LE CENTRE SPORTIF DU PARC OLYMPIQUE REPREND DE LA VIGUEUR
Véritable pôle sportif s’inscrivant dans le développement de l’Est de Montréal, le Centre sportif du Parc olympique demeure malgré tout encore quelque peu méconnu en dehors de ses arrondissements limitrophes. Est Média Montréal a récemment rencontré Cédric Essiminy, porte-parole de l’établissement, pour faire le point sur ce complexe sportif hors du commun, trois ans après sa réouverture et les rénovations majeures de celui-ci.
Un complexe impressionnant
Au-delà de sa restauration qui a coûté plus de 24,5 millions, le Centre sportif est notamment le plus grand centre aquatique au Canada. Parallèlement à ses rénovations, le Centre accueille aussi dorénavant l’INS (l’Institut National du Sport) à l’intérieur même de son complexe. Toutefois, ce dernier est opéré par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, alors que le Centre sportif est sous l’autorité du ministère du Tourisme. L’ajout de l’INS a, quant à lui, coûté plus de 30 millions et est réservé aux athlètes amateurs d’élite, principalement composés d’étudiants en sport-études de haut niveau se destinant à une carrière sportive et par les programmes de sports d’élite.
En 2015, dans une entrevue accordée à TVA Nouvelles, M. Essiminy espérait arriver à 400 000 visiteurs par an, dans un délai de trois ans après les rénovations, soit 100 000 de plus que le nombre de visiteurs avant la fermeture du Centre. Qu’en est-il aujourd’hui? Le porte-parole du Centre nous répond en toute humilité que pour la dernière année, ils étaient à 275 000 visiteurs. Il affirme avec assurance que d’ici la fin de l’année, ils retrouveront le même rythme de croisière qu’avant les rénovations puisque cela continue d’augmenter progressivement depuis la réouverture. « Considérant que le Centre a été fermé durant 15 mois pour les rénovations, il est normal que les habitudes des gens changent entre-temps. Ça ne pouvait pas revenir exactement pareil du jour au lendemain, mais on est en train de ravoir notre clientèle et plusieurs nouveaux membres puisque l’offre a été vraiment bonifiée depuis les travaux. Depuis la réouverture, on a fait face à la réalité d’un marché très compétitif en termes de centres d’entraînement. Toutefois, au Centre Sportif, on offre une expérience supérieure, particulièrement pour la partie aquatique avec les standards de qualité de l’eau et des installations. Ce qu’on a, c’est unique en Amérique du Nord! », affirme le conseiller en relations publiques du complexe depuis 2014.
L’arrivée récente des centaines d’employés de Desjardins dans la tour du stade commence aussi à se répercuter sur l’achalandage du Centre sportif. « Le déménagement des employés du centre d’appel de Desjardins dans la fameuse tour contribue aussi à l’adhésion de plusieurs nouveaux membres puisque c’est très facile pour eux de se rendre ici. Ça a joué dans les négociations quand ils ont décidé de s’installer ici parce que maintenant les gens veulent avoir des avantages à proximité de leur lieu de travail pour améliorer leur qualité de vie. Ici, ils ont accès au Centre sportif facilement, au métro Viau, aux activités estivales comme les premiers vendredis du mois avec les food trucks qui débarquent l’été. Tout ça crée un engouement vers l’Est de Montréal et ça fait du bien », soutient le porte-parole.
Une clientèle diversifiée
M. Essiminy affirme également qu’il est très rare d’avoir un endroit aussi vaste pour s’entraîner, avec entre autres deux bassins de 50 mètres de long. « C’est un petit joyau de l’Est de Montréal qui est un secret bien gardé. Il y a beaucoup de personnalités publiques qui s’entraînent ici et qui aiment le fait d’avoir beaucoup d’espace et une certaine intimité. Les gens qui fréquentent le Centre sont habitués de voir les athlètes, dont les joueurs des Alouettes et Georges St-Pierre par exemple. Ils ne se sentent pas intimidés, le climat est très sain. On veut conserver cette ambiance chaleureuse tout en faisant profiter la nouvelle clientèle des bienfaits de nos rénovations majeures. Se démarquer dans un marché aussi compétitif avec la multiplication des centres d’entraînement, c’est de se démarquer par l’ambiance hors du commun et les installations de qualité supérieure. C’est ce qu’on fait ici », nous dit-il avec une certaine fierté.
Mais qui fréquente concrètement le Centre? Est-ce seulement réservé aux athlètes et aux professionnels de haut niveau? Pas du tout. Les familles et les sportifs débutants font également partie de la clientèle régulière du Centre sportif. « C’est dans l’ADN de l’établissement et ça respecte ce que l’architecte du Stade, Roger Taillibert, voulait instaurer à la base. Il voulait donner à la jeunesse la moins nantie, l’accès à des installations de haut niveau. En venant vous entraîner au Centre sportif, vous avez accès à des équipements de niveau olympique, mais aussi à une ambiance de niveau olympique, c’est très motivant! », nous dit M. Essiminy.
Selon ce dernier, les athlètes de sport-études, les athlètes professionnels et les olympiens constituent la clientèle habituelle de jour en semaine. La fin de semaine, on change complètement de registre et ce serait majoritairement des familles et des sportifs de week-end qui viennent pour les cours de natation, et ce, à toute heure de la journée. Le dimanche, c’est sensiblement la même clientèle sauf que plusieurs viendraient pour les jeux Wibit, des structures gonflables qu’on met à l’eau pour des séances de 70 minutes de style parcours aquatiques. « Ce qui est agréable aussi pour les gens, c’est qu’ils peuvent amener leurs lunchs et manger dans l’espace réservé à cet effet. Ils n’ont pas à débourser de frais supplémentaires pour manger avant ou après leur activité physique si ça ne leur tente pas », ajoute le porte-parole.
Le Centre sportif accueille également plusieurs clubs de natation ainsi que des compétitions sportives, tant au niveau local qu’international. D’ailleurs, la FINA World Diving Series, un championnat primé dans le circuit de plongeon où tous les champions du monde se réunissent pour amasser des points dans le classement mondial, s’installe au Centre sportif du Parc olympique pour quatre compétitions, dont la deuxième édition, ouverte au public, aura lieu du 26 au 28 avril 2019.
Ouvert 325 jours par année, le Centre a une vocation à la fois sportive, compétitive, familiale, mais également spectaculaire avec tous les événements d’envergure qui y prennent place, mais aussi avec les tournages cinématographiques qui s’y produisent régulièrement afin de capter des scènes sous-marines.
Infrastructures imposantes
Nous avons également suivi M. Essiminy jusque dans la salle des machines, où nous avons pu constater que toute la tuyauterie et la plomberie avaient également été rénovées de fond en comble. « Avec tous les mécanismes de transfert d’eau et de filtration, c’était un travail colossal et en profondeur, on a tout rénové. Les seules choses qu’on n’a pas rénovées pour le moment, c’est le bassin de réchauffement, les lanterneaux et le bassin sous-marin parce que cela nécessite des investissements majeurs. Ici, 9 millions de litres d’eau sont filtrés chaque jour, quatre fois par jour. Le contrôle du pH et de la température diffère pour chacun des bassins. On ne pouvait pas seulement mettre du budget sur la partie visible, c’était une priorité de rénover toute la machinerie pour entretenir et maintenir la qualité supérieure de l’eau et de l’air en continu. »
Outre la rénovation des bassins, de la salle d’entraînement et des systèmes mécaniques, le Centre s’est également doté d’une nouvelle plateforme de plongeon, élevée à 17 mètres de hauteur, à la demande de la plongeuse de haut vol Lysanne Richard, qui s’entraîne régulièrement au Centre sportif. « C’est la seule plateforme intérieure de ce type en Amérique du Nord. Elle a été conçue à sa demande afin qu’elle puisse s’entraîner toute l’année dans un environnement contrôlé où elle n’est pas à la merci de la température, du vent et des intempéries », affirme M. Essiminy. L’organisation, très à l’écoute des demandes de ses athlètes, a donc misé sur l’innovation puisque le plongeon de haut vol est maintenant reconnu comme sport officiel par la FINA et sera fort probablement bientôt reconnu comme discipline olympique également. En étant au-devant des tendances, le Centre sportif continue de proposer une offre unique et de haute qualité pour ses athlètes. Les rénovations ont également permis au Centre de s’assurer du respect des normes internationales les plus strictes afin de pouvoir accueillir de plus en plus d’événements de renommée mondiale dans plusieurs disciplines.
En rénovant ce grand et imposant établissement, l’organisation désirait absolument conserver un environnement respectant l’héritage des Jeux de 1976. « On a ajouté une touche de modernisme avec un look actualisé, mais l’ambiance des Jeux se fait toujours sentir dès qu’on entre dans le Centre sportif », affirme M. Essiminy. Plusieurs éléments structuraux, logos et fanions sont ainsi toujours au centre de la décoration du Centre. Le respect des volumes, l’espace aéré et les nombreuses visites guidées à saveur historique continuent également de mettre de l’avant tout le bagage du Centre. « Il y a des gens qui viennent s’entraîner ici depuis 1977, c’est assez fou! On voulait conserver l’ambiance tout en élevant les installations au goût du jour. On a réussi, et ce, en respectant les souhaits de Taillibert qui voulait créer un centre rassembleur où on célèbre le sport. On a certainement donné une deuxième vie aux installations olympiques, et avec l’ajout de l’INS, on poursuit aussi ce rêve-là », ajoute le porte-parole.
Toujours selon M. Essiminy, plusieurs projets excitants seraient à la veille d’être dévoilés concernant le Centre sportif, mais il a été impossible d’en savoir plus pour le moment. Côté événementiel, soulignons qu’un immense coup d’éclat pourrait avoir lieu dans les prochaines années puisqu’il y a actuellement de fortes rumeurs pour que le Canada soit retenu comme hôte de la FIFA World Cup 2026 et que Montréal et son Stade olympique accueillent une bonne partie des matchs. À suivre…