Les citoyens et organismes étaient présents le 15 juin dernier lors du dévoilement des projets dans le cadre de la première édition du FIL. À l’extrême gauche, Jean-François Lalonde, directeur de PME MTL Centre-Est, et à l’extrême droite, Alia Hassan-Cournol, conseillère de la Ville dans MHM. (Photo: Courtoisie Isabelle Paille.)

FONDS D’INITIATIVES LOCALES : LES PREMIÈRES IDÉES PRENNENT LEUR ENVOL

L’Arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve (MHM) ainsi que PME MTL Centre-Est ont dévoilé une première vague de projets pour embellir les quartiers Guybourg et Haig-Beauclerk dans le cadre du Fonds d’initiatives locales (FIL).

Les deux voisinages visés se trouvent dans le secteur Assomption-Sud – Longue-Pointe, une portion de MHM fortement industrialisée, où le Port de Montréal, une base militaire et de nombreuses entreprises de transport de marchandises se côtoient.

Avec un budget de 500 000 $ sur trois ans, l’Arrondissement a donné le mandat à PME MTL Centre-Est d’accompagner les citoyens et organismes qui souhaitent proposer des initiatives pour améliorer la qualité de vie des résidents et la cohabitation avec les entreprises du coin. Annoncé au début de l’année, le FIL a donc abouti à onze projets proposés, dont sept ont été retenus. Ceux-ci ont été présentés le 15 juin dernier et touchent plusieurs facettes de la vie de quartier, notamment en ce qui a trait au verdissement et aux loisirs.

« Pour cette première édition, un montant de 125 000 $ a été annoncé. En considérant la qualité des projets déposés, il a été convenu de bonifier l’enveloppe de ce premier appel à initiatives à 155 000 $ », indique-t-on à PME MTL Centre-Est.

Le Fonds a été réfléchi afin de permettre un appel à initiatives par année. Un deuxième appel est d’ailleurs prévu vers la mi-mars 2024.

Parmi les projets retenus :

  • Un pôle de biodiversité dans Guybourg-Haig-Beauclerk, proposé par la Coopérative de solidarité Polliflora, anciennement Miel Montréal. Cette initiative comprend la création de pôles de biodiversité, constitués d’aménagements écologiques divers dans l’espace public ;
  • Le développement d’une offre de loisirs dans le gymnase de l’annexe de l’école Notre-Dame-des-Victoires. Le Service des loisirs Notre-Dame-des-Victoires se chargera du projet ;
  • Une station de réparation de vélo sur le terrain du poste de quartier 48, situé au coin de l’avenue Haig et de la rue Notre-Dame Est. Proposée par Isabelle Durand, une citoyenne, cette initiative a pour but de promouvoir le transport actif et répondre aux besoins des résidents et des utilisateurs du réseau cyclable ;
  • Un aménagement quatre saisons piloté par la coopérative Le Comité. L’organisme développera des aménagements multifonctionnels avec du mobilier adapté, tels que des estrades, des comptoirs et des ombrelles, à partir de frêne recyclé ;
  • La mise en œuvre d’une médiation culturelle pour recueillir les histoires du quartier, afin d’éventuellement d’en faire une grande murale participative dans l’espace public. Cette idée, intitulée La fabrique des souvenirs, a été mise de l’avant par l’atelier de design social Ohisse ;
  • Une offre hebdomadaire d’activités gratuites d’initiation au Ultimate frisbee pour les jeunes afin de promouvoir un mode de vie actif et favoriser l’intégration sociale pilotée par le Club d’ultimate Mercier–Hochelaga-Maisonneuve ;
  • Le développement de nouveaux projets avec la communauté et favoriser les activités de partage, telles que les distributions de vivaces au Jardin Monsabré.

Quelques entreprises ont déjà pris part au FIL, en accordant entre autres des subventions au fonds, dont la Société des alcools du Québec et le Port de Montréal. Les compagnies désirant faciliter la mise en œuvre d’une initiative en offrant du temps, une expertise, un soutien financier ou un terrain peuvent manifester leur intérêt via ce formulaire : https://pmemtl.formstack.com/forms/je_m_engage_dans_mon_quartier

Un projet en expérimentation

« Je suis très contente que le FIL ait été mis en place. On espère que les entreprises du quartier emboiteront le pas une fois que les premiers projets se concrétiseront », souligne Isabelle Durand, résidente du quartier. Très impliquée dans son voisinage, celle-ci constate que la cohabitation demeure difficile avec les grandes industries. « Il y a beaucoup de camionnage et de transbordement. Les citoyens se plaignent à l’arrondissement, mais les choses changent peu. De plus, avec l’arrivée des travaux du tunnel Louis-Hippolyte-la Fontaine, la circulation a été déviée et plusieurs automobilistes empruntent nos rues transversales », affirme-t-elle. Mme Durand note également que les îlots de chaleur sont importants dans le secteur, avec un taux de canopée de 4,73 %, ce qui est très bas. À titre comparatif, celui de la ville de Montréal est aux alentours de 24 % en moyenne.

Son idée de station de réparation de vélo est la seule issue d’un particulier à avoir été retenu, les six autres projets étant tous portés par des organismes. « On espère que ce sera plus facile pour les résidents de proposer des projets, parce que cela demande quand même beaucoup de ressources et de préparation pour que cela soit adopté », souligne-t-elle.

Alia Hassan-Cournol, conseillère de la Ville dans le district Assomption-Sud-Longue-Pointe, reconnaît que la nouveauté du concept du FIL amènera sans doute les parties prenantes à réexaminer son fonctionnement. « Pour la deuxième année, on veut que plus de citoyens proposent des idées. C’est tout nouveau, c’est une expérience qu’on mène. À la fin de cette première édition, on procédera à un bilan avec PME MTL Centre-Est pour voir ce que nous pourrons améliorer », souhaite l’élue.

Quoi qu’il en soit, grâce à un budget de 7 500 $, le premier projet entièrement citoyen de Mme Durand se réalisera au cours des prochains mois. Les installations seront construites aux alentours du poste de quartier 48 du Service de police de la Ville de Montréal, parcequ’il se situe à la jonction de deux pistes cyclables, explique la citoyenne. « On est enclavé dans Haig-Beauclerk, donc on est loin des services de réparation de vélo. Je voulais ainsi offrir un moyen aux gens de pouvoir réparer leur vélo près de chez eux », ajoute Mme Durand. La station sera offerte en libre-service et comprendra un support pour accrocher les bicyclettes, ainsi qu’une pompe à air.