Images fournies par l’AHPAT.

DÉBARQUEMENT DE L’ARMÉE BRITANNIQUE À LA POINTE-AUX-TREMBLES EN 1760

Les villages en bordure du fleuve étaient vulnérables aux assauts de l’ennemi qui arrivait du fleuve. Lors de la conquête du pays par les Anglais, c’est effectivement par la voie des eaux qu’arriva à Montréal l’armée britannique en 1760.

Alors que le chevalier de Lévis attendait, avec ses 7 260 hommes dont 3 000 miliciens, l’arrivée à Ste-Foy d’un bâtiment de guerre français, ce fut la frégate anglaise Lowestoft qui jetait l’ancre devant Québec. Lévis s’est de nouveau replié à Montréal. Trois armées anglaises totalisant 18 000 hommes décidèrent de se diriger vers Montréal. Le général Murray remonta le Saint-Laurent, Haviland descendit la Richelieu et Amherst arriva du lac Ontario. Murray qui craignait les miliciens, recourait à la terreur en détruisant les villages côtiers qui résistaient et mit ainsi le feu à Sorel. Le général français Dumas le suivait avec un détachement sur la rive nord du fleuve.

Modèle de barque qui aurait servi pour le débarquement des troupes de Murray à Pointe-aux-Trembles.

L’avant-garde de la flotte anglaise jeta l’ancre devant la Pointe-aux-Trembles le 28 juillet, le général Dumas et ses hommes rendus chez nous lui faisant face.

Dans la nuit du 29 au 30 juillet, Murray débarqua à Varennes, livra combat et fit occuper Boucherville. Puis il installa son campement sur l’île Sainte-Thérèse et attendit de faire la jonction avec Havilland et Amherst. Le 7 septembre vers midi, l’armée de Murray constituée de 3 500 hommes et de 105 pièces d’artillerie débarqua à la Pointe-aux-Trembles là où se trouve aujourd’hui le parc Clémentine-de-la-Rousselière. Les Pointeliers savaient que tout était perdu. Une partie des 553 Pointeliers marchant derrière le curé Pagès, accueillirent les troupes anglaises, offrant aux soldats de Murray de l’eau et du lait.

Le 8 septembre 1760, le gouverneur M. de Vaudreuil capitulait. La Nouvelle France avait cessé d’exister, cette date marquera la fin du Régime français avec le traité de Paris en 1763.

Pour les Pointeliers  c’est le début de l’occupation. Le 9 septembre, Amherst empêcha les marins de la flotte anglaise de piller nos habitations en y envoyant des détachements pour assurer le bon ordre. Le 22 septembre Amherst va créer des centres de remise des armes par les anciens miliciens dont un au village de la Pointe-aux-Trembles.

Même la vie au couvent des Dames de la Congrégation s’en trouva longtemps bouleversée. Les religieuses et leurs huit pensionnaires du moment se trouvèrent un certain temps prisonniers des Anglais, leur couvent ayant d’abord servi de casernes aux Français puis aux Anglais. Les classes reprirent finalement en 1761.


Ce texte de la Série Desjardins Histoire et Patrimoine de l’est a été rendu possible grâce à la contribution financière de la Caisse de Pointe-aux-Trembles.
Recherche et rédaction : Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles. Claude Belzil, conservateur. Source du texte : « Les Pointeliers en guerre » par Pierre Desjardins, mars 2008.