Lyne Laperrière, candidate à la mairie de RDP-PAT sous les couleurs d’Ensemble Montréal (photo courtoisie).

ENSEMBLE MONTRÉAL MISE SUR LYNE LAPERRIÈRE POUR RÉCUPÉRER RDP-PAT

Durant la présente campagne électorale municipale, EST MÉDIA Montréal proposera plusieurs rencontres avec des aspirants à la mairie d’arrondissements de l’est, question de découvrir à la fois leur plateforme locale et leur vision de certains enjeux liés au territoire. Aujourd’hui, Lyne Laperrière, d’Ensemble Montréal, candidate dans Rivière-des-Prairies−Pointe-aux-Trembles.

Lyne Laperrière demeure à Rivière-des-Prairies−Pointe-aux-Trembles depuis les vingt dernières années. C’est dans cet arrondissement qu’elle a élevé sa famille. La candidate s’est déjà impliquée dans diverses associations sportives et de la petite enfance, en plus de siéger sur différents conseils d’administration. « J’ai le goût d’être une agente de changement dans l’est de Montréal, dit-elle au début de l’entrevue. Le leadership de Monsieur Coderre m’inspirait profondément. C’est quelqu’un de terrain, qui a le goût de changer les choses. Ça me rejoint tout à fait. »

Lyne Laperrière tentera donc de récupérer la mairie de RDP-PAT pour l’équipe de Denis Coderre, alors que Caroline Bourgeois, de Projet Montréal, avait remporté ce siège lors d’une élection partielle il y a trois ans, au départ de Chantal Rouleau (Équipe Coderre) alors élue au provincial avec la CAQ. La majorité au Conseil d’arrondissement est d’ailleurs restée fidèle ces dernières années aux couleurs d’Ensemble Montréal.

Celle qui a fait carrière comme haute gestionnaire dans le domaine de la construction – un secteur d’hommes à 98 % – s’est toujours donnée notamment pour mission de faire évoluer la mixité en milieu de travail, mais aussi dans les structures organisationnelles. Elle espère que sa forte expérience en gestion d’organisations servira à son arrondissement. Voici quelques piliers importants de son programme.

Développement du secteur

« Dans l’est de Montréal, on a été longtemps oublié. C’est le temps rêvé de faire du développement majeur afin de devenir un pôle d’attraction économique, social et environnemental » explique Mme Laperrière. Selon la candidate, la Ville a obtenu des sommes considérables pour la décontamination des sols. Pour une raison que plusieurs ignorent dit-elle, une grande partie de cet argent dormirait encore dans les coffres. « C’est pour ce genre de situations que je me présente, s’il y a des choses qui devraient se faire et qui ne se font pas, ça me motive à faire le saut. »

La candidate souhaite aussi attirer des entreprises vertes dans son secteur, même s’il compte plusieurs raffineries. « On doit jouer un rôle en innovation, spécialement dans la diminution de la pollution. On souhaite également augmenter le volet technologique. On sait à quel point la pandémie nous a fait comprendre comment le virage numérique est important. Nous allons avoir des espaces accessibles pour toutes sortes d’industries innovantes. Ce qui est crucial, c’est de miser sur la transition énergétique. De plus, nous sommes entourés dans l’est d’espaces verts et d’eau – on a des parcs de toute beauté – mais malheureusement, ils sont sous-utilisés. Il faut les mettre en valeur. »

Services de proximité

Au niveau de la mobilité, les enjeux restent importants dans l’est de l’île. « Par exemple, pour faire 4 km en transport en commun dans l’arrondissement, d’un point à un autre, cela peut prendre jusqu’à 40 minutes. C’est insensé et inacceptable » déplore Lyne Laperrière.

Les services reliés à la mobilité sous toutes leurs formes sont aussi importants pour le déplacement des ainés, qui auraient de la difficulté, plus qu’ailleurs à Montréal, à se transporter au quotidien. « De plus, les rues et les trottoirs ne sont pas nécessairement bien entretenus dans le secteur et pour les personnes âgées, il y a un risque de chutes et de blessures », poursuit-elle. Sur une bonne partie de la rue Sherbrooke, dans l’est, il n’y a pas de trottoirs, et cela se remarque jusqu’au bout de l’île. « Il n’y a même pas de bordures de béton pour délimiter le terrain et la rue. Il y a pourtant une école secondaire sur Sherbrooke. Il y a des étudiants qui voyagent là tous les jours. Ça ne fait aucun sens qu’il n’y ait pas de trottoir. »

Pour la candidate, à certains endroits sur le territoire de RDP-PAT, il y aurait même des poteaux du réseau électrique qui seraient installés dangereusement, depuis longtemps, sur certaines rues et « qui devraient absolument être enlevés. » La candidate d’Ensemble Montréal ajoute également qu’il y aurait un manque d’éclairage sur certaines rues le soir, un problème qu’elle souhaite régler dans le cadre d’un premier mandat.

Lyne Laperrière déplore aussi un niveau de services aux citoyens qui laisserait à désirer dans l’arrondissement. « J’ai entendu des histoires d’horreur de gens qui attendent depuis cinq ans pour faire abattre un arbre ou pour faire traiter un arbre malade, par exemple. Actuellement, ce sont les citoyens qui sont au service de la Ville. Il faut renverser la vapeur. » Selon Lyne Laperrière, c’est le fruit de l’administration Bourgeois qui causerait certains problèmes. « Il faut être efficace, il faut avant tout répondre aux besoins de base. Sur la rue Sherbrooke, on n’a pas de trottoir, mais… on a beaucoup de pots de fleurs! Entre décorer une piste cyclable avec des pots de fleur ou faire un marquage pour assurer la sécurité des citoyens, la priorité doit être mise à la bonne place. Chaque dollar dépensé appartient aux citoyens, et il faut que cette dépense ait une valeur ajoutée. »

Affronter les enjeux de la criminalité

Depuis quelques semaines, ça brasse au niveau de la criminalité par armes à feu à Rivière-des-Prairies−Pointes-aux-Trembles et les arrondissements voisins, surtout au nord-est de l’île. « J’ai trois enfants. Quand j’assure une surveillance et une vigie, ils sont moins portés à faire des mauvais coups. Il faut rajouter de la surveillance de la part des policiers dans le secteur. Les policiers sont là pour voir à la paix et la quiétude des citoyens. On veut augmenter les effectifs dans notre arrondissement, sans enlever des patrouilleurs ailleurs. On ne croit pas au définancement de la police. » Selon Lyne Laperrière, parfois, il ne serait pas possible d’obtenir une patrouille les weekends. Un problème majeur, dit-elle, pour la sécurité des citoyens dans l’arrondissement (NDLR : information non confirmée par EMM).

« On doit aussi investir dans les organismes sportifs et culturels pour sortir les jeunes de la rue » ajoute la candidate à la mairie. Car lorsque la vie va moins bien à la maison, « le jeune doit se réaliser ailleurs pour avoir l’impression d’être quelqu’un et garder espoir. » Alors que les OBNL sont souvent financés grâce à des projets, selon Mme Laperrière, il faudrait aider les organismes en finançant plutôt leur mission au lieu de divers projets à la pièce. D’après elle, les organismes pourront ainsi mieux se concentrer à réaliser leurs mandats.

Finalement, toujours selon la candidate, de nombreuses infrastructures dans l’arrondissement auraient besoin de rénovations, notamment celles qui abritent des organismes et des services publics, et il faudrait accélérer la cadence en ce sens. C’est ce qu’elle propose d’ailleurs de faire, si elle obtient la faveur populaire.