L'exposition Nincheri : du profane au sacré jusqu'au 30 juin 2024 au château Dufresne dans MHM

L’exposition Nincheri : du profane au sacré, jusqu’au 30 juin 2024 au château Dufresne dans MHM. (Photo: Courtoisie Château Dufresne/Crédits Guy LHeureux.)

UNE EXPOSITION EN HOMMAGE À l’ARTISTE GUIDO NINCHERI

Le château Dufresne, musée et lieu historique patrimonial, invite les visiteurs à un nouveau parcours de visite de son exposition permanente et d’une nouvelle exposition temporaire dans le cadre d’un projet commémoratif Nincheri : Du profane au sacré, pour souligner le 50e anniversaire du décès de l’artiste Guido Nincheri (1885-1973).

L’expérience se déroule jusqu’au 30 juin 2024. Les liens entre Nincheri et la famille Dufresne y sont mis en avant.

« Au Château Dufresne, nous avons le legs le plus important de l’artiste Guido Nincheri qu’il est possible de voir. Il avait déjà fait des décors profanes pour des cinémas et des restaurants, mais détruits depuis. Nous avons ici son œuvre la plus significative », indique Manon Lapointe, directrice générale au Château Dufresne.

Un spécialiste de l’art religieux

Originaire d’Italie et diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Florence, maintes fois primé, Guido Nincheri s’est installé à Montréal en 1914. Surnommé le « Michel-Ange de Montréal », il est surtout connu pour avoir conçu et exécuté des milliers de vitraux, peintures et fresques dans près de 250 édifices religieux au Québec, dans l’est du Canada et des États-Unis, et avoir introduit en Amérique du Nord l’art de la fresque italienne. Mais c’est à son arrivée au Canada qu’il apprendra l’art du verre.

« Sur l’aspect sacré, Nincheri est un artiste qui a beaucoup travaillé avec le clergé, dans le domaine de l’art religieux. Une production exceptionnelle avec environ 5 000 verrières. Son avantage par rapport à la concurrence, c’est qu’il était à la fois architecte, artiste et maitre verrier. Il faisait l’architecture intérieure et travaillait le mobilier liturgique », souligne Mme Lapointe.

Maquette pour la murale du dôme de l'église Saint-Michel-Archange de Montréal, don de la famille Nincheri. (Photo: Courtoisie Collection Société du Château Dufresne et Studio Nincheri/Crédits Corina Steiner.)

Maquette pour la murale du dôme de l’église Saint-Michel-Archange de Montréal, don de la famille Nincheri. (Photo: Courtoisie Collection Société du Château Dufresne, Studio Nincheri/Crédits Corina Steiner.)

Des liens forts entre Nincheri et la famille Dufresne

Les frères Dufresne, Oscar et Marius, étaient des hommes d’affaires francophones de Montréal. Amateurs d’art, ils étaient aussi les mécènes et protecteurs de Nincheri.

En échange de la décoration de leur demeure de prestige, aujourd’hui le Château Dufresne, les frères ont loué gracieusement l’arrière d’un local au Maître pour qu’il y installe son atelier, le Studio Nincheri, au 1832 boulevard Pie-IX. Il y travaillera avec de nombreux assistants venus d’Europe, jusqu’à sa retraite en 1984. Le lieu est en rénovation et actuellement fermé au public. Un grand écran projette d’ailleurs sur place une vidéo racontant l’histoire de cet atelier de vitrail, le plus ancien au Canada.

Une nouvelle visite du château

Dans les espaces des deux résidences, le musée invite le public à découvrir ses créations profanes dans lesquelles il a pris quelques libertés, avec notamment des nus. Des maquettes et des dessins préparatoires sont visibles, sortis des réserves du château. Nincheri a écrit d’ailleurs dans une lettre qu’il y laisse libre cours à son imagination et à sa fantaisie, «contrairement à l’art sacré, une autre dimension de son travail, qui était des commandes », explique la directrice.

La dame à la lanterne, une étude pour le plafond de l’une des chambres de la résidence d’Oscar Dufresne. Don de la famille Nincheri. (Photo: Courtoisie Collection Société du Château Dufresne/Crédits Corina Steiner.)

La dame à la lanterne, une étude pour le plafond de l’une des chambres de la résidence d’Oscar Dufresne, don de la famille Nincheri. (Photo: Courtoisie Collection Société du Château Dufresne, Studio Nincheri/Crédits Corina Steiner.)

Dans la salle d’exposition temporaire, Sacré Nincheri rassemble plus de 40 œuvres originales d’art religieux, comme des dessins, des peintures à l’aquarelle, des calques et patrons, qui servaient à préparer avec les équipes de son atelier les compositions finales pour les églises. Des échantillons de verres, des correspondances, des archives et un tampon encreur de l’époque sont également présentés.

Dessin architectural. (Courtoisie: Collection Société du Château Dufresne/Crédits Corina Steiner.)

Dessin architectural pour l’église St-Patrick à Ottawa, don de la famille Nincheri. (Photo: Courtoisie Collection Société du Château Dufresne, Studio Nincheri/Crédits Corina Steiner.)

Dans la visite habituelle du château, on retrouve du mobilier, des pianos, des cheminées et des objets décoratifs subtils ayant appartenus à la famille Dufresne, qui permettent de se plonger dans l’ambiance d’une famille bourgeoise du siècle dernier. Au gré de la visite on découvre de sublimes peintures murales et verrières réalisées par Nincheri de 1920 à 1940, pour certaines s’inspirant des histoires de la mythologie. Les yeux émerveillés des visiteurs de tout âge parcourent les recoins de chaque pièce.

« Il était minutieux. Il travaillait avec des modèles vivants et des moulages. Il y a une humanité qui ressort beaucoup dans ses personnages. Ses coups de crayon et les couleurs sont très subtils, d’une finesse incroyable », ajoute Mme Lapointe.

Une des fresques située au plafond dans une des pièces du château Dufresne. (Photo: Courtoisie Collection Château Dufresne.)

Fresque dans une des pièces du château Dufresne. (Photo: Courtoisie Collection Société du Château Dufresne.)

Des visites numériques et familiales

Des codes QR permettent de suivre une visite guidée via son cellulaire, pièce par pièce. Pour les familles des parcours sont accessibles sous forme de jeux comme celui d’enquêtes « Flair et Luminaires », ainsi que des ateliers créatifs dont un de dessin « Les anges de Nincheri ».

L’entrée, la billetterie et le stationnement sont accessibles par le 2929 de l’avenue Jeanne-d’Arc. Le musée est fermé les lundis et mardis.

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