HM : les élus dénoncent la coupe des dîners à 1 $
Communiqué de presse émis par Québec Solidaire le 1er avril 2019
Coupe des dîners à 1$ : Les élu-es d’Hochelaga-Maisonneuve uni-es pour les enfants défavorisés
Pour la prochaine année scolaire, quatre écoles primaires de la circonscription d’Hochelaga-Maisonneuve ne se qualifient plus pour la mesure alimentaire. Ainsi, les élèves des écoles Saint-Nom-de-Jésus, Maisonneuve, Saint-Anselme et Notre-Dame-de-l’Assomption seront privés de diners à 1$. L’an dernier, l’école Saint-Clément avait aussi déjà été impactée par ce phénomène et continue de l’être. Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve, s’associe aux autres acteurs politiques et communautaires du quartier afin de souligner les besoins encore réels en soutien alimentaire pour les familles d’Hochelaga-Maisonneuve.
Le député solidaire rappelle au ministre Roberge la promesse caquiste de compenser les écoles impactées par des baisses d’indices de défavorisation. Il invite donc le ministre à assurer la survie du programme de mesures alimentaires là où il a été perdu en prévoyant les fonds nécessaires. Le projet de loi 3 de la CAQ visant à uniformiser la taxe scolaire sur le territoire risque de faire encore plus mal aux secteurs défavorisés. Rappelons que la mesure alimentaire est gérée par le Comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal et non pas par le ministère. Jean-François Roberge doit prendre ses responsabilités pour compenser l’ensemble des conséquences vécues par la baisse des indices de défavorisation.
« L’indice de défavorisation doit être une façon d’évaluer à quelle hauteur on aide une école, mais il ne doit pas être utilisé comme un interrupteur : on aide ou on n’aide plus ! Ce n’est pas parce que des familles plus aisées s’ajoutent dans un quartier que les familles plus pauvres perdent leurs besoins. Les moyennes de revenu familial montent, mais les familles en difficulté ne s’enrichissent pas. »
– Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve
« Le quartier d’Hochelaga-Maisonneuve se transforme, mais les besoins des citoyens et des citoyennes les plus vulnérables ne disparaissent pas. Nous devons collectivement redoubler d’efforts pour qu’aucun enfant ne perde sa mesure alimentaire à l’école. »
– Pierre Lessard-Blais, maire d’arrondissement de Mercier‒Hochelaga-Maisonneuve
Retirer des services à cause d’un changement d’indice de défavorisation entretient un sentiment négatif concernant les impacts de la mixité. Monsieur Leduc aimerait au contraire qu’on identifie et valorise collectivement les bénéfices de ce vivre ensemble. « Avec des coupures de financement incessantes dans le quartier, le gouvernement ne nous rend pas la tâche facile en ce sens », soutient-il.
« Je pense que le consensus des différents acteurs du quartier démontre le potentiel d’une injustice imminente auprès des familles défavorisées du quartier. J’appuie de tout cœur leur démarche. Les enfants ne doivent pas faire les frais de statistiques. »
– Marjolaine Boutin-Sweet, députée d’Hochelaga
Dans la balance, les organismes communautaires sont aussi affectés. Par exemple, c’est le Chic Resto Pop qui met en application le programme de soutien alimentaire à l’école Saint-Nom-de-Jésus. Cet organisme phare se retrouve fragilisé dans ses activités à cause des diminutions prévues.
« Il y a trop d’iniquités dans l’évaluation actuelle des besoins alimentaires sur le territoire. Ce qu’il faut c’est avoir l’audace d’investir dans un programme de cantine pour tous afin d’offrir un repas à tous les enfants, peu importe l’école et la situation financière des familles tout comme le réclame la Commission scolaire de Montréal. »
– Diane Beaudet, commissaire scolaire d’Hochelaga-Maisonneuve
« Tel que nous l’avons déjà revendiqué par plusieurs moyens avec nos partenaires communautaires, il est urgent d’instaurer un programme alimentaire universel assurant un repas gratuit pour tous peu importe le milieu. La réussite éducative est compromise. C’est une vraie incohérence dans le contexte où l’éducation est présentée comme la priorité du gouvernement actuel. »
– Stéphanie Bellenger-Heng, commissaire scolaire de Ville-Marie
La Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve, par le biais de son comité éducation, fait aussi des représentations en ce sens en se positionnant pour l’application d’un accès universel au soutien alimentaire. Pour ajouter de l’eau au moulin, le Centre de transfert pour la réussite éducative au Québec vient d’ailleurs tout juste de publier des recommandations au sujet de la mixité sociale et scolaire. Parmi les 30 recommandations, on en retrouve une qui invite justement à « revoir le financement actuel des écoles pour répondre aux besoins des élèves issus de milieux défavorisés qui ne fréquentent pas une école de milieux défavorisés »[1], ce qui serait compatible avec l’établissement d’un programme universel basé non pas sur la démographie du territoire, mais sur le besoin réel des familles, peu importe leur milieu.
Ainsi, monsieur Leduc, avec l’appui des élu-es de son secteur, demande également au gouvernement d’étudier au plus tôt la possibilité d’implanter un programme universel de mesures alimentaires dans les écoles du Québec.
[1] Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CRTEQ). Conférence de consensus : la mixité sociale et scolaire. [S.l.] : Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec, 2019. p. 20