Les représentants du gouvernement du Québec, des Villes de Montréal et de Montréal-Est ainsi que d’Éco Entreprises Québec et de Matrec-GLF étaient présents le vendredi 27 octobre lors de la pelletée de terre officielle (Emmanuel Delacour/EMM)

UN FUTUR CENTRE DE TRI À LA FINE POINTE DE LA TECHNOLOGIE POUR MONTRÉAL-EST

Les travaux de construction d’un futur centre de tri de matières recyclables sont en marche dans Montréal-Est. À terme, les nouvelles installations seront les plus modernes au Canada, selon les responsables du projet.

Le centre de tri de l’Est est une infrastructure érigée par Matrec-GLF, une division de GFL Environnemental, et gérée par Éco Entreprises Québec. L’édifice qui se trouve rue Sherbrooke Est prendra la relève du Complexe environnemental de Saint-Michel (CESM) d’ici le début de 2025. Le bâtiment neuf se trouvera à l’endroit où se situait l’ancien centre Koncas Recyclage, qui a été la proie des flammes en juin 2022.

À compter du 1er octobre 2024, le CESM mettra la clef sous la porte et la matière issue de la collecte sélective qui y était jusqu’alors acheminée sera gérée par Matrec-GLF. Entre la fin du contrat d’opérations de l’ancien centre et le début de la mise en service du nouveau centre de Montréal-Est, un plan de transition sera mis en place afin que toute la matière soit entre-temps triée, assure l’entreprise.

De 15 % à 20 % des matières recyclables du Québec

Le nouveau centre permettra un tri d’environ 150 000 tonnes de contenants, d’emballages et d’imprimés qui seront annuellement détournées de l’enfouissement, ce qui représente près du double de la capacité actuelle du CESM. Chaque année, approximativement 800 000 tonnes de matières recyclables sont récupérées à l’échelle du Québec par la collecte sélective. Ainsi, le futur centre de tri de Montréal-Est pourra traiter de 15 % à 20 % du total en tonnes de la collecte sélective au Québec. On anticipe que 94 emplois seront créés dans la foulée de la mise en fonction du nouveau centre de tri, qui occupera une superficie de 120 000 pieds carrés.

Le site du futur centre de tri (Emmanuel Delacour/EMM)

Le futur centre sera équipé des technologies les plus avancées au Canada : « On utilise beaucoup de technologies, de trieurs optiques. Il n’y a pas un centre de tri qui va avoir, pour le nombre de tonnes traitées, autant de technologies qui seront utilisées », explique Yazan Kano, vice-président régional de Matrec-GFL. L’utilisation de l’intelligence artificielle serait même considérée pour faciliter le tri, une opération plus complexe lorsqu’on traite un important volume de matières recyclables, ajoute Maryse Vermette, présidente-directrice générale d’Éco Entreprises Québec.

Lors de la première pelletée de terre officielle du projet, le 27 octobre dernier, plusieurs figures politiques étaient présentes, dont le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charrette, la responsable de la transition écologique de la Ville de Montréal, Marie-Andrée Mauger, et la mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent.

Un projet entièrement privé

Pourtant, le projet, dont le coût n’a pas été dévoilé, sera entièrement financé par le privé dans le cadre du nouveau régime de collecte et de tri des matières recyclables. « Le gros changement, c’est que maintenant, le tri devient la responsabilité des entreprises qui mettent en marché les produits, les imprimés. Donc, c’est un projet strictement privé, mais qui s’est fait avec nos partenaires de la Ville, qui va continuer à offrir le service de première ligne de collecte et de transport, tandis que le tri sera notre responsabilité », souligne Mme Vermette d’Éco Entreprises Québec.

En effet, le gouvernement du Québec a transformé le système de collecte sélective selon une approche de responsabilité élargie des producteurs par l’adoption de la Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l’environnement en matière de consigne et de collecte sélective en mars 2021.

Selon la brochure de RECYC-QUÉBEC Système modernisé de collecte sélective au Québec, « cette approche implique que la responsabilité des entreprises qui mettent sur le marché des contenants non consignés, des emballages, des imprimés et des journaux irait au-delà du financement de la collecte sélective », comme ce fut le cas dans le cadre du régime de compensation pour la collecte sélective municipale. Désormais, « un organisme de gestion unique désigné par le gouvernement, représentant ces entreprises, sera responsable d’encadrer et de soutenir la gestion des différentes matières visées sur l’ensemble du territoire et de la chaîne de valeur, de leur récupération jusqu’à leur recyclage. » Dans le cas du centre de tri de Montréal-Est, c’est donc Éco Entreprises Québec qui prendra en main cette gestion.