pour le peuple. »


AUTRES CANDIDATS :

Marie-Josée Forget, Québec solidaire

Laurence Massey PQ

Laurence Massey, Parti Québécois

Chakib Saad

Chakib Saad, Parti conservateur du Québec