Le nouveau directeur général de la CDC RDP accompagné de membres de son équipe et d’élues de l’arrondissement, dont la mairesse de RDP-PAT, Caroline Bourgeois, lors du dîner de la rentrée de la CDC RDP le 7 septembre dernier (Courtoisie CDC RDP)

RENCONTRE AVEC GUY INKALE BOKAMBWA – NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CDC RDP

L’arrivée du nouveau directeur général de la Corporation de développement communautaire de Rivière-des-Prairies (CDC RDP) vient compléter une série de changements arrivés ces derniers mois au sein de cette organisation, qui regroupe, en grande partie, les forces vives du milieu communautaire du quartier. « Comme on dit, l’union fait la force. La CDC est là pour regrouper les organismes afin de réfléchir, de trouver des pistes de solution et d’appliquer des stratégies pour répondre aux besoins de la communauté », clame d’entrée de jeu Guy Inkale Bokambwa, nouvellement nommé à la tête de la CDC RDP.

Rappelons que la CDC RDP, qui a vu le jour en 1996, fait partie du grand réseau des 69 CDC du Québec. Elle a pour but d’initier, de renforcer et de soutenir le développement communautaire sur le territoire de Rivière-des-Prairies, en s’assurant de la participation active du mouvement communautaire au développement socio-économique de son milieu.

Un directeur général qui connaît bien l’action communautaire

Visiblement, plus l’entrevue avance et plus on se rend compte que le nouveau directeur général s’inscrit bien dans la continuité de la devise de la CDC RDP (Rassembler, innover et agir pour notre quartier). « Pour moi, le respect, le service et la convivialité sont primordiaux et cela guide l’ensemble de mes actions au quotidien », affirme Guy Inkale Bokambwa.

Arrivé en poste le 8 août dernier, M. Inkale Bokambwa possède un long parcours dans le domaine communautaire. À la suite de sa formation à l’Université de Sherbrooke, où il a obtenu une maîtrise en administration publique avec option développement local et international, il a oeuvré pendant cinq ans au sein d’un programme aux Nations unies. Ce dernier consistait à développer un fonds mondial destiné à la lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose. L’homme a également travaillé en tant qu’agent de développement à la Croix-Rouge canadienne et a par la suite oeuvré au sein de la Ligue des Noirs du Québec. Il a ensuite évolué au sein de l’Association québécoise du syndrome de la Tourette puis a été directeur général du Centre de ressources pour hommes de Montréal.

Résident de Saint-Michel, le nouveau directeur général affirme apprécier militer pour le développement communautaire et le soutien aux organismes de ce secteur : « Comme j’ai déjà fait partie de certains organismes, je sais qu’ils ont besoin d’appuis. Je vais certainement pouvoir apporter maintenant ma contribution en ce sens à la CDC RDP », confie-t-il.

Son nouveau poste, qui était resté inoccupé pendant huit mois, représente toutefois un véritable défi. Reprendre un poste laissé à l’abandon quelque temps n’est en effet pas chose facile : « Quand je suis arrivé, à la suite des huit mois d’absence de direction, il y avait un petit souci de dynamique. C’est certain qu’il y avait des dossiers restés sur la table et qu’il fallait réactiver, et aussi régler des problématiques internes de toutes sortes, administratives, budgétaires, de ressources humaines, etc. », reconnaît-il. L’un des enjeux principaux à adresser concerne le développement de la structure, qui compte actuellement cinq employés. À son arrivée, Guy Inkale Bokambwa a dû se pencher en priorité sur une restructuration interne : « Il y avait un besoin au niveau du recrutement. J’ai donc procédé rapidement à l’affichage pour l’embauche d’un nouvel agent de développement, qui va nous aider grandement pour la suite des choses. »

Cette longue absence de direction a aussi touché par la bande certains organismes membres de la CDC RDP. Pour y voir de plus près, Guy Inkale Bokambwa entreprend une tournée prochainement durant laquelle il rendra visite aux 27 membres de la CDC RDP afin de les encourager à reprendre leur implication au sein de l’organisme et leur rappeler du même souffle le rôle essentiel de la corporation.

Pour le directeur général, l’un des autres défis qu’il entend relever dans les prochaines semaines et les prochains mois consiste à reprendre et réorganiser les actions entreprises par l’organisme, mais dont le budget n’a pas encore été utilisé. La CDC RDP doit justement se pencher de nouveau sur un projet de sécurité alimentaire via la Table de développement sociale de RDP (un des mandats de la CDC) : « L’arrondissement nous offre l’espace nécessaire à un projet d’aide alimentaire dans un parc où nous mettrons deux conteneurs, l’un réfrigéré et l’autre non réfrigéré. Cela nous permettra d’offrir à la population des produits à prix attractifs dans un secteur peu desservi en termes d’accès aux aliments », explique-t-il. Cette opération devrait avoir lieu au printemps 2024.

Les missions de la CDC RDP

La CDC RDP compte 27 membres tels que l’Association québécoise du syndrome de la Tourette; le Phare Enfants et Familles; l’ACEF de l’Est de Montréal, le Centre des femmes de Rivière-des-Prairies ou encore Le Cercle des Fermières de RDP, pour ne nommer que ces quelques exemples. Les membres se rassemblent quelques fois par année via certains événements annuels (assemblée générale, gala, rencontre de la rentrée…) ou lors de réunions organisées par différentes tables sectorielles (jeunes, aînés, logement, etc.).

La CDC RDP mène un florilège d’actions très diverses. Dans un premier temps, elle apporte son soutien aux organismes, qui peut se manifester par une aide technique, par exemple : « Nous appuyons les membres notamment via le prêt d’équipements comme des projecteurs, des ordinateurs ou des micros sans fil », précise M. Inkale Bokambwa. Ce soutien peut également être professionnel, à travers des services conseils et des services d’informations. La CDC RDP peut également soutenir les membres du conseil d’administration d’organismes dans diverses démarches techniques, comme lors de la rédaction de règlements généraux, dans les demandes d’aide financière pour le développement de nouveaux projets ou en leur offrant des formations ponctuelles sur des thèmes spécifiques. De plus, la CDC RDP contribue à la promotion et à la réalisation des missions de ses membres en les aidant à structurer leur site web ou leurs réseaux sociaux.

Guy Inkale Bokambwa (à gauche) en compagnie des membres des Cercles des Fermières de RDP et du citoyen Pierre Salah Vincent (Courtoisie CDC RDP)

Le deuxième axe de travail de la CDC envers ses organismes membres concerne le soutien aux concertations : « Ces dernières sont sectorielles et prennent forme à travers des tables de quartier comme la table des aînés et la table jeunesse de RDP par exemple », explique Guy Inkale Bokambwa. La CDC RDP prépare et convoque les rencontres, en collaboration avec des partenaires du milieu. La table des aînés, souhaitant agir collectivement sur les enjeux touchant les personnes âgées du quartier, a par exemple lancé un plan d’action 2018-2023 à la résidence Lionel-Bourdon en mettant en place des journées de sensibilisation et des activités de loisir ou en présentant des conférences sur divers sujets qui les préoccupent.

La table jeunesse, composée d’organismes jeunesse, d’écoles et de partenaires institutionnels du quartier, a quant à elle déjà initié une formation sur les premiers soins en santé mentale et organisé une séance d’informations sur le cannabis, une problématique très présente chez les jeunes du quartier.

La CDC soutient également le Comité Lève-tôt. Ce dernier, qui reprendra ses activités en janvier 2024, réunit des organismes communautaires, l’arrondissement de RDP-PAT, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, des élus, des policiers et des institutions scolaires. Le comité permet d’échanger sur les activités qui ont lieu sur le territoire, les préoccupations des acteurs du quartier, l’actualité du moment, en plus de permettre de créer des liens entre les différents intervenants.

Finalement, la CDC RDP est aussi derrière le Cadre de collaboration, une instance non décisionnelle qui a pour objectif de « maintenir l’échange entre différentes instances partenaires dans le but d’unir leurs ressources afin de résoudre des problématiques de quartier ».

L’une des problématiques, justement, qui revient aujourd’hui souvent dans RDP, comme ailleurs malheureusement, concerne le logement : « C’est une préoccupation générale qui touche bien sûr RDP, où il y a particulièrement un problème criant concernant l’accès aux logements sociaux. Nos organismes communautaires rencontrent également des soucis car ils louent des espaces appartenant à des structures privées, ce qui leur coûte de plus en plus cher », confie M. Inkale Bokambwa. En plus de se loger, s’alimenter représente une seconde préoccupation importante dans le quartier : « RDP ne possède pas d’organisme spécialisé dans ce domaine. Nous sommes en train de réfléchir à une structure qui viendrait répondre à ce besoin », ajoute le directeur général.

Un autre volet du travail de la CDC consiste à contribuer au rayonnement du développement social de ses membres et de leurs réalisations en ce sens. La CDC représente ainsi ses membres au niveau local, régional et national à travers des comités, des tables de concertation et lors de différents événements d’envergure impliquant le milieu communautaire un peu partout au Québec.

L’ACA et la SNACA

La CDC RDP fait aussi partie du Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA). Ce dernier rassemble pas moins de 4 000 organismes d’action communautaire autonome luttant partout dans la province pour une plus grande justice sociale. L’action communautaire autonome se concentre en général sur le contexte politique, économique, social et culturel des communautés afin d’intervenir si ces dernières sont marginalisées ou minoritaires. Par leurs actions, ces organismes se battent pour répondre à des besoins en termes d’éducation, de logement, de pauvreté et de tout autre enjeu social.

Ces 4 000 organismes de l’ACA « comptent 60 000 salariés au Québec, ce qui représente 1,4 % de l’ensemble des emplois de la province », souligne M. Inkale Bokambwa. L’ACA peut également compter sur le soutien et l’engagement quotidien de 425 000 bénévoles. Initié par les citoyens, le mouvement de l’ACA constituerait ainsi l’une des formes de participation citoyenne les plus importantes, les mieux organisées et les plus engagées pour la justice sociale au Québec.

Soulignons que la CDC RDP fait partie des invités de la Semaine nationale de l’action communautaire autonome (SNACA), qui aura lieu du 16 au 23 octobre prochains. « Nous sommes impatients d’y participer. C’est aussi notre rôle d’inviter ou de représenter nos membres aux activités organisées lors de la SNACA. L’une de nos attentes cette année est que le gouvernement puisse appuyer plus concrètement les organismes afin que ces derniers puissent atteindre leurs objectifs et être efficaces sur le terrain », espère Guy Inkale Bokambwa.

Cette semaine permet aussi de souligner l’engagement et le travail de l’ACA. Cette 20e édition, qui a pour thème « Visons juste! Pour la transformation sociale », sera l’occasion de s’interroger sur la transformation sociale et de mettre en lumière les moyens d’y parvenir. Les organismes présents pourront célébrer leur fierté d’appartenir à un mouvement qui contribue à construire l’entité sociale québécoise, croit le directeur général de la CDC RDP : « Cette semaine est un plaidoyer pour que le gouvernement puisse mettre laccent sur le besoin des organismes », déclare-t-il.

La SNACA sera rythmée par plusieurs évènements dont la visite d’une délégation du RQ-ACA à l’Assemblée nationale pour demander aux élus de s’engager pour l’ACA. Il sera également possible d’assister au webinaire « Régime de retraite des groupes communautaires et de femmes : un outil de transformation sociale par et pour les groupes d’action communautaire autonome » du Régime de retraite par financement salarial des groupes communautaires et de femmes (RRFS-GCF) qui aura lieu le 19 octobre à 10 h. Les personnes intéressées pourront profiter de nombreuses autres activités partout au Québec et joindre le rassemblement de clôture le 23 octobre au Centre St-Pierre, à Montréal.

Pour plus d’informations concernant la SNACA, rendez-vous sur la page Facebook de l’événement.


Cette série spéciale est financée par la Corporation de développement communautaire de Rivière-des-Prairies.