Le directeur général de la CCHM, Benoist de Peyrelongue (EMM)

AVANCÉE MAJEURE POUR L’AIDE ALIMENTAIRE DANS L’EST DE MONTRÉAL

Même si le sujet de l’aide alimentaire est rarement propice aux bonnes nouvelles, les cœurs étaient cette fois à la fête jeudi dernier au 5600, rue Hochelaga pour l’inauguration officielle du Pôle de l’est. Le lieu servira dorénavant de plaque tournante pour le déploiement de l’aide alimentaire dans l’est de Montréal.

Initié par l’équipe de la Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve (CCHM), ce grand projet innove en devenant notamment le premier point de relais de Moisson Montréal pour desservir un territoire en dehors de leurs installations situées dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Ainsi, les organismes de sécurité alimentaire accrédités par Moisson Montréal dans l’est de la ville pourront dorénavant s’approvisionner à l’entrepôt du Pôle de l’est au lieu de faire un long trajet vers l’ouest de l’île. L’endroit accueille également depuis un mois l’équipe de la Ferme agricole de la CCHM, qui stocke les fruits et légumes récoltés de leurs sites d’agriculture urbaine (terrains du siège social de la SAQ, de Scientific Games, entre autres). Les opérations de lavage, de conditionnement et de transformation des denrées sont également effectuées au Pôle, de même que le tri, l’emballage et la logistique de redistribution vers les organismes alimentaires, les marchés d’alimentation desservis et même de certains restaurants de la rue Ontario.

« Tous les droits à une saine alimentation pour tous se déclinent à l’intérieur de ce projet-là », avance Benoist de Peyrelongue, directeur général de la CCHM et maître d’œuvre du concept de Pôle de l’est. Ce dernier explique que le Pôle a plusieurs vocations : l’approvisionnement plus efficace et rapide des organismes d’aide; la sécurité alimentaire des personnes vulnérables sur le territoire; l’insertion socioprofessionnelle (la CCHM forme aujourd’hui 43 personnes par année); la mutualisation entre organismes des équipements disponibles et des services de logistique; et l’accessibilité à un lieu et à des équipements de conditionnement et de transformation alimentaire qui répondent aux besoins du réseau d’aide alimentaire dans l’est de Montréal. Une petite révolution pour les organismes du secteur.

De nombreux dignitaires et élus étaient présents lors de l’inauguration officielle. Sur la photo, de gauche à droite : Pierre Choquette, président de la Fondation de la CCHM; Benoist de Peyrelongue, directeur général de la CCHM; Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire et députée de Pointe-aux-Trembles; Chantal Vézina, directrice générale de Moisson Montréal; et Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (Courtoisie Moisson Montréal)

« Le Pôle fonctionne à la Moisson Montréal. Ils nous ont appris à travailler avec leurs méthodes, leur logiciel et leur façon de recevoir les organismes. On fait donc le prolongement de Moisson Montréal, leur point de relais pour tout l’est de Montréal. C’est la première fois qu’un tel point de relais est mis en place », affirme Benoist de Peyrelongue. Pour la directrice générale de Moisson Montréal, Chantal Vézina, qui était sur place lors de l’inauguration, de même qu’une centaine de dignitaires et de nombreux élus de l’est de Montréal, le Pôle s’avère une initiative communautaire extrêmement importante. « La création du point de relais répond à une demande de nos organismes, qui souhaitaient réduire leurs coûts logistiques et accéder plus facilement aux produits de Moisson Montréal. Nous sommes ravis de pouvoir répondre à cette demande grâce au pôle d’innovation sociale bioalimentaire. Cette réalisation est une preuve que de travailler ensemble nous rend plus efficace et plus fort afin de servir les personnes les plus vulnérables de notre société », a-t-elle déclaré.

Synergie collective

Ce projet de Pôle de l’est représente également une vitrine de ce que la CCHM a réussi à bâtir au fil des dernières années, alors que l’organisme est devenu aujourd’hui un véritable modèle dans l’écosystème qui compose le réseau d’aide alimentaire montréalais. C’était impressionnant de voir à quel point l’organisme, lors de l’inauguration officielle, fédère autour de lui tant le communautaire, l’institutionnel, le politique que l’entreprise privée.

« Il y a une synergie collective qui caractérise vraiment ce projet. Cette synergie est maintenant en marche et ce n’est pas juste du communautaire. Il y a aussi du privé qui embarque, comme la SAQ et Scientific Games. Les entreprises n’aident pas seulement en prêtant leur terrain pour l’agriculture urbaine, elles donnent aussi de l’argent. Et souvent, leurs employés nous donnent de leur temps, comme pour faire des travaux de rénovations ou encore pour le montage de paniers de Noël par exemple », soutient le directeur général de la CCHM.

L’institutionnel est également bien présent auprès de l’organisme. À travers le Pôle notamment, le Collège de Maisonneuve donne un sérieux coup de pouce à la CCHM en lui offrant de l’expertise et des équipements via deux de ses centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT), soit le Centre d’études des procédés chimiques du Québec et l’Institut de technologie des emballages et du génie alimentaire. Cette aide est précieuse dans le cadre du volet de transformation alimentaire de l’organisme.

Campagne majeure de financement

Cette évolution du réseau d’aide alimentaire dans l’est de Montréal vient aussi avec des coûts importants qu’il faudra maintenant assumer. Loyer, équipement, mais particulièrement main-d’œuvre viennent faire monter en flèche les dépenses de la CCHM, qui pilote le projet. Par exemple, en un an, l’équipe de l’organisme est passée de 19 à 39 employés (!).

« On vise avec la campagne de financement publique amasser 2,5 M $ pour notre budget des 5 prochaines années. Ce montant viendra s’ajouter à nos subventions gouvernementales, nos revenus autogénérés, nos revenus provenant de notre Fondation et à l’aide que nous recevons de différents partenaires », explique Benoist de Peyrelongue.

Près de 1,4 M $ est déjà amassé via différentes institutions et entreprises, en plus d’un apport exceptionnel de 500 000 $ provenant du Fonds du Grand Mouvement Desjardins.

Vous pouvez contribuer à la levée de fonds en suivant ce lien.


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