Photo courtoisie Méga Vrac Masson

ÉPICERIE ÉCOLOGIQUE MÉGA VRAC : LA RESPONSABILITÉ A BIEN MEILLEUR GOÛT

La série J’achète au suivant III est une initiative d’EST MÉDIA Montréal, en collaboration avec PME MTL Centre-Est et les SDC Jean-Talon Est, Promenade Masson et Hochelaga-Maisonneuve. Elle vise à faire découvrir des commerces de quartier originaux, uniques et dont l’histoire entrepreneuriale est particulièrement intéressante. Bonne découverte!

Au départ, Méga Vrac était un commerce d’alimentation classique, une épicerie de quartier où l’on se procure un peu de tout, comme on en trouve plusieurs dans la métropole. Mais un jour, sa propriétaire Alhem Belkheir décide d’amorcer une transition complète vers un modèle d’affaires plus responsable, à l’image des valeurs qu’elle souhaite défendre au quotidien. Une sage décision, et pas seulement pour la planète, puisque l’épicerie zéro déchet Méga Vrac a plus que jamais le vent dans les voiles.

L’histoire de l’épicerie Méga Vrac confond à coup sûr ceux et celles qui croient que les achats alimentaires en vrac représentent toujours une pratique de consommation marginale. Depuis la création en 2015 de la première épicerie sur la rue Masson, la popularité du commerce n’a fait qu’augmenter, et l’entrepreneure Alhem Belkheir est aujourd’hui propriétaire de trois autres succursales installées sur les rues Ontario Est, Villeray Est et l’avenue Mont-Royal Est.

Celle qui a suivi pendant ses années d’étude des cours en développement durable et en responsabilité sociale des entreprises se rend rapidement compte de l’importante quantité de plastique utilisée dans son premier établissement, une épicerie qu’elle qualifie de « traditionnelle ». « Au départ, on vendait des produits emballés. Je travaillais 7 jours sur 7, environ une quinzaine d’heures par jour, et je voyais vraiment l’impact réel, tout ce plastique et ces emballages qui passaient à la caisse quotidiennement. Consciemment parlant, ce n’était pas quelque chose que j’aimais réaliser. »

Alhem Belkheir décide alors de repenser le concept de l’épicerie pour adopter plutôt la tendance écologique. Le succès est immédiat et il ne faut pas longtemps pour que la clientèle se presse à la porte du commerce. « J’ai commencé tranquillement à convertir les produits, à contacter les fournisseurs pour leur proposer des alternatives aux aliments emballés. J’ai aussi opté pour des fournisseurs de produits en vrac locaux. Plusieurs  m’ont été suggérés par mes clients, qui m’ont beaucoup aidé à prendre ce nouveau virage pour l’épicerie. »

L’espace vient rapidement à manquer dans le local de la deuxième avenue et Masson dans le quartier Rosemont, et Méga Vrac déménage finalement dans un local quatre fois plus spacieux pour répondre à la demande. Elle est aujourd’hui considérée comme l’une des plus grandes épiceries zéro déchet au Québec.

Suivra ensuite l’ouverture des trois autres succursales montréalaises où l’achalandage ne dérougit pas depuis. « Les gens venaient nous rendre visite en provenance d’un peu partout à Montréal, pas seulement du quartier Rosemont. Il y avait vraiment un engouement. Puis, les clients se sont mis à me demander d’ouvrir une autre épicerie dans Hochelaga. Finalement, même en période de pandémie, on a ouvert trois autres épiceries, dont celles sur Mont-Royal et Villeray, et les gens ont toujours continué à nous visiter », se réjouit Alhem Belkheir.

Justin Trudeau a visité dernièrement le Méga Vrac, avec beaucoup d’intérêt parait-il! On le voit ici en campagnie de la propriétaire, Alhem Belkheir (photo courtoisie Méga Vrac).

Consommer de façon réfléchie

 Noix, épices, farines, céréales, tartinades, huiles, produits ménagers et même ketchup en vrac, le choix est vaste dans les allées des épiceries d’Alhem Belkheir. La clientèle apporte ses propres contenants vides qu’elle pèse d’abord avant de choisir ses aliments préférés. Un procédé simple, efficace et surtout responsable, assure l’entrepreneure.

« Le gros avantage du vrac, c’est qu’il y a moins de gaspillage alimentaire, précise-t-elle. Les clients prennent les quantités dont ils ont réellement besoin, donc ils n’auront pas à jeter les surplus inutilisés. Ça diminue aussi le recyclage d’apporter ses propres contenants. On offre des produits spécialisés, mais aussi beaucoup de produits essentiels dont les gens auront toujours besoin pour nettoyer ou cuisiner. »

 Ayant à cœur d’encourager la production locale, la propriétaire réserve aussi dans ses commerces une petite section dédiée aux artisans montréalais. « Les artisans des environs se présentent et nous demandent s’ils peuvent vendre leurs produits chez nous, comme des porte-savons ou des tableaux, par exemple. Ça me fait plaisir d’encourager leur travail et de donner une vitrine à leurs créations. »  

Sur sa page web, l’épicerie Méga Vrac offre également un service d’achat en ligne disponible sur le territoire de la métropole. Les commandes sont livrées dans des sacs en papier 100 % recyclables ou compostables.

Photo courtoisie Méga Vrac

Des denrées à prix doux

 Depuis les derniers mois, l’inflation a fait drastiquement monter le coût du panier d’épicerie au Québec et plusieurs personnes moins fortunées peinent aujourd’hui à se procurer les produits de base en magasin. Selon Alhem Belkheir, l’achat en vrac, qui permet de sélectionner de petites ou de plus grosses quantités selon les besoins alimentaires de chacun, est une alternative économiquement intéressante face à ce problème.

« Avec le vrac, les clients n’ont pas besoin d’acheter de gros sacs d’épices dispendieux ou des paquets de farine qui finissent dans le placard et qui ne seront pas utilisés. On est vraiment en mode économique. On peut par exemple acheter seulement la quantité dont on a besoin pour s’alimenter dans la journée ou la soirée. Si une personne a de la difficulté à boucler le mois, elle peut venir acheter une tasse de riz ou de noix pour seulement quelques dollars. »

La tête remplie d’idées et constamment prête à améliorer l’offre de ses épiceries, Alhem Belkheir voit toujours plus grand, non seulement pour ses commerces mais aussi pour la démarche écologique qu’elle défend. « Qu’est-ce qu’on peut ajouter comme aliments? Comment peut-on faciliter l’accès aux produits en vrac? Quels genres d’ateliers on peut proposer à la clientèle? Il y a toujours des questionnements présents quand on veut améliorer et promouvoir ce mode de consommation qu’est le zéro déchet. Mais ça fait toujours chaud au cœur de voir les gens arriver en épicerie avec tous leurs bocaux dans le panier, de voir que les clients veulent aussi faire une différence  », conclut l’entrepreneure.


Ce texte de la Série J’achète au suivant III a été rendu possible grâce à la collaboration des partenaires suivants :