(Photo tirée de la page Facebook de Biscuiterie Oscar, située rue Ontario E. à Montréal)

BISCUITERIE OSCAR : UNE INSTITUTION QUI TRAVERSE LES ÉPOQUES

Depuis presque 100 ans, la biscuiterie montréalaise Oscar ravit les papilles des jeunes et des moins jeunes amateurs de bonbons, chocolats et autres friandises. Julien Simard, propriétaire de la succursale située dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, fait partie de la quatrième génération d’entrepreneurs à reprendre les rênes de ce commerce familial, qui a survécu au passage du temps.

L’histoire de ce paradis du délice sucré débute tout juste après la crise économique de 1929, alors que le fondateur, Oscar Hétu, se met à vendre des confiseries en vrac bon marché depuis son garage du quartier de Verdun. « À ce moment-là, les gens n’avaient plus beaucoup d’argent et c’était difficile pour eux », raconte Julien Simard, qui est devenu propriétaire de la biscuiterie familiale en 2018. « Les produits que vendait Oscar étaient moins chers que ce qu’on retrouvait ailleurs. Et à partir de là, tout s’est mis à bien fonctionner pour lui. »

La Biscuiterie Oscar, rue Ontario Est à Montréal (Photo tirée de la page Facebook de Biscuiterie Oscar)

Quand les affaires de M.Hétu décollent, ce dernier est déjà assez âgé, et il cède finalement son entreprise à son neveu. « La deuxième génération de propriétaires est arrivée assez vite. Le neveu et ses frères ont tous dirigé un commerce sous le nom de Biscuiterie Oscar, principalement dans l’est de la ville, mais aussi dans les quartiers Pointe-Saint-Charles et Verdun. De fil en aiguille, 48 succursales ont ouvert leurs portes, mais elles étaient toutes gérées de manière indépendante par chaque propriétaire. »

Au déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, des quotas sur le sucre – imposés dans le but de réserver des ressources alimentaires pour l’armée – entraînent la fusion de certaines succursales, explique Julien Simard : « Plusieurs commerces Oscar à travers la ville ont donc été éliminés. Le manque de relève au cours des années a aussi joué un rôle dans la diminution du nombre de succursales. »

Aujourd’hui, la Biscuiterie Oscar se divise en deux entités, respectivement sur les rues Ontario Est et Saint-Hubert. Elles sont toujours administrées de façon indépendante par des membres de la lignée familiale. « Mon père a opéré le commerce sur Ontario pendant 32 ans, et j’ai passé beaucoup de temps là-bas pendant ma jeunesse. J’ai finalement repris le flambeau il y a cinq ans. Les commerces sont vraiment deux magasins différents, mais on a toujours gardé le même nom. »

Grâce à cette longévité, la biscuiterie profite aujourd’hui d’une clientèle locale fidèle, mais pas uniquement, selon M. Simard. « C’est certain que les clients plus âgés de Montréal connaissent bien Oscar, parce que pendant un temps, il y en avait à tous les coins de rue! Ils reviennent donc souvent nous voir, ça leur rappelle de bons souvenirs. D’autres viennent de l’extérieur et partent de loin pour se procurer nos spécialités pour des fêtes ou des événements spéciaux. » 

Sélection originale de bonbons et de sucreries (Photo tirée de la page Facebook de Biscuiterie Oscar)

Des friandises originales pour tous les goûts

Outre sa passionnante histoire familiale qui remonte à l’avant-guerre, la Biscuiterie Oscar impressionne par la quantité de produits qu’elle propose, un vaste choix de sucreries qui plaisent aux petits comme aux grands. On y retrouve des classiques « vintage » parfois difficiles à trouver ailleurs, comme les bonbons d’antan (les toffees napolitains ou même la gomme Bazooka!), mais aussi des friandises et des boissons aux saveurs spéciales ou aux formes inusitées. Le propriétaire s’inspire des tendances du moment, notamment sur TikTok, pour choisir les nouveaux produits « jeunesse » qu’il offrira en magasin.  

« C’est certain que c’est une industrie qui est assez traditionnelle, donc on ne sort pas des nouvelles sortes de jujubes toutes les semaines! (rires) Mais je pense que c’est aussi important de s’adapter à la nouvelle génération qui consomme différemment. Par exemple, maintenant, on a des frigidaires avec des boissons gazeuses ou énergiques aux goûts plus exotiques. On offre aussi une sélection de bonbons de niche, spécialisés. Je pense que notre profondeur au niveau de la variété nous démarque des autres commerces de notre industrie. Oui, il y a beaucoup de friandises disponibles dans plusieurs magasins, mais ils n’ont pas la richesse de notre sélection », explique Julien Simard. 

Un commerce de quartier à la vision écologique… et numérique

Les pots Mason à remplir de bonbons (Photo tirée de la page Facebook de Biscuiterie Oscar)

En tant que propriétaire issu de la quatrième génération, Julien Simard a voulu effectuer quelques changements dans la biscuiterie, notamment au niveau de l’implantation du commerce en ligne, un virage numérique qu’il a dû prendre rapidement pendant la pandémie. « On avait déjà commencé à travailler sur le volet de l’achat en ligne depuis quelque temps, mais on a dû mettre les bouchées doubles pour le rendre fonctionnel au plus vite si on voulait que le commerce reste en vie. »

La fête de Pâques a aussi permis à la Biscuiterie Oscar de passer à travers la crise sanitaire, puisqu’à cette période de l’année, les commandes web ont explosé. « Une de nos spécialités est la vente de chocolats de Pâques. Pendant la pandémie, les gens ne se voyaient pas pour célébrer, donc plusieurs personnes commandaient chez nous pour faire livrer du chocolat à leurs proches. »

Appuyer des démarches d’achat responsable est aussi au cœur de la vision de cette entreprise familiale de quartier. Le remplissage « sur mesure » des pots Mason amenés par la clientèle en est un bon exemple. « C’est une façon d’acheter qui est à la fois amusante et écoresponsable, ce qui est important pour nous. Les clients arrivent avec leur pot vide et peuvent le remplir de bonbons en choisissant parmi notre sélection de mélanges. » 

Prochainement, Julien Simard aimerait explorer davantage le marché des événements corporatifs pour faire découvrir les délicieux produits Oscar à une clientèle plus diversifiée. « Ça peut être de faire des bars à bonbons en entreprise ou des installations pour des fêtes. Ce n’était pas un service très sanitaire pendant la pandémie que de « piger » dans un buffet de friandises! (rires) Donc, c’est certain que maintenant qu’on est revenu à la normalité, on veut s’impliquer de nouveau dans ce volet-là. »

Biscuiterie Oscar

3755, rue Ontario E., Montréal


Ce texte de la Série J’achète au suivant III a été rendu possible grâce à la collaboration des partenaires suivants :