L’équipe des animateurs du camp de jour Le Relais du Bout à Pointe-aux-Trembles (Courtoisie)

DES CAMPS DE JOUR TOUJOURS AUSSI POPULAIRES DANS L’EST

Alors que les inscriptions viennent d’ouvrir dans les arrondissements de Montréal, la popularité croissante des camps de jour met à rude épreuve la capacité des organismes à répondre à la demande grandissante.

Durant l’été, plus de 170 camps de jour sont offerts aux jeunes de 3 à 16 ans dans les arrondissements de Montréal. Randonnée, pique-nique, natation, jeux en plein air, musique, danse… Les organismes communautaires offrent une multitude d’activités aux enfants, à des tarifs variés, afin de les occuper durant la période estivale. Cependant, la demande dépasse souvent l’offre.

« La demande explose! Et on a l’enjeu de générer un volume de places suffisant dans un contexte de rareté de main-d’œuvre », alerte Éric Beauchemin, directeur général de l’Association des camps du Québec (ACQ). Souvent, les organismes sont obligés de réduire leur capacité d’accueil, puis ils l’augmentent au fur et à mesure qu’ils engagent un nouvel animateur. « En attendant, les parents doivent inscrire leur enfant sur les listes d’attente », regrette-t-il.

Une capacité fixe  

« C’est la deuxième année où, quelques minutes après l’ouverture des inscriptions, plusieurs semaines d’activités affichent déjà complet », explique Caroline Charbonneau, gestionnaire du camp de jour Le Relais du Bout à Pointe-aux-Trembles (PAT). Comme beaucoup de camps de jour, l’organisme emprunte les locaux d’un centre communautaire, ainsi que les salles de deux écoles du quartier, mais la disponibilité de ces espaces est extrêmement restreinte : « On aimerait offrir plus de places aux jeunes. Aujourd’hui, nous pouvons accueillir jusqu’à 300 enfants par jour sur nos 3 sites. Mais on rencontre une réelle problématique d’endroit pour les accueillir », explique la directrice.

Une activité manuelle lors du Camp de jour Roussin en 2023 (Courtoisie)

Également situé dans PAT, le Camp du jour Roussin, qui évolue dans le centre du même nom et qui a une capacité de 500 places, est témoin d’un réel engouement pour ses camps d’été : « En une semaine, on a presque vendu toutes nos places. La réalité est heureuse pour nous, mais préoccupante pour les parents. Ils n’en dorment presque pas les nuits précédant les inscriptions… Dès le mois de décembre, certains demandent à connaître la date d’ouverture des inscriptions pour nos camps d’été », renseigne Chantal Coderre, directrice des programmes du Centre Roussin.

Cette augmentation des besoins est également observée par Karine Brunet Laniel, directrice générale des loisirs récréatifs et communautaires de Rosemont : « Depuis un certain nombre d’années, on a une capacité d’accueil fixe de 480 jeunes et on ne peut pas répondre à la demande. L’an passé, on a constaté une augmentation de 15 % à 20 % du nombre de jeunes sur nos listes d’attente », raconte-t-elle. Ce chiffre illustre la difficulté grandissante pour les familles de trouver une place pour leur enfant durant l’été.

L’augmentation de la population dans certains quartiers de Montréal est un facteur qui a influencé la hausse de la demande pour les camps de jour : « De nouvelles constructions, des logements coopératifs ou abordables attirent de jeunes familles vers des quartiers comme les Shops Angus ou proches du parc Pélican. À cela s’ajoute une hausse de l’immigration qui contribue également à l’accroissement des besoins en garde d’enfants », explique Karine Brunet Laniel. 

Le camp de jour Roussin affiche déjà ses activités complètes (Courtoisie)

Des camps non certifiés

L’enjeu de l’offre de places en camps de jour serait généralisé et présent dans tout le Québec. Et face à cette demande grandissante, l’émergence de nouveaux camps non certifiés se multiplierait : « On pense qu’il y a 2 000 sites en opération pendant l’été. Il y a donc la moitié de ces camps qui ne sont pas inspectés. On ne sait donc pas quelles normes y sont appliquées », explique le directeur général de l’ACQ.

Éric Beauchemin, directeur général de l’ACQ (Photo tirée du site de l’ACQ)

C’est que l’ACQ, fondée en 1961, a créé une certification de plus de 80 normes. Celle-ci couvre des aspects essentiels à l’encadrement et à la sécurité des enfants tels que l’âge minimal des campeurs, le nombre d’heures de formation des employés et les ratios d’encadrement. L’organisation se rend aussi sur le terrain, elle inspecte, soutient et outille près de 450 organisations et municipalités opérant sur plus de 1 000 sites de camps de jour et de vacances et faisant partie de ses membres à travers tout le Québec. « Il est important de souligner que leur adhésion est volontaire, c’est de l’auto-réglementation, précise Éric Beauchemin. Actuellement, il n’existe en effet aucun processus légal et réglementaire qui surveille les camps de jour. N’importe qui pourrait en ouvrir un, personne ne poserait de questions sur la formation du personnel », avertit le directeur général de l’ACQ. 

L’organisation souhaite que le gouvernement du Québec prenne des mesures concrètes pour réglementer les standards des camps de jour et de vacances au Québec. La mise en place d’exigences minimales grâce à un système de permis d’opération contribuerait ainsi, selon elle, à offrir aux enfants un environnement sain et sécuritaire.

Pour inscrire votre enfant à un camp de jour membre de l’ACQ cet été, cliquez ICI.