L’ALLIANCE POUR L’EST DE MONTRÉAL S’ACTIVE AU SUJET DE LA MOBILITÉ
Les principaux acteurs de la société civile de l’est étaient rassemblés mardi dernier pour discuter de la mobilité sur le territoire. Les membres et partenaires de l’Alliance pour l’Est de Montréal se sont adonnés à un atelier de discussion, lors duquel ils ont réitéré l’importance de planifier un réseau de transport structurant pour le développement de ce vaste secteur, longtemps considéré comme « mal-aimé des administrations publiques ».
Dans les chics locaux de la firme d’architectes Rayside Labossière étaient attablés des leaders de part et d’autre de l’est, incluant Jean-Denis Charest, PDG de la Chambre de commerce de l’est de Montréal (CCEM), Jean-François Lalonde, directeur général de PME MTL Centre-Est, Annie Bourgoin, directrice de PME MTL Est-de-l’Île, et Stéphane Lavoie, directeur général de la TOHU, lieu de diffusion des arts du cirque. Étaient aussi présents des représentants du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, de cégeps, de corporations de développement communautaire et quelques citoyens porteurs de projets locaux, tels que HocheLab.
Le potentiel de l’est examiné
Les participants ont assisté à deux courtes présentations. La première, montée par l’équipe de Rayside Labossière, portait sur le potentiel de développement de l’est de Montréal.
Elle en a profité pour rappeler que selon les données du Plan métropolitain d’aménagement et de développement du Grand Montréal (PMAD), environ 243 000 nouveaux logements pourraient être créés autour des secteurs planifiés selon la structure TOD ( transit oriented development ), soit particulièrement les cinq nouvelles stations de métro de la ligne bleue et les quinze stations prévues du Projet structurant de l’est (PSE), anciennement REM de l’est. Il s’agit là d’une projection plutôt conservatrice, qui prend en compte les seuils minimaux de la densification au PMAD. Selon des travaux de recherche effectués par la CCEM, c’est en fait plus de 775 000 logements neufs qui pourraient voir le jour à proximité des nouvelles stations. L’Alliance de l’Est, qui se veut un regroupement issu de la société civile et dont la mission ne se limitera pas aux développements économiques du territoire, veut examiner tous les aspects connexes à la revitalisation de l’est montréalais.
« Il y a avait un enjeu de regarder le territoire, pas un projet à la fois, mais plutôt de voir s’il y avait une dynamique d’ensemble. C’est un travail qui a été initié au début de l’Alliance. Ça n’a pas été complété encore, mais ça fait partie du travail qu’il faudra accomplir », a affirmé Ron Rayside, fondateur et associé de Rayside Labossière, et membre du conseil d’administration de l’Alliance.
Il s’agit d’ailleurs d’un des objectifs du Sommet d’Est en est, prévu le 13 novembre prochain. Des débats fertiles sur la revitalisation de ce secteur sont espérés durant ce grand rassemblement des forces vives de l’est.
Une seconde présentation, offerte par Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, a porté plus spécifiquement sur le PSE. On y a repris les grandes lignes d’une autre allocution effectuée à l’été 2022 par ce dernier et son comparse, Christian Yaccarini, président de la Société de développement Angus.
Anciens membres du comité d’experts du REM de l’est, ils craignent que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui pilote désormais le projet du PSE, soit forcée d’exclure un tracé reliant le futur réseau de transport au centre-ville de Montréal. Le plan proposé par MM. Savard et Yaccarini comprendrait une portion souterraine du PSE, liant l’hôpital Maisonneuve-Rosemont à la Gare-Centrale, réduisant de moitié le temps nécessaire pour se rendre du centre-ville à Montréal-Nord, soit de 51 à 28 minutes.
« Avec le REM de l’Ouest qui est déjà en branle, nous risquons de connaître un désavantage compétitif majeur pour l’est. Nous avons peur que les tergiversations sur le PSE viennent bloquer l’avenir de l’est », a insisté M. Savard. Il a reconnu qu’il ne sentait pas « d’appétit » pour sa proposition de la part de la classe politique, mais reste convaincu « qu’on ne peut vraiment se permettre » de passer à côté de telles ambitions.