(Image tirée du site redefinemontrealeast.com)

EXCLUSIF : ESSO MET 13 000 000 DE PIEDS CARRÉS EN VENTE

La pétrolière ESSO annonce officiellement la mise en vente de son gigantesque terrain de près de 13 millions de pi² dans l’est de Montréal. En friche depuis la fermeture de la raffinerie à la fin des années 1990, ce vaste territoire industriel extrêmement stratégique est au coeur des perspectives de revitalisation de l’est de Montréal envisagées par les administrations Plante et Legault.

Travaillant sur ce dossier depuis plusieurs jours déjà, EST MÉDIA Montréal a obtenu la confirmation ce matin de la mise en marché des terrains de la part de la direction d’ESSO, à Calgary. « Ce que je peux dire, c’est que l’Impériale a lancé la commercialisation de l’un de ses deux anciens sites à Montréal-Est, celui situé au nord de l’autoroute 40. Plus d’informations sont disponibles sur redefinemontrealeast.com. Ces propriétés sont liées à l’ancienne raffinerie et au terminal de Montréal-Est de l’Impériale, qui a fermé ses portes à la fin des années 90. Il serait prématuré de commenter davantage jusqu’à ce que le processus de commercialisation soit terminé », a déclaré par courriel Lisa Schmidt, relationniste de l’entreprise.

Sur le site Web mis en ligne tout récemment, on peut y lire en guise d’introduction : « En termes simples, ces deux sites sur l’île de Montréal représentent des occasions de réaménagement de taille uniques, idéalement situées et stratégiquement importantes. Ensemble, le site de l’autoroute 40 (A-40) et le site de la rue Notre-Dame représentent environ de 12,944,000 pi²/120,170 hectares de terrains commerciaux/industriels exceptionnels – idéaux pour des centres de mégadonnées de haute technologie, des centres de distribution à grande échelle et d’autres utilisations éducatives, commerciales et/ou industrielles. Grâce à un zonage favorable, à un accès direct à des autoroutes et à la proximité du port de Montréal, ces propriétés, individuellement et collectivement, accueilleront des projets de revitalisation de friches industrielles qui redéfiniront Montréal-Est. »

Deux sites distincts

L’entreprise annonce ainsi la vente de deux sites, soit le « A-40 », de 5 800 000 pi2, zoné industriel et commercial, situé entre l’autoroute 40 et le boulevard Henri-Bourassa Est, et le site « Notre-Dame ». Ce dernier, qui sera disponible à la fin de l’année selon ESSO, est d’une superficie de 7 144 000 pi² et est zoné 100 % industriel. Il est entre la rue Sherbrooke Est au nord et la rue Notre-Dame Est au sud.

Terrain « A-40 ». Image tirée du site redefinemontrealeast.com.

Notons que ces terrains sont toujours contaminés aux hydrocarbures et qu’un plan de réhabilitation devra être établi avant la passation des droits, selon la réglementation environnementale. Une fois décontaminés, si on se fie à la plus récente acquisition dans ce secteur (Broccolini – entrepôt Amazon), les terrains d’ESSO auraient une valeur de quelque 300 M $.

Selon des informations obtenues de sources fiables par EST MÉDIA Montréal, plusieurs groupes auraient déjà manifesté leur intérêt pour les terrains d’ESSO, en tout ou en parties, dont des conglomérats européens, le Groupe C. Laganière (qui possède déjà les anciens terrains de Shell), le Port de Montréal, la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.

Développement de l’est : un point tournant?

Situé en plein coeur des activités industrielles de l’est de Montréal que les autorités gouvernementales aimeraient voir transiter vers des secteurs d’activités plus vertes et durables (chimie verte, économie circulaire, etc.), territoire notamment étudié par Québec pour une éventuelle implantation d’une zone d’innovation, les terrains d’ESSO risquent de faire couler beaucoup d’encre d’ici la ou les transactions finales.

Interviewé la semaine dernière dans le cadre d’un autre reportage à venir le mois prochain (dossier spécial Transition et innovations vertes), Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus, a déclaré à EST MÉDIA Montréal que selon lui, les terrains d’ESSO s’avèrent une véritable pierre angulaire pour la revitalisation de l’est et qu’il faut s’assurer que ces lots ne tombent pas dans n’importe quelle main.

« Ce que je dis partout depuis plusieurs mois, c’est qu’il faut que ce terrain sorte du marché si on veut le développer de façon intelligente et constructive pour l’est de Montréal. L’idéal, ce serait que Québec l’achète. Ce serait catastrophique qu’on voit s’installer sur ces terrains que des grands entrepôts ou des centres de données, alors que l’on parle actuellement de zones d’innovation et de revitalisation de l’est. Le terrain d’ESSO, faut pas le laisser passer, il faut que ça reste dans le domaine public. Je ne pense pas que le secteur public doit tout développer sur ces 13 millions de pi², mais il doit y avoir un plan d’ensemble, une vision pour ce terrain hautement stratégique. Ça me semble essentiel », explique M. Yaccarini.

Plus de détails suivront.