COVID-19 : ALERTE AUX EMPLOIS DANS L’EST DE MONTRÉAL
L’arrivée de la pandémie a bouleversé nos vies, et spécialement notre quotidien professionnel. À la veille d’une deuxième vague, étonnamment, l’est de Montréal reste un endroit clé pour se trouver un emploi, dû au fait que beaucoup d’entreprises de première nécessité y sont installées. EST MÉDIA Montréal a jeté un coup d’oeil sur les besoins actuels.
L’ouragan COVID-19
Au mois de mars, l’arrivée de la Covid-19 a causé un branle-bas de combat dans toutes les entreprises du Québec. Le directeur de la succursale Randstad à Saint-Léonard, Bacem Ben Slimane, n’en revient pas encore. « Il y a eu deux semaines où c’était le chaos total. 80% des clients avec qui nous faisions affaire ont fermé leurs portes du jour au lendemain. »
Toujours selon le directeur, 60% des clients de la succursale sont des compagnies installées à l’est du boulevard Saint-Laurent oeuvrant dans le secteur industriel. Cela inclut les entreprises alimentaires, du domaine pharmaceutique, de la fabrication de pièces, de transformation de métaux et de bois, du domaine du transport, du domaine de l’entreposage, etc. L’autre 40% de leur chiffre d’affaires correspond à combler des postes en administration.
En avril, lorsque les entreprises ont pu faire des demandes pour être considérées comme des services essentiels, les choses ont commencé à se stabiliser. L’agence a même eu des mandats plus importants qu’avant la pandémie. « Quand c’est reparti, pour le secteur industriel, au lieu d’avoir 10 demandes pour des employés, nous en avions 15 ! » Ce qui est une excellente nouvelle, lorsque l’on compare avec le reste de l’île de Montréal, qui connaissait en juillet une baisse de 10,2% d’offres d’emploi sur son territoire, comparativement au même moment l’année dernière, selon le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec.
Les besoins des entreprises pharmaceutiques dans l’est ont aussi particulièrement explosé. « C’est fou la demande qu’il y avait dans le domaine pharmaceutique. C’était du jamais vu » s’exclame le directeur Bacem Ben Slimane. L’urgence soudaine de fournir des masques, des gants et du désinfectant pour les mains à la population, a fait en sorte que les compagnies pharmaceutiques ont doublé, voire triplé le nombre d’employés pour répondre à la demande.
Du côté des postes en administration, le retour à la normale se fait encore attendre. Beaucoup de personnes appellent notamment chez Randstad en espérant trouver du travail. « On essaie de faire de l’accompagnement avec nos candidats pour qu’ils puissent trouver un emploi pendant la pandémie. Ça reprend tranquillement, mais c’est encore difficile. »
La PCU, un cadeau empoisonné ?
Étrange, mais vrai, pendant que le taux de chômage n’avait jamais atteint un sommet aussi drastique, les entreprises du secteur industriel peinaient à trouver des employés. La raison ? La prestation canadienne d’urgence : un facile 2 000$ par mois, qui décourageait certaines personnes à travailler. « C’était très frustrant dans un sens, s’indigne le directeur de la succursale, qui recevait des demandes sans cesse pour trouver de la main d’oeuvre. Pendant que des compagnies peinaient à faire de l’argent, d’autres repartaient en force. Je comprends les gens qui ne voulaient pas retourner au travail pour des raisons de santé, ou à cause d’un proche vulnérable. Mais la PCU était le plus gros défi pour trouver du personnel. Nos clients nous appelaient pour trouver par exemple 30 employés, et ils étaient irrités que nous en trouvions seulement 10. Et sur ces 10, il y en avait seulement 8 qui se présentaient… la plupart des employés ne rentraient pas travailler à cause de la PCU. » Plusieurs entreprises ont même ajouté des primes «COVID-19», offrant 2 à 3 $ de plus par heure, sans succès. Au final, plusieurs personnes préféraient rester à la maison nous dit-on.
Toujours selon Bacem Ben Slimane, les gens doivent prendre conscience que la PCU n’est pas sans défaut. Le 2 000$, aussi magique soit-il arrivé, reste imposable. Et il faudra des sous pour payer sa cotisation à l’impôt l’année prochaine.
Avoir la tête de l’emploi en période de pandémie
S’il est devenu ardu de vous trouver un emploi dans votre secteur d’activité, la pandémie serait, paraît-il, un excellent moment pour réorienter sa carrière. « Avant la Covid-19, les entreprises préféraient des CV spécialisés pour l’emploi. Maintenant, nous sommes dans un contexte où la polyvalence est recherchée. » explique le directeur chez Randstad. Alors, peu importe vos expériences professionnelles passées, même si elles datent du temps où vous étiez rédacteur pour votre petit journal scolaire, on vous recommande de les mettre en valeur !
De plus, selon le directeur spécialisé en recrutement de personnel, il est important de faire preuve d’ouverture concernant les opportunités d’emploi, même si elles ne correspondent pas à vos standards habituels. « Dans six ou sept mois, quand tout ça va passer, les employeurs vont se poser des questions pendant les entretiens d’embauche, comme Où était-il pendant la crise ? Travaillait-il ? Qu’a-t-il fait pour s’en sortir ? ». Selon lui, on parle de plus en plus de main d’œuvre « agile » dans le domaine des ressources humaines. Il s’agit d’employés qui peuvent s’adapter à n’importe quelle situation. Avec tout le casse-tête qu’aura causé la COVID-19, les employeurs n’oublieront pas les employés versatiles de sitôt !
Finalement, rappelons que les agences de placement, comme celle de Randstad, sont aussi là pour vous accompagner dans votre recherche d’emploi, et ce, gratuitement pour les travailleurs. Signalons aussi que le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité sociale a mis en ligne un service de placement simplifié et gratuit, intitulé Je travaille ! pour les personnes à la recherche d’un nouveau défi.
https://www.quebec.ca/emploi/offres-d-emploi/jetravaille/