Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la SDA. (Photo : EMM)

YACCARINI : IL FAUT ATTAQUER LA REVITALISATION DE L’EST SUR TOUS LES FRONTS

Pour souligner le lancement du site EST MÉDIA MONTRÉAL, une douzaine de dirigeants d’organismes et d’élus influents de l’Est de la métropole ont accepté de participer à une importante série d’entrevues exclusives et de partager avec vous leur vision des enjeux et des défis à relever sur le territoire au cours des prochaines années. Cette semaine, le résumé de notre rencontre avec Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus.
Ce texte vient ainsi conclure notre dossier Perspectives et grands enjeux de l’Est de Montréal. Un immense merci à tous les participants qui ont bien voulu nous rencontrer, plusieurs avant même que nous ne soyons en ligne. Vous pouvez lire ou relire leurs propos dans l’onglet « Dossiers ».

Lorsque l’on aborde le président et fondateur de la Société de développement Angus au sujet de la revitalisation de l’Est de Montréal, il faut s’attendre à un discours certes enflammé et passionné, mais toujours appuyé d’une argumentation solide en faveur d’un réinvestissement massif des instances publiques sur le territoire. Et aujourd’hui, après tout le succès qu’a connu la SDA depuis sa création en 1995 et l’important rôle que joue maintenant cette entreprise d’économie sociale dans le développement de l’Est de Montréal, quand Christian Yaccarini prend la parole publiquement, ses propos portent, que l’on soit d’accord ou non avec lui.

À preuve, sa conférence Cap sur l’Est de Montréal, présentée le 22 novembre dernier par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, a attiré plus de 360 personnes, dont un grand nombre d’élus de la région et de dirigeants d’entreprises et d’organismes. Deux ministres étaient également présents lors de l’événement (Chantal Rouleau et Pierre Fitzgibbon) ainsi que des membres du Comité exécutif de la Ville de Montréal, fait plutôt rare pour une conférence portant sur l’Est de l’île. À la suite de l’élection récente de la CAQ, cette conférence était donc visiblement fort attendue du mouvement de mobilisation des leaders de l’Est qui prend de plus en plus d’ampleur et qui milite pour la revitalisation économique et sociale du territoire.

D’entrée de jeu, dans le cadre d’une entrevue frisant les trois heures avec Est Média Montréal, un véritable podcast portant sur les enjeux socioéconomiques de la région, Christian Yaccarini a insisté sur le principal motif de sa récente conférence. « Après l’élection du nouveau gouvernement, qui a pris de grands engagements pour l’Est de Montréal, et la volonté marquée de l’administration Plante depuis sa montée au pouvoir, le moment était tout indiqué pour démontrer avec force que les acteurs de l’Est de Montréal sont plus que jamais mobilisés et déterminés à aller chercher les investissements publics nécessaires à la revitalisation du territoire, qui fait face depuis trop longtemps à de sérieux problèmes, voire à un désintéressement des dirigeants politiques », dit-il.

Si la région dans son ensemble fait actuellement face à des problèmes structurants, en particulier au niveau du transport collectif, ce qui influe sur son développement économique et démographique, Christian Yaccarini affirme que ce n’est pas tous les secteurs de l’Est de Montréal qui ont besoin d’interventions soutenues ou de grands efforts de revitalisation. « Quand on parle de l’Est, il faut bien réaliser qu’il y a plusieurs secteurs dont la réalité est bien différente. On ne peut pas dire que ça va mal dans des quartiers comme Rosemont, Anjou, Saint-Léonard, mais on ne peut pas dire que ça va bien dans certains secteurs d’Hochelaga-Maisonneuve ou de Montréal-Nord, dans Saint-Michel, dans RDP-PAT par exemple, qui sont aux prises avec des problèmes systémiques et récurrents pour différentes raisons. C’est dans ces secteurs qu’il faut particulièrement donner un coup de barre une fois pour toute au lieu de panser les plaies. Et il faut un plan d’action à long terme, ce sera un travail de longue haleine  », soutient-il.

Le président de la SDA, qui connaît bien les rouages des administrations publiques pour négocier avec elles sur une base quotidienne (la SDA est promoteur de plusieurs chantiers impliquant de près ou de loin divers paliers gouvernementaux), est d’avis que les astres sont mieux alignés que jamais pour enfin sortir l’Est de Montréal du marasme qui le freine depuis le déclin de l’industrie lourde dans le secteur. « C’est la première fois qu’un gouvernement provincial met l’Est de Montréal dans ses priorités, et en même temps on se retrouve avec une administration municipale qui déclare officiellement la même volonté. L’économie va bien, les gouvernements sont en mode investissements, et l’opinion publique est de plus en plus convaincue de l’importance de revitaliser les anciennes zones urbaines industrielles au lieu de développer et d’investir dans les 3e et 4e couronnes de la métropole. Dans l’Est, nous sommes les seuls sur l’Île à avoir encore de grands terrains à développer et on peut densifier facilement la population, même si nous sommes près de 600 000 personnes. La logique inébranlable, c’est d’investir maintenant dans le développement de ce territoire », explique-t-il.

Revitaliser au-delà du béton

Pour Christian Yaccarini, l’Est de Montréal est un secteur tellement grand et densément peuplé « qu’il est absolument hallucinant de constater qu’il est encore aujourd’hui si mal desservi par le transport collectif, à un point tel que ça freine même les nouvelles entreprises de s’y installer », affirme le gestionnaire et résident de Rosemont, qui n’est certainement pas reconnu pour avoir la langue dans sa poche. Il a d’ailleurs maintes fois et sur plusieurs tribunes dénoncé l’exclusion de l’Est de Montréal dans le projet d’implantation du REM, et il continue d’ailleurs à militer activement pour son prolongement jusqu’à la Pointe de l’Île. « Tant qu’à convertir la rue Notre-Dame en boulevard urbain moderne, comme Québec et Montréal s’enlignent à le faire, pourquoi ne pas en profiter pour raccorder le REM? Il me semble que ce serait plus simple et efficace que de construire un tramway. Et il faudrait que le REM soit aussi raccordé au nord via Henri-Bourassa, comme ça l’Est serait enfin beaucoup mieux desservi en transport collectif», soutient-il. Il ajoute toutefois que le projet de ligne rose de Projet Montréal « est aussi très important pour la région, mais il faut être réaliste, ça ne se fera pas demain matin cette ligne de métro, et la région a trop besoin de nouvelles infrastructures majeures en transport collectif pour attendre encore des décennies. On ne peut pas se permettre de ne rien avoir dans l’Est pendant que l’Ouest et la Rive-Sud vont bénéficier du REM, sinon on va s’enfoncer et ce sera catastrophique pour la population de l’Est. »

Si l’enjeu majeur de l’Est montréalais est actuellement lié aux infrastructures de transport sous toutes ses formes, comme cela semble faire consensus chez la majorité des acteurs socioéconomiques du territoire, et que d’autres sujets tels que la réfection de la rue Notre-Dame, la décontamination des sols industriels et la mise aux normes de bâtiments publics (écoles, établissements de santé, etc.) sont régulièrement ciblés à titre d’interventions prioritaires, pour le président de la SDA la revitalisation de l’Est de Montréal ne s’y limite pas. « Il faut attaquer la relance de l’Est sur tous les fronts : économique, social, communautaire, culturel. Si on n’investit que dans les infrastructures lourdes et dans le développement économique, on risque d’accentuer la gentrification de l’Est de Montréal et de dénaturer à long terme son caractère de territoire populaire, abordable et accessible. Il faut faire attention à ça, Pittsburgh a vécu cette situation et a vu des quartiers populaires entiers migrer vers la banlieue car les populations locales d’origine n’avaient plus les moyens d’y rester », affirme-t-il.

Où faut-il intervenir alors, à part les enjeux d’infrastructures? Selon Christian Yaccarini, la question du logement est fondamentale. « On ne parle pas assez des problèmes de logements dans l’Est de Montréal, qui sont vieillissants et peu entretenus dans plusieurs secteurs moins favorisés économiquement. D’après-moi c’est un enjeu de revitalisation extrêmement important pour le territoire, mais qu’il faut stimuler davantage et surtout mieux encadrer. En fait, le défi est d’accélérer la rénovation des logements tout en les gardant abordables pour la population locale, et pour ça il faudra certainement repenser les programmes gouvernementaux et y investir beaucoup plus qu’aujourd’hui. Je ne connais pas la solution idéale pour le moment, mais il faudra y arriver », dit-il. Tout au long de l’entrevue, Christian Yaccarini reviendra sur ce sujet et sur l’importance de la mixité sociale, un enjeu qui lui tient particulièrement à cœur, tout comme il militera pour « des plans à long terme » et parlera de l’importance de construire « du beau et de l’agréable » plutôt que de construire constamment « de l’urgence, de l’essentiel et du gris, dont l’Est a bénéficié ces dernières décennies. »

Le développement économique de l’Est devrait également, selon le président de la SDA, profiter de l’alignement favorable des astres pour initier de nouveaux pôles plus intéressants, modernes et plus rémunérateurs pour la population de la région et ses travailleurs. Il fait ici référence particulièrement aux immenses terrains des pétrolières qui se libèreront dans les prochaines années, après leur décontamination. « C’est sûr qu’il y a une grande réflexion à faire pour le développement de cette grande zone. Pour le moment, mon rêve demeure que l’on développe sur ces terrains un écosystème qui fera en sorte d’attirer des manufacturières qui sont innovantes et qui offrent de bons salaires. C’est un peu ce que Solargise (l’entreprise européenne de panneaux solaires qui lorgnait vers Anjou) symbolisait en plus d’avoir la particularité d’évoluer dans le domaine de l’énergie verte, alors que l’Est s’est grandement bâtie autour de l’énergie pétrolière et se dirige, souhaitons-le, vers la chimie verte, un secteur d’envergure planétaire. En fait, je souhaite que l’Est des anciennes pétrolières soit transformé, du moins en partie, par un pôle d’envergure et une industrie moderne comme celle de la chimie verte. Nous avons d’ailleurs déjà une centaine d’entreprises dans la région liées aux polymères et au plastique, et je crois qu’il serait pertinent pour nos gouvernements d’analyser sérieusement les avantages d’investir pour développer ce créneau dans l’Est de Montréal », explique M. Yaccarini. Ce dernier ajoute que « c’est toujours plus facile de transformer et de faire évoluer un territoire à partir de ses acteurs en place que d’importer une expertise pour créer un nouveau pôle d’affaires. »

Est-ce que la SDA serait intéressée par une parcelle d’un ancien terrain de Shell, propriétaire aujourd’hui du Groupe Laganière, une entreprise de Montréal-Est spécialisée en réhabilitation de sols contaminés, pour y développer un projet commercial ou industriel? « La rumeur a été forte cet été, mais je ne crois pas que ce soit ni dans nos cordes ni dans nos moyens », affirme son président, qui ajoute que « nous pourrions toutefois agir à titre de conseillers pour le développement de certains projets d’affaires sur ce territoire, mais les discussions sont très embryonnaires pour l’instant. » Selon Christian Yaccarini, le développement de ces terrains est aussi tributaire de certains problèmes majeurs qu’il faut enfin régler dans l’Est de Montréal : « Commençons par la base et décontaminons ces sols, reconstruisons la rue Notre-Dame et améliorons le transport. Ensuite on pourra développer tout ça », affirme-t-il.

Éviter une guerre de leadership

Ce n’est pas d’hier que des efforts de mobilisation des acteurs politiques et socioéconomiques de l’Est de Montréal s’affirment pour réclamer des investissements majeurs et structurants pour la région. Nous pouvons ici penser aux diverses tables de concertation locales, ou aux relances régulières du projet de reconstruction de la rue Notre-Dame, demandées à tour de rôle par différents paliers de gouvernement ou groupes citoyens, qui ont fait l’objet d’études à coup de dizaines de millions de dollars, toutes laissées finalement de côté. Ou encore rappeler, entre autres initiatives, la création du défunt organisme Pro-Est en 1988, dont l’objectif était de stimuler les projets de développement de l’Est de Montréal et de coordonner les nombreux acteurs politiques et socioéconomiques du territoire, organisation qui a vu son financement gouvernemental finalement fondre comme neige au soleil au point de fermer ses portes au début des années 2000.

Toutefois, la dynamique de mobilisation des acteurs influents de l’Est semble depuis deux ou trois ans beaucoup plus large, rassembleuse et surtout solide que par le passé. Malgré les allégeances des partis au pouvoir, tous paliers de gouvernement confondus, la majorité des élus régionaux semble s’entendre sur l’urgence d’unir les forces pour mener à termes de grands chantiers de modernisation tant du côté des infrastructures que du développement économique et social. Le Comité de développement économique de l’Est de Montréal (CDEM), initié en 2011 par l’ex-députée de Pointe-aux-Trembles, Nicole Léger, qui en assure d’ailleurs toujours la présidence, reflète bien cette réalité en regroupant plus de 120 membres influents qui se rencontrent à quelques reprises durant l’année pour discuter des enjeux du territoire. Plus récemment, la Ville de Montréal et la ministre de la Métropole, Chantal Rouleau, ont annoncé la création d’un comité conjoint pour le développement de la région, et un nouveau collectif de gens d’affaires et de dirigeants d’organismes influents a commencé à se réunir pour développer un plan d’action qui sera annoncé sous peu (Est Média Montréal reviendra sur ce sujet dans les prochaines semaines). Bref, les acteurs de l’Est sont sur tous les fronts actuellement et la pression se fait plus forte que jamais sur les instances gouvernementales pour un réinvestissement massif dans ce secteur de la ville.

Christian Yaccarini, qui est de tous les grands débats de l’Est, est également d’avis que ce niveau de mobilisation est de l’ordre du jamais vu sur le territoire. « Il faut profiter de ce mouvement, mais en même temps, il faut absolument que l’on évite les chicanes de leadership. Il y a beaucoup d’acteurs dans l’Est, beaucoup d’égos aussi, et ce sera un grand défi que de se concerter autour d’un leadership collectif. Les chicanes de clocher, ça a malheureusement tué bien des projets dans l’Est ces dernières années », affirme le président de la SDA.

Selon Yaccarini, il est primordial que l’Est parle aujourd’hui « d’une seule voix » pour faire avancer les dossiers majeurs de la région. « C’est historique, les élus et les leaders de l’Ouest de l’Île ont toujours été beaucoup plus consensuels que nous dans l’Est, et leur développement socioéconomique s’est poursuivi en conséquence, pendant que notre territoire a carrément stagné à ce niveau. Et ça s’est poursuivi tellement clairement avec l’implantation du REM, alors que c’est dans l’Est que les besoins de transport collectif sont criants. Nos chicanes et nos tensions, est-ce qu’on peut enfin les régler à l’interne? Le débat sur Dickson, Souligny, Notre-Dame, peut-on régler ça entre-nous? On se mettra ensemble après pour aller chercher ce qu’on a besoin », clame-t-il.

L’avenir de la SDA

Initiative citoyenne pilotée à l’origine par Christian Yaccarini, la Société de développement Angus a vu le jour dans les années 1990 en réponse à la fermeture des usines Angus du Canadien Pacific, l’un des derniers grands symboles de l’ère industrielle lourde dans l’Est de Montréal. L’objectif principal du projet était d’amenuiser quelque peu l’hémorragie de pertes d’emplois qui sévissait alors sur le territoire.

Après avoir surmonté de nombreuses embûches dans ses premières années, notamment pour lever le financement nécessaire à l’ambitieux projet de création du Technopôle Angus, aujourd’hui reconnu sur la scène internationale pour l’excellence de son concept, l’entreprise d’économie sociale de Rosemont est passée en deux décennies d’un statut de start-up à une valorisation de plusieurs centaines de millions de dollars. La SDA possède le terrain et les bâtiments érigés sur le Technopôle Angus, et s’apprête à construire la phase II de son projet initial, soit l’îlot central, 400 000 pi2 de terrain qui accueillera 300 unités résidentielles, 450 000 pi2 d’espaces à bureaux, une rue piétonne, trois places publiques, et fort probablement une école primaire. Mais la SDA, c’est aussi l’initiateur et gestionnaire d’importants autres projets urbains de revitalisation immobilière, comme ceux du Carré Saint-Laurent et du 2-22 dans le centre-ville, pour ne citer que ceux-ci. L’équipe permanente de l’entreprise dépasse maintenant la vingtaine d’employés.

« Aujourd’hui, je peux dire que la SDA pourrait s’en tenir à ses réalisations et simplement gérer ses projets en cours. Mais l’équipe est tellement solide, expérimentée et maintenant bien rôdée pour initier des chantiers et des projets de développement urbain novateurs que ce serait dommage de ne pas la mettre à profit pour dynamiser d’autres secteurs de la ville », affirme Christian Yaccarini. Ce dernier précise que l’entreprise lorgne actuellement certains terrains à développer dans l’Est de Montréal, particulièrement dans les secteurs de Saint-Michel, Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles. « L’objectif de la SDA demeure toutefois le même, il faut que les projets que nous initions de notre propre chef bénéficient avant tout aux gens qui occupent le territoire. Donc notre œil se pose plus facilement sur des quartiers où nous pouvons certainement jouer un rôle concret pour dynamiser l’économie locale et améliorer, autant que faire se peut, la qualité de vie des résidents », soutient M. Yaccarini, qui espère pouvoir annoncer l’achat d’un nouveau terrain dans l’Est de l’île d’ici la fin de 2019.

Le projet d’école avance

La mise en chantier de l’îlot central d’Angus, qui devrait débuter dans les prochaines semaines avec les travaux d’excavation, réserve toujours un emplacement pour la construction d’une école primaire. Ce projet, qui a suscité la controverse l’an dernier, semble finalement vouloir aboutir positivement puisque le terrain a officiellement été retenu par la CSDM à la fin novembre 2018. C’est le ministère de l’Éducation qui doit toutefois donner l’aval au projet et la décision finale devrait être annoncée en juin.

« Il y a maintenant deux groupes de travail qui vont simultanément analyser et développer le projet pour faire avancer le dossier auprès du ministère, soit un sur la gouvernance de l’école et un autre sur le volet immobilier. C’est aujourd’hui un dossier qui est beaucoup plus dans la cour de la CSDM que dans celle de la SDA », explique M. Yaccarini, qui refuse de reconnaître les allégations d’ingérence de la SDA dans la gestion des écoles publiques, elle qui avait initié en début de projet des focus group avec des résidents du quartier afin de connaître leurs opinions à propos d’une éventuelle nouvelle école primaire sur le terrain de l’entreprise. « La seule chose qu’on nous reproche, c’est d’avoir écouté les gens du secteur et d’avoir proposé un concept d’école en lien avec leur volonté en général. Nous on s’est dit dès le départ que tant qu’à offrir le terrain pour une école, et Dieu sait à quel point le quartier en a besoin, aussi bien le faire en impliquant les gens du coin et voir quel type d’école veulent les résidents. Évidemment, on ne cherche pas à réinventer la gouvernance des écoles publiques et la manière d’instruire nos jeunes, nous n’avons absolument pas la prétention d’être des spécialistes dans le domaine, mais on le droit de susciter le débat. D’ailleurs, la CSDM est très, très ouverte jusqu’à maintenant à discuter des différentes alternatives qui peuvent ressortir de ce projet. On verra bien comment le plan final va sortir, mais je pense que bien des gens vont se rendre compte que c’était une tempête dans un verre d’eau », dit Yaccarini. Ce dernier ajoute que le projet d’école primaire n’est pas du tout payant pour la SDA. « Au contraire car ce genre de projet doit respecter des budgets très serrés imposés par le gouvernement. Si c’était une question d’argent, on construirait définitivement des condos, pas une école », termine le gestionnaire.