ELIZABETH POULIOT, NOTRE JOURNALISTE, RACONTE L’ESSENCE DE L’ADOLESCENCE EN ROMANS
Depuis le 20 mars, les jeunes lecteurs peuvent se procurer en librairies le dernier tome de la série Les saisons de Marion, publié chez les éditions Z’ailées. Ce quatrième tome vient clore une série qui a su capturer l’âge adolescent avec justesse et sensibilité.
Les quatre tomes suivent l’évolution de Marion, adolescente originaire de Rivière-du-Loup, qui occupe son tout premier emploi d’été au « Camp des Quatre-Collines » au début de la série. Au fil des tomes, la jeune fille traverse ses premières déceptions amicales et les montagnes russes émotionnelles du premier amour. Ces épreuves la font évoluer, l’amenant à sortir de sa coquille et à apprivoiser sa timidité.
Cette série est signée par l’autrice et rédactrice Elizabeth Pouliot. À la parution de ce quatrième et dernier tome, l’écrivaine, aussi journaliste au pupitre d’EST MÉDIA Montréal, est tiraillée entre deux sentiments : « Je suis à la fois très contente qu’il sorte et, en même temps, je suis un peu triste de dire adieu à Marion », confie-t-elle.
Passionnée de lecture et d’écriture depuis toujours, l’autrice affectionne particulièrement la littérature contemporaine et québécoise. Parmi ses auteurs favoris, on retrouve Fanie Demeule, dont elle lit tous les livres. Sur sa table de chevet, elle se plonge actuellement dans le dernier roman d’Emmanuelle Pierrot, La version qui n’intéresse personne.
L’adolescence, l’âge de l’évolution
Destinée aux 12 ans et plus, la série Les saisons de Marion dépeint donc l’évolution de son héroïne et son passage de l’état de jeune fille à celui de jeune femme. Au début du premier tome, Marion vient de terminer son secondaire 3; le dernier tome s’achève sur son bal de graduation.
Au fil des tomes, l’autrice nous fait traverser les aventures de Marion, mais également la période de l’adolescence : « C’est une période charnière de quête d’identité où l’on oscille entre l’enfance et l’âge adulte, où l’on veut absolument ressentir un sentiment d’appartenance à un groupe. Marion cherche à acquérir de l’indépendance, mais elle aime aussi un peu être le bébé de la famille », explique-t-elle.
La série raconte la façon dont l’adolescente se découvre, sort de sa coquille, parvient à vaincre petit à petit sa timidité et son sentiment de solitude. À la fin de la série, elle dit être « à l’aise dans cette solitude passagère. Me voici heureuse et enthousiaste à l’idée de passer l’été ici, au lieu d’être timide et anxieuse », peut-on lire dans les dernières pages du tome 4.
Écrire pour un lectorat adolescent en étant adulte peut représenter un certain défi, notamment concernant le choix du vocabulaire et des expressions. Par exemple, le tome 3 comporte des passages à propos de la consommation de marijuana. L’autrice a ainsi appris que les adolescents d’aujourd’hui n’appellent plus ça du « pot », mais plutôt de la « weed », illustre-t-elle en riant.
Elizabeth Pouliot a puisé dans ses souvenirs émotionnels pour écrire cette série : « J’ai gardé mon coeur d’enfant et j’ai été capable de me replonger dans les difficultés que je traversais à l’adolescence », révèle-t-elle.
Une écriture autobiographique
L’écrivaine s’est inspirée de ses propres expériences pour créer certaines situations vécues par Marion dans les romans. Comme son héroïne, elle est originaire de Rivière-du-Loup, et comme elle, elle a travaillé dans un camp de vacances lorsqu’elle avait 14 ans : « C’était au Camp Trois-Saumons, à mi-chemin entre Québec et Rivière-du-Loup, près de Saint-Jean-Port-Joli. J’ai repris les mêmes lieux, j’ai juste changé les noms », précise Elizabeth Pouliot.
À travers la fiction, l’autrice se livre sur son passé : « J’ai vécu plein de situations de la série, que ce soit lorsque Marion demande à changer de poste auprès de la directrice du camp dans le tome 1, lorsqu’elle s’égare dans la forêt dans le tome 2 ou encore lorsqu’elle perd les élections scolaires dans le tome 3 », raconte-t-elle. Cet exercice d’écriture l’a libérée : « Il y avait aussi un aspect cathartique de coucher sur papier certaines histoires qui ont pu m’arriver et dont je ne suis pas nécessairement fière. Ça me permet de faire la paix avec ces événements désormais », confie l’écrivaine.
L’autrice s’attelle actuellement à deux nouveaux projets de manuscrits. Le premier se présente comme une série jeunesse, « conçue pour un public encore plus jeune et majoritairement masculin », annonce-t-elle. Le second projet, quant à lui, est un manuscrit pour adultes s’inspirant, encore une fois, de son histoire personnelle. Le récit retracera son voyage en Europe effectué après son baccalauréat, une période riche et charnière pour elle.
Si sa première série jeunesse signe donc la fin d’une saison, elle annonce également le début d’une autre, florissante de nouveaux projets.