Voiture électrique

Photo: Emmanuel Delacour/EMM

VÉHICULES ÉLECTRIQUES : LE POINT SUR L’AIDE FINANCIÈRE… ET LA CIBLE DE 2035

Rouler électrique dans l'est

Qu’on le veuille ou non, d’ici 2035, la vente de véhicules à essence sera interdite au Québec et dans le reste du Canada. Si cela représente sans doute des défis pour les constructeurs automobiles, les automobilistes qui souhaiteraient se convertir à la voiture électrique pourront quant à eux profiter de nombreux incitatifs pour y arriver.

Le 12 janvier dernier, le gouvernement du Québec a donné son aval à un projet de règlement dont l’objectif est d’électrifier l’ensemble des voitures au Québec. Dans un communiqué émis en février 2022, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) présentait sa feuille de route afin de parvenir à ses objectifs au cours des prochaines années.

« En vertu de cette norme, les constructeurs automobiles assujettis doivent accumuler un minimum de crédits en vendant des véhicules zéro émission (VZÉ) ou des véhicules à faibles émissions sur le marché québécois, sans quoi, ils s’exposent à des pénalités. Le nombre minimal de VZÉ qui doit être vendu augmentera chaque année, jusqu’à ce que la vente de véhicules à essence soit interdite en 2035 », indiquait alors le Ministère.

Un tableau diffusé par le MELCC trace ainsi des cibles tous les cinq ans. Ces objectifs sont mesurés en crédits et sont calculés en appliquant un pourcentage au nombre total de véhicules légers que chaque constructeur vend au Québec.

Nombre de véhicules électriques prévus au Québec au cours des prochaines années

Année civile Proportion de crédits exigés Nombre de véhicules électriques
prévus au Québec
2025 17,5 % (2026) 632 000
2030 77,5 % (2031) 1 500 000
2035 100 % (2036) 3 500 000
Source : MELCC

Précédemment, chaque VZÉ pouvait obtenir jusqu’à 4 crédits et un véhicule hybride rechargeable (VHR) jusqu’à 1,3 crédit en fonction de son autonomie. Cependant, avec son nouveau projet de règlement, le Gouvernement a abaissé les crédits accordés aux constructeurs et a instauré un système où un VZÉ obtient systématiquement 1 crédit et où un VHR dont l’autonomie électrique est supérieure à 80 kilomètres obtient 0,5 crédit. D’importantes pénalités pourraient être imposées aux constructeurs automobiles pris en défaut, pouvant atteindre jusqu’à 20 000 $ par crédit manquant.

L’intention d’interdire éventuellement la vente de véhicules à essence a pour la première fois été annoncée par le gouvernement québécois en 2020 et elle a fait boule de neige au pays. Effectivement, à la suite de sa déclaration d’instaurer une cible en 2035, le gouvernement du Canada a devancé son objectif précédemment établi en 2040, et les autres provinces ont emboîté le pas pour adopter elles aussi cette date butoir. D’ailleurs, le Québec se targue d’avoir ouvert le bal avec sa nouvelle règlementation, car il soulignait en février 2022 que lorsqu’elle sera adoptée, « le Québec deviendra le premier État en Amérique du Nord à donner force de loi à sa cible de 100 % de ventes de voitures électriques en 2035 ».

Des états américains, incluant la Californie et New York, ont eux aussi choisi cette année charnière pour mettre fin à la vente de véhicules à essence neufs.

Subventions et incitatifs

L’interdiction de la vente de véhicules à essence ne suffira toutefois pas à elle seule à propulser la transition électrique. Pour encourager les automobilistes à passer aux VZÉ, les paliers de gouvernement proposent différents incitatifs à l’achat de véhicules neufs et usagés.

Ainsi, il est possible d’épargner jusqu’à 12 000 $ lors de l’achat d’un véhicule électrique neuf. Le programme québécois Roulez vert offre un rabais de 7 000 $ pour l’acquisition d’une automobile électrique d’une valeur de moins de 65 000 $ et de 3 500 $ pour les véhicules d’occasion qui n’ont pas été subventionnés lorsqu’ils étaient neufs. Pour les véhicules hybrides rechargeables, l’épargne s’échelonne entre 5 000 $, 2 500 $ ou 300 $, dépendamment de la capacité de la batterie électrique (la valeur du véhicule doit aussi être inférieure à 65 000 $).

Pour sa part, le gouvernement du Canada offre jusqu’à 5 000 $ en subvention à l’achat ou à la location de véhicules à zéro émission dans le cadre de son programme iVZE. Un tableau détaillé pour chacun des modèles automobiles fréquemment mis à jour est disponible sur son site internet. Ce programme sera maintenu jusqu’au 31 mars 2025 ou jusqu’à l’épuisement des fonds disponibles.

De multiples subventions municipales à l’achat d’un véhicule existent aussi et sont listées sur le site de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ).

Enfin, il n’y pas que les compensations pécuniaires qui pourraient inciter les automobilistes à adopter l’électrique, puisqu’il est progressivement plus facile de rouler sur les routes du Québec lorsqu’on le fait au volant d’un véhicule immatriculé « vert ». Effectivement, les détenteurs d’une plaque d’immatriculation verte peuvent se prévaloir d’un accès à certaines voies réservées, là où cela est indiqué, dans la région de la Capitale nationale et la région métropolitaine de Montréal. Une liste complète des voies réservées est disponible sur le site de l’AVÉQ. À Montréal, la plaque verte donne aussi un accès aux ponts payants de l’A25 et de l’A30 express grâce à l’utilisation d’un transpondeur spécial. Certains traversiers offrent un transport gratuit aux véhicules électriques, tandis que des villes, comme Victoriaville et Saint-Jérôme, donnent un accès sans coût à leurs espaces dans les stationnements municipaux et à ceux dotés de parcomètres.