Le terrain du site Contrecoeur visé par le projet commercial de Sobeys (Archives EMM)

LE FAUBOURG CONTRECŒUR AURA SON ÉPICERIE D’ICI 2026

Les résidents du Faubourg Contrecœur auront dû faire preuve de patience, mais après plusieurs années de tractations et de promesses inabouties, le quartier mis en chantier il y a près de 15 ans aura finalement son épicerie et des commerces de proximité.

Il ne s’agissait plus que d’une formalité. Les élus de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) ont adopté au début de cette semaine une résolution qui permettra à la chaîne de supermarchés canadienne Sobeys d’aller de l’avant avec son projet commercial.

« En juin 2021, le conseil d’arrondissement a adopté une résolution autorisant le développement du site à des fins commerciales. Une disposition prévoyait cependant que les travaux de construction devaient débuter dans les 24 mois suivants l’entrée en vigueur de la résolution. Or, ce délai est expiré », explique le sommaire décisionnel du conseil d’arrondissement de MHM du lundi 4 décembre dernier. Les élus ont ainsi voté en faveur d’une extension de ce délai à 60 mois.

« On se réjouit et avec soulagement d’annoncer que nous avons reçu la demande de permis de Sobeys. Donc, ce dépôt officiel pour une demande de permis par le propriétaire, c’est la dernière étape avant la première pelletée de terre. On va pouvoir délivrer le permis une fois que le projet particulier va être renouvelé », souligne Pierre Lessard-Blais, maire de MHM.

Deux lectures du projet particulier sont nécessaires. Celle de la dernière séance du conseil d’arrondissement étant la première, la seconde viendra en février. Dès que cette procédure sera complétée, le promoteur aura six mois pour lancer le chantier et deux ans pour le terminer. Les marteaux piqueurs débarqueront donc sur le terrain situé sur la partie « est » du site Contrecœur au plus tard en août 2024 et les travaux devraient se conclure en février 2026. « Mais bien évidemment, on espère que ça va pouvoir se faire encore plus tôt », confie M. Lessard-Blais.

Le projet comprend une grande surface d’alimentation, entre trois et six commerces de proximité de plus petite taille et un espace ouvert, sur lequel pourra se tenir un marché maraîcher l’été. Une station-service, autrefois comprise dans les plans, n’est plus incluse, confirme-t-on à l’arrondissement.

La fin d’une longue saga

Le chantier du faubourg Contrecœur a été lancé en 2009, et au fil des années, la création d’un site commercial a semblé être sur le point d’être amorcée pour chaque fois tomber à plat, laissant les résidents du secteur sur leur faim.

En septembre 2017, sous la direction de l’ex-maire Réal Ménard, l’arrondissement annonçait qu’il s’apprêtait à adopter le cadre réglementaire nécessaire pour permettre la construction du projet. On s’attendait alors à ce qu’une demande de permis soit reçue à l’automne 2018 et que les travaux suivent peu de temps après. Toutefois, en novembre 2018, le Comité consultatif d’urbanisme, sous la direction de M. Lessard-Blais, élu au poste de maire un an plus tôt, émet un avis défavorable au projet présenté.

Pierre Lessard-Blais, maire de MHM (Archives EMM)

« Le principal drame dans ce dossier-là, c’est que les citoyens se sont faits à plusieurs reprises promettre un début de construction alors qu’il n’y avait aucune demande de permis déposée. Je pense que tout le monde a toujours eu hâte à la construction de ce projet-là, mais parfois, il y a eu des gens qui ont mis la charrue devant les bœufs, explique le maire. Nous, quand on est arrivés en 2017, il n’y avait pas encore de demande de projet particulier, il n’y avait pas encore eu les modifications réglementaires qui permettaient à Sobeys de faire son développement commercial. »

Des « enjeux de sécurité » pour les piétons et cyclistes aux entrées du stationnement planifié, ainsi que la création d’un mur « aveugle » donnant sur la rue de Contrecœur « auraient tiré le quartier vers le bas », insiste le maire. Sobeys a demandé plus d’une cinquantaine de dérogations dans le cadre de ce projet. En 2021, un questionnement sur la possible création d’une station du REM de l’Est, projet à l’époque piloté par CDPQ Infra, aurait aussi ralenti le dossier, affirme l’élu.

Sobeys n’a pas retourné la demande d’entrevue d’EST MÉDIA Montréal.