VENTE DE LA CLINIQUE ANGUS : PAS DE BRIS DE SERVICES EN VUE
En marge de l’annonce de la mise en vente de la Clinique médicale Angus, l’entreprise propriétaire de l’établissement assure qu’« aucune coupure de services n’est envisagée ». De plus, plusieurs intervenants dans le dossier affirment que la transaction devrait se faire harmonieusement.
L’inquiétude régnait lundi à la suite de la publication d’un article paru dans La Presse dans lequel on apprenait que Tootelo, la compagnie propriétaire du groupe de médecine de famille (GMF) de la Clinique médicale Angus, située dans le quartier Rosemont, souhaitait se départir de cette installation ainsi que d’une autre clinique située dans l’arrondissement Saint-Laurent.
Depuis l’été dernier, Tootelo a quitté la direction de deux autres cliniques dans l’est. La première, la polyclinique de Pointe-aux-Trembles, a annoncé une fermeture complète en juillet dernier, créant une onde de choc dans le secteur. Il s’agit du seul établissement du territoire de ce type, et ses services ont été déménagés à la polyclinique Levasseur, dans Saint-Léonard, et au Centre médical Hochelaga, dans Tétreaultville.
Or, le GMF Levasseur avait ensuite lui aussi été racheté de Tootelo par le Centre Médical Mieux-Être, comme le rapportait un article d’EST MÉDIA Montréal publié en octobre dernier.
Dès lors, des doutes planaient lundi sur la pérennité de la clinique située dans le quartier Angus. Sa survie serait-elle en jeu?
Ce n’est pas le cas, selon Annie Blanchette, présidente-directrice générale de Tooleto. « Nous sommes dans une situation très différente de la polyclinique de Pointe-aux-Trembles. Les cliniques (d’Angus et de Saint-Laurent) bénéficient d’un pouvoir d’attraction pour le recrutement et de services exclusifs et forts appréciés par les équipes médicales. Aucune fermeture ni coupure de services n’est envisagée », indique-t-elle dans un courriel transmis à EST MÉDIA Montréal.
La dirigeante de l’entreprise, qui est aussi propriétaire de la plateforme de prise de rendez-vous médicaux Bonjour-santé, affirme justement vouloir recentrer Tootelo « sur ses activités technologiques et souhaite confier ses activités cliniques à des organisations spécialisées dans les services aux patients ». Puisque la Clinique médicale Angus représente un accès privilégié aux soins de santé dans le quartier, Mme Blanchette promet de travailler « de concert avec [ses] partenaires, dont la Société de développement Angus (SDA), afin d’assurer une transition harmonieuse des services et des emplois ».
Ce sont environ 37 000 patients qui ont un médecin de famille exerçant sa pratique à la clinique Angus.
Déjà une entreprise intéressée
Contacté à ce propos, Christian Yaccarini, le président et chef de la direction de la SDA, propriétaire de l’immeuble dans lequel se trouve la clinique, confirme qu’un processus d’achat pour la clinique est en cours.
« La clinique Angus ne fermera pas. Il y a des entreprises qui souhaitent la reprendre qui sont en discussion avec Tootelo », insiste M. Yaccarini. Ce dernier ne peut donner plus de détails à ce propos, par souci de confidentialité, mais il assure que les « repreneurs sont intéressants et intéressés ».
Par ailleurs, le dirigeant de la SDA en profite pour remettre en question le modèle des GMF, dont le fonctionnement s’appuie sur des entreprises privées. « Les investisseurs s’attendent à un retour sur leur investissement et c’est là que le bât blesse. Le problème, ce n’est pas le loyer ou les coûts de fonctionnement, mais le fait que les investisseurs qui l’ont acheté veulent avoir un rendement suffisant », souligne M. Yaccarini.
Du côté du ministre de la Santé, on souhaite aussi calmer le jeu quant au sort de la clinique. « Nous souhaitons rassurer la population. Nous suivons la situation de près pour assurer la continuité des services offerts par ces cliniques pour les patients, affirme-t-on dans un courriel transmis par le cabinet de Christian Dubé. Dans un cas de transfert éventuel, nous nous attendons à ce que les services soient maintenus et que la transition soit sans impact pour les patients. »
Pour sa part, le député de Rosemont et porte-parole en matière de Santé pour Québec solidaire, Vincent Marissal, affirme suivre la situation de près. « Je suis en contact avec le cabinet du ministre Dubé pour m’assurer d’une transition en douceur, comme cela doit se faire. On m’a assuré que la clinique a l’obligation d’accompagner les patients. Cela dit, je reste vigilant parce qu’on a vu des fermetures cafardeuses ailleurs au Québec. »