Afin de rendre la médecine traditionnelle chinoise accessible au plus grand nombre de personnes possible, une entreprise d’économie sociale d’Hochelaga a mis sur pied une formule innovante. La Clinique d’acupuncture sociale d’Hochelaga offre principalement des services d’acupuncture à faibles coûts, dans son local situé au 3355 de la rue Sainte-Catherine Est.

Ses administrateurs affirment pouvoir grandement réduire le prix des traitements en comparaison avec l’acupuncture conventionnelle, soit celle pratiquée dans les cliniques privées.

Pour réduire la facture, la clinique propose des traitements dans un espace à aire ouverte. (Photo : courtoisie Clinique d’acupuncture sociale d’Hochelaga).

Pour y parvenir, l’établissement propose des traitements dans un espace à aire ouverte, où plusieurs personnes peuvent être traitées simultanément. « Cela permet de traiter les patients à moindre coût, en fonction de leurs moyens. Avec l’échelle tarifaire qui va de 20 à 50 dollars, ceux qui ont plus de moyens que les autres peuvent aider les personnes qui en ont besoin », explique Félix Dénommé, un des membres fondateurs de la Clinique d’acupuncture sociale d’Hochelaga.

Pour s’assurer que ce type de séances se déroule bien, les acupuncteurs posent leurs aiguilles uniquement sur les extrémités des patients comme les bras, les jambes ou la tête. Les clients n’ont pas à se dévêtir, préservant de cette façon leur intimité dans l’espace commun.

Le concept de médecine communautaire existe depuis des millénaires dans la culture traditionnelle chinoise, explique M. Dénommé, mais il aura fallu du temps avant qu’il ne voit le jour au Québec. « C’est un rêve que j’avais depuis plus de cinq ans. Il existe des modèles hybrides de pratiques privées et communautaires, mais depuis 1995, l’Ordre des acupuncteurs du Québec n’autorisait pas l’approche en groupe. L’an dernier, l’ordre a finalement changé la réglementation qui encadre la pratique au Québec, ce qui nous a permis d’ouvrir notre clinique. », raconte-t-il.

D’après lui, en plus d’assurer des tarifs abordables, l’exercice communautaire de l’acupuncture a le mérite de diminuer l’anxiété pour les personnes qui s’y adonnent pour la première fois. « Dans une salle individuelle, isolé des autres, cela peut être anxiogène. La médecine communautaire apporte plusieurs avantages thérapeutiques », insiste l’acupuncteur.

Ouverte depuis l’automne 2022, la clinique serait déjà rentable. En plus d’être une entreprise d’économie sociale, la Clinique d’acupuncture sociale d’Hochelaga fonctionne sur un modèle de coopérative. Les employés membres de la coopérative sont propriétaires de l’entreprise et les profits sont directement réinjectés dans celle-ci.

Si la majeure partie des 13 personnes qui y travaillent est spécialisée en acupuncture, quatre massothérapeutes sont également présents. Ces derniers affichent des prix bien inférieurs à ceux du marché privé, grâce à une entente avec l’organisme. « Nous leur offrons un loyer abordable pour qu’ils puissent baisser leurs prix », affirme M. Dénommé. De plus, la clinique offre d’autres services de médecine alternative, incluant des classes de diététique chinoise et des cours de Qi-Gong, une gymnastique douce et lente issue de la médecine traditionnelle chinoise.

Enfin, le cofondateur croit que la clinique, qui n’utilise actuellement que trois quarts de ses locaux d’une superficie totale de 1 500 pieds carrés, sera bientôt appelée à prendre de l’expansion. « Déjà, trois acupuncteurs ont récemment rejoint notre équipe. Nous offrons aussi une clinique mobile au Centre communautaire des arts taoïstes, à Ville-Émard. »

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La clinique offre aussi d’autres services de médecine alternative, comme la massothérapie ou la pratique du Qi-Gong. (Photo : courtoisie Clinique d’acupuncture sociale d’Hochelaga).

Cette série spéciale est financée par PME MTL Centre-Est et la Caisse d’économie solidaire Desjardins.