
Le nouveau SAC Anjou (Courtoisie)
4 février 2025UNE MAISON NEUVE POUR LE SAC ANJOU
En décembre dernier, la vingtaine d’employés du Service d’aide communautaire Anjou (SAC Anjou) a enfin pu emménager dans les locaux de sa toute nouvelle maison. D’un coût de 5,6 M $, ce projet est à la fois colossal et impressionnant, tant pour le secteur communautaire en général que pour l’organisme. Tour d’horizon de la genèse et de l’aboutissement d’un bâtiment communautaire moderne et surtout accessible, qui permettra, entre autres, à l’organisme d’augmenter ses services en matière d’autonomie alimentaire.
Œuvrant en éducation, en autonomie alimentaire et auprès des aînés et des familles, le SAC Anjou existe depuis 47 ans et dessert annuellement près de 2 000 personnes. « C’est un organisme multiclientèles et multiservices qui figure comme un incontournable à Anjou et qui travaille auprès des personnes les plus vulnérables », précise Nathalie Lajoie, directrice générale de l’organisme depuis juin dernier. Mme Lajoie a elle-même piloté le projet de la nouvelle maison. Embauchée pour réaliser ce mandat il y a quatre ans, elle a par la suite été choisie pour remplacer sa prédécesseure à la direction du SAC Anjou.

Nathalie Lajoie, directrice générale du SAC Anjou (Courtoisie)
Lever des fonds, beaucoup de fonds
Comme bien d’autres organismes communautaires montréalais, le SAC Anjou peinait à se loger adéquatement. Durant sa quarantaine d’années d’existence, il a déménagé plusieurs fois. « Les locaux comprennent souvent beaucoup d’escaliers, ce qui est difficile d’accès pour les aînés, et il ne sont pas adaptés aux grandes équipes comme la nôtre », explique Mme Lajoie. Récemment, les employés étaient répartis dans trois bâtiments différents, ce qui n’était évidemment pas idéal, ni pour l’efficacité du travail, ni pour la cohésion de l’équipe. Tout au long de son histoire, un désir commun a animé les différentes directrices du SAC Anjou : avoir une maison pour l’organisme, soit un bâtiment qui répondrait à ses besoins et qui serait facilement accessible à sa communauté.
Le projet d’aménagement a finalement refait surface il y a huit ans. Après plusieurs démarches, l’organisme a fini par s’entendre avec l’arrondissement : ce dernier lui offrirait un terrain si le SAC Anjou réussissait à lever les fonds nécessaires à la construction de son bâtiment. L’organisme s’est affilié avec la firme d’architectes Archipel afin d’obtenir une première esquisse. Il a aussi rencontré le groupe de ressources techniques Bâtir son quartier pour discuter de la faisabilité du projet. En 2020, la Fondation Marcelle et Jean Coutu accorde un premier don majeur de 450 000 $ au SAC Anjou, ouvrant la voie à une future construction.
Puis, au tournant de la pandémie, Nathalie Lajoie est engagée à titre de cheffe du projet de construction. Conjointement avec l’ancienne directrice et le comité de pilotage, elle met en marche la campagne de collecte de fonds. Plusieurs donateurs emboîtent le pas : la Fondation Famille Léger, la Fondation Choquette-Legault, la Fondation McConnell, la Fondation Molson, la Fondation Luc Maurice, la Fondation JA DeSève ainsi que la Caisse Desjardins de Mercier-Est-Anjou. En parallèle, Développement économique Canada, à travers le Fonds canadien de revitalisation des communautés, subventionne le projet à hauteur de 750 000 $. « Une partie de nos infrastructures pouvaient être ainsi payée. On a obtenu cette subvention et ça a été une grande fierté, on réalisait enfin qu’on allait y arriver », explique Nathalie Lajoie.

Le SAC Anjou (Courtoisie)
La levée de fonds va donc bon train, mais les effets de la pandémie viennent compliquer les choses : les coûts de construction explosent et 1 M$ de plus sera nécessaire pour mener le projet à terme. Puis, contre toutes attentes, le gouvernement du Québec crée un fonds pour appuyer les milieux de vie attractifs dans l’est de Montréal. « Les gens, les organismes, les entreprises étaient invités à déposer leurs projets. J’ai monté un dossier pour déposer une demande et on a obtenu 1,6 M $, soit exactement le montant manquant dans notre montage financier », se réjouit Mme Lajoie.
Le coup d’envoi est finalement donné. Le chantier, dirigé par l’entrepreneur général Doverco Construction, se déroule sans anicroches et la maison s’érige en respectant les délais et le budget.
Depuis le début du mois de décembre 2024, les employés et les usagers profitent de leurs nouveaux locaux, répartis sur trois étages et comprenant un ascenseur. On y retrouve les bureaux administratifs, les salles de cours et d’ateliers, la halte-garderie ainsi qu’une cuisine toute équipée qui permettra d’ailleurs au SAC Anjou de développer encore davantage ses services alimentaires.
Un service alimentaire augmenté et une nouvelle image de marque
À l’heure actuelle, l’organisme offre des dîners communautaires tous les lundis et jeudis. Sa banque alimentaire dessert, quant à elle, 200 familles par semaine. De plus, on propose des activités de cuisine collective, des ateliers de cuisine parents-enfants ainsi que des cours de cuisine dans les écoles. « C’est pour que les jeunes apprennent à mieux manger et à se débrouiller avec les bases de la cuisine », précise Mme Lajoie.
Évoluant auprès d’une population aînée nombreuse, le SAC Anjou souhaite mettre bientôt en place un service de livraison à domicile de plats congelés offerts à moindre coût. L’organisme poursuit également ses efforts pour obtenir une subvention qui lui permettrait de transformer ses surplus d’aliments frais en plats cuisinés, afin de les mettre à la disposition d’autres organismes via des réfrigérateurs partagés. PME MTL Est-de-l’Île accompagne actuellement l’organisme angevin dans ce projet.
Maintenant installé dans ses nouveaux locaux et entamant prochainement des projets axés sur l’autonomie alimentaire, le SAC Anjou, dans la foulée, a choisi de revitaliser son image de marque. « Notre nouveau logo et notre nouvelle image corporative apparaitront bientôt sur les réseaux sociaux. Il y a un beau gros vent de changement au SAC Anjou », termine la directrice générale.