L’entreprise Mains Utiles, située à Saint-Léonard, s’est lancée dans l’économie sociale (Courtoisie)

ÉCONOMIE SOCIALE : ACCOMPAGNER LES ORGANISMES VERS UN MODÈLE ÉCONOMIQUE PROMETTEUR

Pour l’équipe de PME MTL Est-de-l’Île, les organismes communautaires de la métropole sont des acteurs clés dans le développement économique local, notamment par l’entremise du modèle des entreprises d’économie sociale. Et l’essayer, c’est l’adopter, selon le réseau d’accompagnement, puisque les retombées sont particulièrement avantageuses pour les organisations qui décident de faire le saut.

PME MTL Est-de-l’Île joue un rôle de premier plan dans le virage des organismes vers cette « activité économique à finalité sociale », et l’est de Montréal est un terreau particulièrement fertile en la matière. L’adoption d’un modèle d’affaires d’économie sociale vient réellement répondre à des défis importants vécus par les organismes, croit Annie Bourgoin, directrice générale de PME MTL Est-de-l’Île. « Ça peut être au niveau des financements qu’ils reçoivent, de l’attraction ou du maintien de ressources ou de compétences dans leur organisation, justement à cause de restrictions au niveau des budgets disponibles. Tout ça peut faire en sorte que les organismes seront freinés dans leur développement. »  

Annie Bourgoin, directrice générale de PME MTL Est-de-l’Île (Courtoisie)

De nombreux secteurs peuvent profiter de ce modèle économique, explique la directrice générale, notamment le récréotourisme, l’agriculture et l’alimentation, l’éducation, l’art, la culture ou le sport. L’équipe d’experts en soutien et en financement de PME MTL Est-de-l’Île est formée pour accompagner de près tous les organismes qui souhaitent adopter le modèle, qui leur permettra par la suite de mieux répondre aux besoins de leur clientèle. « Ils pourront diversifier ou consolider leurs sources de revenus, rejoindre de nouvelles communautés, développer de nouveaux produits et services ou encore maximiser leur ancrage dans le milieu, par exemple. Le modèle d’économie sociale permettra aussi d’établir des ponts entre le milieu privé et le milieu communautaire. » 

Directeur – Gestion et financement – Économie Sociale chez PME MTL Est-de-l’Île, Gaëtan Cirefice apporte de précieux conseils aux porteurs de projets d’économie sociale, notamment en aidant à structurer le modèle d’affaires, étape par étape, et à aiguiller les acteurs dans les recherches de financement. Son collègue César Herzele, chargé de projet – Développement économique local chez PME MTL Est-de-l’Île, participe quant à lui à des groupes de concertation et à des tables d’échange du milieu afin d’identifier des opportunités et des occasions de développement en économie sociale qui pourraient être pertinentes pour les organismes. « Il tissera aussi des liens avec eux, les outillera pour qu’ils puissent aller chercher des études ou participer à la réflexion sur un projet, explique la directrice générale. La présence de Gaëtan et de César nous permet chez PME MTL Est-de-l’Île de proposer un accompagnement complet aux organismes du milieu communautaire qui souhaitent faire ce virage, mais qui peuvent être confus ou ne pas savoir par où commencer afin de passer à l’action. Dans leur approche de travail, ils mettront aussi l’attention sur un croisement des différentes initiatives d’économie sociale pour les rendre plus solides entre elles. » 

Une démarche de longue haleine… qui en vaut la peine 

Selon Annie Bourgoin, il est primordial pour l’équipe de PME MTL Est-de-l’Île de prendre le temps nécessaire avec les organismes, et ce, à toutes les étapes, afin de les accompagner dans le développement de projets qui seront aussi porteurs que viables dans le temps. Et les angles d’action sont nombreux, explique-t-elle. « Ça peut être de leur partager de l’information, de les sensibiliser au modèle de l’économie sociale, de les aider à développer des compétences qu’ils ne possèdent pas encore à l’interne, comme le marketing ou la promotion de services en vue de les vendre, ou encore au niveau de la facturation et de la gestion financière. » 

Adopter le modèle de l’économie sociale ne se fait pas du jour au lendemain, rappelle Annie Bourgoin, et les différentes démarches peuvent s’échelonner sur plusieurs mois. Par contre, les résultats valent l’énergie investie, et le virage est assurément prometteur pour les organismes. Mais pour que le projet d’économie sociale atteigne ses objectifs stratégiques, les équipes de direction, tout comme les conseils d’administration, doivent partager « une même vision » et y croire réellement, ajoute-t-elle.  « La prise en charge doit se faire à l’interne pour bien l’intégrer, et les gens doivent avoir l’énergie nécessaire pour passer à travers les 12 à 18 mois que ça peut prendre pour adopter le virage. Mais nous sommes là pour faciliter la transition, les appuyer, leur éviter de faire des erreurs ou de tomber dans des pièges. » 

Les organismes qui se sont tournés vers l’économie sociale profitent de nombreux avantages, assure Annie Bourgoin. « On en est témoin. On voit que les projets issus du milieu communautaire qui ont pris le virage de l’économie sociale répondent réellement à des besoins sociaux et aussi à des opportunités d’affaires qui peuvent bien s’arrimer entre le social et l’économique. C’est un constat évident dans les quatre arrondissements et la ville liée qu’on couvre. » 

Les Fourchettes de l’espoir, un organisme de Montréal-Nord qui offre aux citoyens des services en sécurité alimentaire, ou encore l’organisme Mains Utiles à Saint-Léonard, qui soutient l’intégration sociale des femmes immigrantes, sont des exemples d’organisations traditionnellement communautaires qui expérimentent plusieurs retombées positives de leur virage vers l’économie sociale.  « On voit que ces organisations ont vraiment bénéficié de notre accompagnement et qu’elles ont pu briser certaines vulnérabilités qu’elles avaient identifiées au départ. » 

Pour la directrice générale de PME MTL Est-de-l’Île, la collaboration entre les différents organismes communautaires est également gage de succès : « On les encourage à briser les silos, à éviter les initiatives isolées, parce que les financements restent rares et les expertises autour d’un même projet peuvent être complexes à regrouper. Si les gens de l’est travaillent ensemble, ça permettra aussi d’augmenter la portée des projets et leurs impacts socio-économiques. » 

Entre 2019 et 2023, PME MTL Est-de-l’Île a financé 35 entreprises en économie sociale, dont 10 organismes communautaires qui ont fait le virage.


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