L’une des 16 chambres de l’unité de soins palliatifs située au 6e étage du CHSLD de Saint-Michel, disposant d’une vue sur le Mont-Royal (EMM/Sophie Gauthier)

UNE NOUVELLE UNITÉ DE SOINS PALLIATIFS DANS SAINT-MICHEL

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, qui rassemble plusieurs établissements de santé de l’est de la métropole, a inauguré lundi dernier sa nouvelle unité de soins palliatifs au Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Saint-Michel en présence de la ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, de son président-directeur général, Jean-François Fortin-Verreault, et des directions et équipes impliquées dans ce projet.

De gauche à droite : la ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé Sonia Bélanger; la directrice du SAPA et DI-TSA-DP Isabelle Portelance; et le président-directeur général du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal Jean‐François Fortin‐Verreault, pendant la visite de l’unité des soins palliatifs du CHSLD de Saint-Michel (EMM/Sophie Gauthier)

Les pratiques modernes en soins palliatifs nécessitent des infrastructures adaptées, ce qui n’était pas le cas des locaux du Pavillon Rosemont de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR). La vétusté des lieux a motivé une demande de relocalisation de l’unité de soins palliatifs dès 2018. « Sur 16 chambres, seules 3 disposaient d’une salle de bain privative. La petite taille des chambres rendait les adieux difficiles, surtout lorsqu’il y avait 15 proches dans la pièce… », raconte Yann Leboch, médecin en chef de l’unité de soins palliatifs du Pavillon Rosemont, tout juste relocalisé à Saint-Michel. 

L’environnement obsolète du Pavillon Rosemont devenait dangereux pour les patients et le personnel médical. « On n’avait pas d’air climatisé, très peu de salons de famille et pas de gicleur en cas d’incendie », confie Ida Iuliani, cheffe de l’unité de soins palliatifs. 

Maintenant installée au 6e étage du CHSLD de Saint-Michel, la nouvelle unité de soins palliatifs, qui a remplacé des bureaux administratifs devenus vacants, a nécessité un budget total de 10 millions. « Je salue cette belle rénovation qui offre un environnement adapté aux besoins des patients en fin de vie et de leurs proches, ainsi qu’aux équipes soignantes. Les soins palliatifs sont importants au Québec, je veux continuer de les développer », a déclaré la ministre Sonia Bélanger, également infirmière de formation.

Cette relocalisation de l’unité permet aux équipes soignantes d’offrir dans de meilleures conditions ses services en soins palliatifs tels que le soulagement de la douleur, le soutien psychologique, l’attention spirituelle de la personne en fin de vie et le soutien aux familles. En plus des salles de regroupement plus nombreuses et des nouvelles technologies présentes, chaque chambre, plus spacieuse, bénéficie désormais d’une salle de bain privée. Le personnel soignant a reçu une formation la semaine dernière pour se familiariser avec les nouveaux équipements, à l’instar de la grande baignoire qui comprend des équipements particuliers. 

La ministre Sonia Bélanger découvre la baignoire destinée à la toilette des patients (EMM/Sophie Gauthier)

Les équipes poursuivront leurs services de musicothérapie, offerts également aux proches des patients, et leurs ateliers de zoothérapie. La relocalisation permettra d’offrir prochainement un service de massothérapie aux patients. 

Les proches peuvent désormais rester auprès de leur être cher de jour comme de nuit. « Ils peuvent dormir sur place dans un fauteuil-lit ou même faire du télétravail », indique Ida Iuliani, cheffe de l’unité de soins palliatifs. 

À la suite de la conférence de presse où se sont succédés les discours de la ministre Bélanger, du président-directeur général du CIUSSS, Jean‐François Fortin‐Verreault, et d’Isabelle Portelance, directrice du soutien à domicile et de la réadaptation des programmes Soutien à l’autonomie des personnes aînées (SAPA) et Déficience intellectuelle, troubles du spectre de l’autisme et Déficience physique (DI-TSA-DP), une visite des lieux et le coupage d’un ruban ont officialisé l’inauguration de cette nouvelle unité où les patients seront accueillis dès le 25 septembre.

Coupe du ruban d’inauguration avec, de gauche à droite : Isabelle Portelance, directrice SAD et réadaptation des programmes SAPA et DI-TSA-DP; le député de Viau Frantz Benjamin; la députée d’Anjou–Louis-Riel Karine Boivin Roy, le médecin et chef de l’équipe de médecins en soins palliatifs Yann Leboch; la ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé Sonia Bélanger; la cheffe de l’unité de soins palliatifs Ida Iuliani; et Jean‐François Fortin‐Verreault, le président-directeur général du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal (EMM/Sophie Gauthier)

« Urgence d’agir » dans l’est

La réalisation de ce projet s’inscrit dans le programme plus global « Urgence d’agir », déployé par le CIUSSS de l’Est-de-l’Ile-de-Montréal, qui vise à améliorer la qualité et l’expérience de soins et de services des usagers, ainsi que les environnements de pratique de ses professionnels de la santé. 

Au total, une dizaine de projets sont et seront financés par l’enveloppe « Urgence d’agir ». « Récemment, il y a eu le déploiement du GMF-U à Hochelaga-Maisonneuve, le volet des blocs-opératoires des chirurgies d’un jour, qui se font désormais à Angus, et le Service de médecine nucléaire du CIUSSS, qui se déploie dans les installations de l’HMR », cite Caroline Petitjean, adjointe à la directrice du SAD et réadaptation des programmes SAPA et DI-TSA-DP. 

« Les projets du programme « Urgence d’agir » correspondent aux besoins les plus pressants de notre établissement. Ces projets prioritaires nécessitent une attention immédiate », insiste Ida Iuliani. 

L’est de Montréal a des besoins en santé qui lui sont propres, souligne Isabelle Portelance. « Dans l’est, la population est davantage touchée par les maladies chroniques et le tabagisme, notamment à cause des industries présentes sur le territoire. Le volume de la population aînée est également relativement important », précise-t-elle.

Isabelle Portelance, directrice SAD et réadaptation des programmes SAPA et DI-TSA-DP, lors de la conférence de presse inaugurant l’unité de soins palliatifs (EMM/Sophie Gauthier)

Contrairement aux croyances généralisées, les soins palliatifs ne se limitent pas seulement aux maladies cancéreuses, mais s’appliquent aussi à un large éventail de pathologies. « Nous prenons également en charge les maladies chroniques telles que l’insuffisance cardiaque et les maladies pulmonaires, qui représentent une part croissante de notre clientèle », précise Ida Iuliani. 

Les tendances évoluent en santé, et les patients optent de plus en plus pour des soins à domicile, préférant entrer en unité de soins palliatifs qu’en toute fin de vie. « Notre durée moyenne de séjour est ainsi passée de 25 à 16 jours en quelques années. Nous voulons que les patients puissent s’y sentir bien. La nouvelle unité est un milieu adapté à leurs besoins et, surtout, humain », conclut Isabelle Portelance.