LA CRISE DU YMCA DOIT SONNER L’ALARME DANS HOCHELAGA-MAISONNEUVE
L’arrondissement de Mercier−Hochelaga-Maisonneuve est depuis très longtemps le parent pauvre en termes d’infrastructures sportives municipales à Montréal, ce n’est pas un secret, c’est simplement ainsi depuis des lustres. Il est d’ailleurs difficile d’expliquer pourquoi, malgré une carence évidente en ce domaine essentiel pour une collectivité, de surcroît fortement familiale et encore qualifiée de défavorisée dans plusieurs secteurs sur le territoire, les infrastructures sportives publiques n’ont jamais été véritablement une priorité pour l’administration municipale, qui doit en être le maître d’œuvre, quitte à faire des représentations soutenues auprès des instances gouvernementales pour aider au financement des projets d’envergure.
La fermeture des installations sportives du YMCA Hochelaga-Maisonneuve annoncée ces derniers jours, dont l’aréna et la piscine sont aujourd’hui désuets, a démontré à quel point l’un des secteurs les plus densément peuplés de Montréal est démuni d’infrastructures sportives. Plus grave encore, cette « crise du YMCA » montre à quel point la planification pour doter enfin l’arrondissement d’équipements sportifs modernes est déficiente, voire inexistante.
EST MÉDIA Montréal a tenté d’avoir des entrevues sur le sujet avec la direction du YMCA, toutes déclinées, ainsi qu’avec le maire de l’arrondissement, déclinées aussi. Au niveau du YMCA, nous voulions savoir si des négociations avaient eu lieu avec la ville avant de prendre la décision de mettre la clef dans la porte. Avec Pierre Lessard-Blais, nous voulions confirmer également ce point, et en savoir davantage sur la vision de l’arrondissement en termes d’infrastructures sportives et de l’avenir du Centre Pierre-Charbonneau. Sans vouloir faire le procès des parties, le silence qui entoure le sujet en dit long sur le malaise qui découle tout simplement de la pénurie d’installations sportives et du manque de planification pour y remédier.
Alors que plusieurs arrondissements montréalais comme RDP-PAT, VSMPE, Saint-Léonard et dans une moindre mesure, Rosemont−La Petite-Patrie, ont investi ces dernières années de façon importante pour créer ou même acquérir de nouvelles installations sportives, Mercier−Hochelaga-Maisonneuve s’est fait discret. Pourtant, les gymnases, les centres multisports, les piscines, et même les terrains de tennis municipaux se font rares et certaines installations d’envergure sont au seuil de la désuétude, pensons notamment au Centre Pierre-Charbonneau. Et on ne parlera pas des sous-sols d’églises… L’arrondissement pourrait planifier facilement deux grands centres multisports, un dans Mercier et un autre dans Hochelaga-Maisonneuve, que cela ne serait certainement pas un luxe.
Cherchez par exemple sur Google « centre sportif Mercier−Hochelaga-Maisonneuve ». Apparaîtront dans les résultats évidemment le centre sportif du Parc olympique (dont les coûts d’abonnement et les services sont plutôt comparables au secteur privé), le YMCA (fermé), le CCSE (qui n’a plus rien de sportif depuis longtemps) et le Centre Pierre-Charbonneau, si on s’en tient à la première page. La demande dépasse certainement et largement l’offre dans MHM pour les activités sportives et il est évident que beaucoup de résidents de l’arrondissement doivent sortir du territoire pour pratiquer leurs activités de prédilection, surtout en dehors de la période estivale.
L’administration municipale devrait profiter de la fermeture du YMCA Hochelaga-Maisonneuve pour justifier enfin la mise en place de projets majeurs en infrastructures sportives. Surtout dans un contexte politique et économique favorable aux investissements dans l’Est de Montréal.
– Un billet d’André Bérubé, éditeur d’EST MÉDIA Montréal.