Un rendu numérique du projet anticipé au 7640-7740, boulevard Saint-Michel (Courtoisie VSP)

VSP : UN SECOND PROJET RÉSIDENTIEL ACCÉLÉRÉ GRÂCE AUX POUVOIRS EXCEPTIONNELS

L’arrondissement de Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension (VSP) fait de nouveau appel à des pouvoirs exceptionnels pour accélérer le processus d’approbation d’un grand projet de logements sociaux et abordables dans le quartier Saint-Michel.

Situés au 7640-7740, boulevard Saint-Michel, à l’angle de l’autoroute Métropolitaine, les trois bâtiments prévus pourraient comprendre jusqu’à 282 logements hors marché, confirme la mairesse de VSP, Laurence Lavigne Lalonde.

« On connaît une crise du logement, donc on veut utiliser tous les pouvoirs qu’on a afin d’accélérer la construction de logements. Grâce à la loi 31, les pouvoirs spéciaux nous permettent d’avancer de plusieurs mois le processus », souligne la mairesse.

Laurence Lavigne Lalonde, mairesse de VSP (Courtoisie)

Cette dernière rappelle que les grands projets résidentiels doivent souvent passer par plusieurs étapes consultatives et peuvent faire l’objet de processus d’approbation référendaire si des citoyens sont en désaccord avec l’édifice proposé.

Ainsi, c’est la deuxième fois que l’Arrondissement choisit d’adopter une résolution d’autorisation de construction en vertu du pouvoir d’exception en matière d’urbanisme conféré aux villes par l’article 93 de la loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation (loi 31). Précédemment, VSP a utilisé ces nouveaux pouvoirs afin de permettre la construction d’un bâtiment de 178 logements sur un terrain un peu plus au sud, au 7030, boulevard Saint-Michel.

La mairesse croit que son administration n’hésitera pas à user des dispositions octroyées par Québec pour accélérer d’autres projets du genre dans un avenir prochain. « Oui, on va probablement l’utiliser encore si on en a l’occasion. Dans les faits, ce qu’on vise, c’est qu’il y ait encore plus de logements hors marché. On travaille sur cela en deux étapes : en préservant le parc locatif, mais aussi en accélérant la construction de logements », insiste Mme Lavigne Lalonde. Pour l’instant, aucun autre projet de l’envergure de ceux du boulevard Saint-Michel n’est prévu, indique l’élue.

La loi 31 peut aussi être un levier pour améliorer la qualité des projets résidentiels proposés, affirme la mairesse. En effet, l’Arrondissement aurait ainsi la possibilité de négocier l’ajout de logements abordables dans les plans d’un promoteur en échange d’une accélération du projet au niveau administratif. « Tous les promoteurs qui vont venir nous voir et nous demander un PL31, moi, je vais leur demander de contribuer d’une manière ou d’une autre, parce que, lorsque qu’on augmente la densité d’un projet privé, on augmente aussi sa contribution au Règlement pour une métropole mixte (RMM). C’est plus d’argent, ça fait des vases communicants. »

Toute personne qui réalise un projet impliquant l’ajout d’au moins un logement et d’une superficie résidentielle excédant le seuil fixé dans le RMM doit conclure une entente avec la Ville de Montréal afin de contribuer à l’offre de logements sociaux, abordables et familiaux ou en versant une compensation financière.

Dérogations

Le projet prévu au coin du boulevard Saint-Michel et de l’autoroute Métropolitaine est porté par la Société d’habitation des communautés noires, qui est accompagnée par l’organisme Bâtir son quartier. La composante résidentielle est majoritairement financée par le Programme d’habitation abordable Québec de la Société d’habitation du Québec.

On prévoit la construction d’édifices de neuf étages et d’environ 28,5 m de hauteur, comportant 282 logements, dont environ la moitié seraient sociaux et l’autre abordable, anticipe la mairesse. Au rez-de-chaussée du bâtiment, il est prévu d’aménager une épicerie, une garderie et un complexe sportif.

Le plan déposé pour le projet au au 7640-7740, boulevard Saint-Michel (Courtoisie VSP)

La création d’immeubles résidentiels n’est pas permise sur ce site, en raison de la proximité avec une autoroute. Sa hauteur est aussi dérogatoire par rapport au règlement d’urbanisme local. L’utilisation de la loi 31 permettra donc de ne pas passer par le processus d’un projet particulier d’urbanisme habituel.

Afin d’atténuer les nuisances causées par l’autoroute, une condition à l’effet qu’aucun logement ne soit aménagé à moins de 30 mètres de la limite de propriété nord, face à l’autoroute Métropolitaine, sera intégrée à la résolution. De plus, une étude acoustique démontrant que le niveau sonore maximal prescrit au schéma d’aménagement et de développement local sera respecté à l’intérieur des logements sera exigée avant l’émission du permis de construction. Une étude acoustique préliminaire démontre qu’il sera possible de respecter le niveau maximal de décibels prescrit à l’intérieur des logements, selon les documents présentés sur ce projet au conseil d’arrondissement du 11 mars dernier.

D’autres mesures pour limiter les nuisances sonores et la pollution de l’air ont été intégrées au projet, telles que l’absence de balcons ou loggias donnant sur le boulevard Crémazie, la plantation d’arbres entre le boulevard Crémazie et le bâtiment, l’aménagement de loggias plutôt que de balcons sur la façade du boulevard Saint-Michel et la climatisation de tous les logements qui permettra de garder les fenêtres fermées en été.