Café Kujira

Photos courtoisie – Café Kujira

IL FAIT BON FLÂNER AU CAFÉ KUJIRA

La série J’achète au suivant II est une initiative d’EST MÉDIA Montréal, en collaboration avec la Société de développement Angus (SDA), PME MTL Centre-Est, PME MTL Est-de-l’Île, la Caisse Desjardins du Centre-est de Montréal et la Caisse Desjardins de Mercier-Est-Anjou. Elle vise à faire découvrir des commerces de quartier originaux, uniques et dont l’histoire entrepreneuriale est particulièrement intéressante. Bonne découverte!

Tout comme la baleine de son logo, le Café Kujira respire la sérénité et la force tranquille. Depuis sa toute récente ouverture en janvier dernier, l’établissement est fréquenté par une clientèle variée, provenant du quartier ou d’ailleurs, qui s’y rend pour déguster le délicieux café de torréfaction artisanale et pour profiter d’un endroit paisible et d’un service convivial.

Photo courtoisie – Café Kujira

C’est lors de séjours en Nouvelle-Zélande, en Australie et en France il y a 8 ans que Gabriel Comtois a commencé son parcours dans le monde de la restauration. Il travaillait alors dans différents cafés et s’est découvert un intérêt particulier pour la torréfaction. De retour dans la province en 2018, il se met à cuire et griller les grains de café, carrément dans son salon! « Ce n’est pas ce qu’il y a de plus réglementaire, mais je voulais me pratiquer et apprendre. Je préparais tout moi-même, j’estampais les sacs de café à la main, et je vendais mon produit à des amis et à ma famille. J’ai fait ça pendant 1 an et demi ou 2 ans », raconte l’entrepreneur, attablé dans un coin tranquille du Café Kujira.

En pleine pandémie, une opportunité d’affaire s’offre à lui. Fonceur et ne craignant pas de prendre des risques, Gabriel Comtois achète le Café São, situé sur l’avenue de Lorimier, dans le quartier Centre-Sud de Montréal. Celui-ci porte aujourd’hui le nom Kujira, suite à l’ouverture de son café-frère. « C’est un petit café, d’environ 10 places assises. Un contact m’a informé qu’il était à vendre et j’ai sauté sur l’occasion. Je me suis dit que dans les pires des cas, ça ne marcherait pas », explique l’optimiste torréfacteur.

L’expérience fut finalement concluante et 2 ans plus tard, Gabriel Comtois ouvre le nouveau Café Kujira, situé dans un bâtiment dédié aux logements étudiants abordables du Technopôle Angus, avec son associé et ami de longue date Maxime Verreault, à qui il a enseigné les rudiments de la torréfaction. « J’ai commencé à manquer de temps alors Max s’est mis à torréfier pour moi, une fois par mois au début, et puis à toutes les semaines. Ce n’est pas une technique difficile, mais c’est assez répétitif, et ça prend aussi de la précision. Maxime est quelqu’un de très rigoureux et méticuleux. C’est donc comme ça qu’il a finalement embarqué dans l’aventure. »

Maxime Verreault et Gabriel Comtois (photo tirée de la page Instagram du Café Kujira)

La paire complémentaire unit aujourd’hui les forces respectives de chacun pour faire rouler le Café Kujira, un vaste espace à l’esthétique industrielle épurée. Alors que Maxime s’occupe de la torréfaction et du volet administratif, Gabriel forme le personnel à la préparation des boissons caféinées et discute avec la clientèle derrière le grand comptoir à l’accueil. Malgré les nombreuses heures de travail et le défi que représente l’ouverture d’un commerce de grande ampleur, ce dernier se dit très satisfait de ces premiers mois en affaires.

« On passe d’un petit café de quartier à un gros café de presque 75 places avec la terrasse, et je ne voulais pas perdre ce côté chaleureux et inclusif qu’on a au local dans Centre-Sud. C’est beaucoup de travail, mais j’aime être sur le plancher pour implanter l’ambiance qu’on veut y retrouver, notre vision. On a ouvert pendant les mois d’hiver, donc on est déjà sur notre erre d’aller pour la belle saison qui arrive. Ça se passe bien et on se fait de plus en plus connaitre », avance l’entrepreneur.

Un hommage « à la japonaise » 

Pourquoi un nom et une image de marque à la japonaise ? Cette question qu’il se fait souvent poser fait sourire le propriétaire qui précise à la blague que son associé et lui ne sont « évidemment pas Japonais ». Le passionné de café qui a déjà voyagé dans le pays du soleil levant s’est plutôt inspiré de la philosophie du travail à la japonaise, qui est de veiller à s’améliorer au quotidien en s’imprégnant réellement de son métier, quel qu’il soit.

« On ne prépare pas de nourriture de ce pays non plus, et ce n’est pas nécessairement dans nos plans. On ne veut pas être un copié-collé de la culture japonaise, l’idée est plutôt de rendre hommage à l’apprentissage de son métier. Servir les gens, c’est valable, et se mettre au service des autres, c’est dans nos valeurs », dit Gabriel Comtois.

L’emblématique baleine du Café Kujira — mot signifiant baleine en japonais — relève quant à elle du hasard, selon le torréfacteur, qui affirme avoir surtout voulu trouver une image de marque visuellement intéressante. « Quand j’étais à la recherche d’un nom, je me suis tourné du côté des animaux et je cherchais la traduction des mots en japonais. La baleine est un animal majestueux, que les gens aiment. On trouvait aussi que visuellement, ça marchait. Je ne voulais pas tomber dans le dessin d’un grain de café disons (rires). »

Bol santé, viennoiseries et café au Kujira (photo courtoisie – Café Kujira)

Pas de rāmen ou de sushis à l’ardoise donc, le menu en toute simplicité propose plutôt sandwichs et viennoiseries concoctés avec soin et surtout, sans prétention.

« Notre menu est simple, mais ce qu’on fait, on le fait bien. Le personnel et moi préparons les plats et les pâtisseries qui sont faites maison chaque matin à notre autre succursale, et on se fournit d’un café à l’autre. Les viennoiseries et le pain viennent de la boulangerie Guillaume. Nos prix sont aussi raisonnables, parce que pour nous c’est important de rester abordables », explique l’entrepreneur. 

En plus de ses grains de café torréfiés de manière artisanale, le Café Kujira invite chaque mois un torréfacteur à présenter un de ses produits aux clients, question de faire découvrir le talent de cette « petite communauté locale qu’est celle du café spécialisé. » Le commerce vend également ses propres grains dans différents dépanneurs spécialisés en bières de microbrasseries et quelques cafés des environs.

Prendre son temps (ou pas) au Kujira 

Alors que certains cafés de la métropole imposent des restrictions d’occupation des tables pour s’assurer un roulement, Gabriel Comtois laisse plutôt sa clientèle profiter d’un moment agréable dans son établissement, peu importe si l’amateur de café s’éternise ou non. Une approche sans pression qu’il juge nécessaire pour ne pas déplaire en créant inutilement des irritants.

« Les gens peuvent arriver le matin et repartir à 18h le soir, s’ils le souhaitent. Pour nous, c’est important de laisser les gens aller et venir à leur guise. Je n’ai jamais apprécié qu’on me dise de quitter un endroit parce que je ne consomme pas assez ou parce que ça fait trop longtemps que je suis là. Je veux que les gens soient toujours à l’aise et reviennent », précise le propriétaire.

Photo courtoisie – Café Kujira

Les clients du Café Kujira viennent de tous les milieux et sont de tous les âges. Qu’il s’agisse de jeunes professionnels ou d’étudiants qui s’y rendent pour travailler ou étudier, de familles ou de personnes retraitées, tous peuvent profiter d’un délicieux café dans ce lieu où la mixité est encouragée. « Il y a une diversité de gens, de genres, de classes sociales. Nos cafés sont inclusifs. L’ambiance peut être à la fois plus calme ou plus animée la fin de semaine. On est bien contents que tous si sentent les bienvenus. »

Pour le moment, Gabriel Comtois et son associé se concentrent pleinement au Café Kujira, mais restent réceptifs à l’idée de plonger dans une nouvelle aventure entrepreneuriale. « Maxime et moi, on se laisse porter par les opportunités du moment. On n’a pas en tête d’ouvrir un autre local d’ici 5 ans, par exemple. Mais on ne sait jamais! On y va avec l’énergie qu’on a et les projets qui se présentent », conclut le sympathique torréfacteur.

Café Kujira
4250, rue Augustin-Frigon
Secteur Angus, Rosemont


Ce texte de la Série J’achète au suivant a été rendu possible grâce à la contribution financière des partenaires suivants :