metro quai berri ouest

(Emmanuel Delacour/EMM)

ENQUÊTE MOBILITÉ 2023 : LES RÉSIDENTS DE L’EST APPELÉS À PARTICIPER

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a besoin de comprendre les habitudes de déplacement des populations de l’est de Montréal afin de mieux planifier l’offre dans le secteur.

Un Projet structurant pour l’Est (PSE) ne pourra pas voir le jour sans ces données cruciales. Pourtant, si l’édition 2023 de l’enquête métropolitaine Perspectives mobilité, autrefois connue sous le nom d’Origine-Destination, se déroule bien selon l’ARTM, les répondants dans l’est, eux, ne sont pas au rendez-vous. « Malgré les besoins en transport dans l’est de l’île de Montréal, le taux de réponse se situe sous la moyenne montréalaise, avec un taux d’environ 9 % contre environ 12 % pour le reste de Montréal », indiquent les relations médias de l’organisation.

En effet, près de 900 000 ménages sur un total de 158 municipalités dans l’agglomération de Montréal sont invités à participer à cette enquête entre le 6 septembre et le 16 décembre, soit par la poste ou via un appel téléphonique. Or, au moment d’écrire ces lignes, l’ARTM rapportait que seulement 10 260 ménages sur les 101 568  invités avaient rempli leur questionnaire dans l’est de Montréal.

Néanmoins, les informations colligées dans le cadre de Perspectives mobilité sont essentielles pour bien cibler les besoins d’un secteur en matière de transport. « C’est quelque chose qu’on fait depuis les années 1970, et l’objectif, c’est vraiment d’obtenir des données pour qu’on puisse faire une planification qui fait du bon sens pour les prochaines années. On fait l’étude d’habitude aux cinq ans, et la dernière année, c’était en 2018, avant la pandémie. Ça va donc être le premier grand portrait postpandémique de la mobilité dans la région de Montréal et le plus de réponses qu’on a, le mieux on pourra représenter les besoins de mobilité à la population sur tous les territoires », souligne Chris Harding, conseiller en données sur la mobilité des personnes à l’ARTM.

Ce dernier indique que contrairement aux données obtenues quotidiennement à partir de la validation des billets dans les diverses sociétés de transport de la région métropolitaine, ou encore de celles obtenues grâce au calcul des passages sur les divers ponts et tunnels de l’île de Montréal, les informations collectées dans cette enquête permettent de contextualiser les déplacements des résidents.

SRB

Le SRB Pie-IX (Archives EMM)

« Les données de l’enquête métropolitaine nous donnent non seulement des volumes de déplacement – par exemple, à l’intersection de Pie-IX et Ontario, il y a un nombre « X » de personnes qui ont pris un autobus -, mais elles nous disent d’où les gens arrivent, où les gens vont. Alors, ça nous permet d’informer le ministère des Transports et les villes pour qu’ils puissent développer des offres de transport collectif, des offres de voies cyclables ou de voies réservées pour les véhicules sur les autoroutes », affirme M. Harding.

Alors que l’ARTM, la Ville de Montréal, la Société de transport de Montréal et le ministère des Transports planchent sur un second rapport de planification pour le PSE, qui devrait être livré au début de 2024, ces données peuvent faire toute la différence dans l’offre de service pour les citoyens de l’est. « On sait que ce n’est pas tout le monde qui part de Pointe-aux-Trembles qui va au centre-ville de Montréal. Un mode de transport qui fait ce trajet rapidement, mais qui ne dessert pas la communauté en créant des liens dans la région de Pointe-aux-Trembles, c’est moins attrayant », insiste le conseiller de l’ARTM.

Il est donc important que les personnes qui reçoivent une invitation postale ou téléphonique remplissent leur questionnaire avant le 16 décembre si elles souhaitent que leurs besoins en transport soient bien représentés dans l’enquête, résume M. Harding.

L’automobile, plus présente que jamais dans l’est

L’est de la métropole a beaucoup changé depuis les trois dernières décennies, autant au niveau démographique que dans les habitudes de déplacement de ses résidents. Selon les statistiques compilées par l’ARTM entre 1987 et 2018, si la population de l’est de Montréal a connu une croissance de 8 %, passant de 399 950 en 1987 à 430 060 en 2018, et que la population des 65 ans et plus a connu l’augmentation la plus importante (+102 %), les déplacements en période de pointe du matin ont crû de 16 % dans ce secteur.

De prime à bord, on constate que la place de l’automobile s’est accrue dans les habitudes de déplacement des gens de l’est. En effet, en 36 ans, on observe une augmentation de 9 % des déplacements en voiture, tandis que durant la même période, il y a eu une diminution de 5 % des déplacements en transport collectif et de 8 % des déplacements en mode actif (ex.: à pied, à vélo). (Voir graphique ci-bas.)

Les données collectées par l’ARTM depuis 1987 sur les modes de transport utilisés dans l’est (Source: ARTM)

Enfin, les gens habitent toujours plus loin de leur lieu de travail ou d’études. Ainsi, la distance moyenne parcourue par les résidents de l’est pour se rendre au travail a augmenté de 13 % et de 15 % pour se rendre au lieu d’études.