Les habitations du Domaine La Rousselière, situées dans Pointe-aux-Trembles et récemment mises à l’abri du marché spéculatif (Emmanuel Delacour/EMM)

PLUS DE 700 LOGEMENTS RETIRÉS DU MARCHÉ PRIVÉ DANS PAT

Le Domaine La Rousselière, un complexe immobilier proposant des logements aux retraités autonomes, a été racheté par la Corporation Mainbourg et ses partenaires financiers. C’est ainsi 720 logements, répartis dans 8 immeubles situés à Pointe-aux-Trembles, qui seront « mis à l’abri du marché spéculatif ».

C’est ainsi environ 1500 locataires qui verront leur bail protégé contre les hausses abusives.

La transaction, qui s’est faite à la hauteur de 120 millions de dollars, inclut un apport financier du gouvernement du Québec (20 M$), de la Ville de Montréal (15,8 M$), de Desjardins (75 M$), de New Market Fund (4,7 M$) et de la Fondation Chagnon (5 M$).

Les logements ainsi préservés comprennent des studios jusqu’à des appartements de 1 à 3 chambres à loyer abordable, surtout pour des personnes âgées, mais aussi des familles et des personnes seules.

La Corporation Mainbourg est une entreprise d’économie sociale, propriétaire et gestionnaire d’immeubles à vocation communautaire. Son directeur général, François Claveau, insistait vendredi en conférence de presse que l’organisme s’assurera de garder les loyers à un niveau abordable au Domaine La Rousselière. « Le revenu moyen des 720 logements est de 990 $. Il n’y aura pas d’augmentation de loyer déraisonnable parce qu’il y a un changement de locataire. Le loyer, s’il est à 800 dollars, on va l’augmenter, c’est sûr, d’un 2, 3% par année. On va voir selon le coût de la vie, mais on ne l’augmentera pas parce qu’au marché il devrait être à 1200$. On va essayer d’avoir une augmentation moyenne dans les 3% dans l’ensemble des logements », a souligné M. Claveau. Celui-ci a ensuite clarifié ses propos au sujet de l’abordabilité, en ajoutant que certains services étaient inclus dans le loyer en question, comprenant l’électricité et le câble, pour représenter entre 150 et 200$ de la facture.

De gauche à droite: a ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau, la mairesse de Montréal Valérie Plante et le directeur général de la Corporation Mainbourg, François Claveau. (Photo: Emmanuel Delacour/EMM)

De son côté, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a insisté sur le fait que « maintenir et protéger le parc locatif, c’est absolument essentiel quand il est question de lutter contre la crise du logement actuelle ». « Quand on a entendu parler de ce projet-là, on a tenu à faire notre part », a noté l’élue, rappelant que Montréal contribue rarement financièrement à l’achat d’habitations de cette ampleur. « Montréal n’investit pas nécessairement des montants comme ceux-là. Nous, on achète des terrains, on achète des bâtiments, on protège contre les rénovictions, on achète des maisons de chambres, on a plein d’éléments qu’on met en place. Mais dans ce cas-ci, on s’est dit qu’il fallait innover et penser en dehors de la boîte pour aider au montage financier du projet. »

Pour sa part, la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a elle aussi insisté sur l’enjeu de l’abordabilité dans la lutte contre la crise du logement. « La construction et abordabilité, l’un ne va pas sans l’autre quand on vise à apporter une solution durable à la crise du logement qui sévit au Québec comme dans bien d’autres endroits dans le monde. Dans le contexte actuel, il faut savoir reconnaître les occasions et c’est ce que les dirigeants de Mainbourg ont fait ici. Il faut faire preuve d’audace et d’ambition pour assurer évidemment d’avoir une offre qui est adéquate et qui respecte la capacité de payer des ménages. Je salue la vision de la corporation Mainbourg dans ce projet », a ajouté Mme Duranceau.