UN CAFÉ AVEC… L’HUMORISTE ANAS HASSOUNA
Diplômé de l’École nationale de l’humour (ENH) en 2015, Anas Hassouna a roulé sa bosse dans les salles de stand-up montréalaises, dont Le Bordel Comédie Club. Aujourd’hui, le jeune humoriste québécois ne cesse de briller sur scène, sur le web et à la télévision, guidé par des rêves de carrière forgés durant son enfance à Montréal-Nord.
EST MÉDIA Montréal : Quel est votre lien avec Montréal-Nord?
Anas Hassouna : J’y ai grandi de mes 5 ans à mes 15 ans. J’y ai rencontré des amis de longue date, des personnes avec lesquelles je travaille encore aujourd’hui. Je suis allé à l’école secondaire Henri-Bourassa où j’ai rencontré Oussama Fares, humoriste avec lequel je travaille régulièrement. On avait l’habitude de se poser dans certains parcs, le long du boulevard Gouin. On visionnait des vidéos d’humour tout en élaborant des plans pour pouvoir entrer dans le milieu.
EMM : De quelle façon Montréal-Nord a eu un impact sur votre carrière?
AH : Montréal-Nord a marqué mes rêves et la manière dont je me fixe des objectifs. C’est un endroit où les résidents sont ambitieux car ils sont confrontés à des situations économiques difficiles. J’ai toujours voulu parler de vrais sujets sur scène, je pense que ça vient du fait que j’ai vu la vie sans maquillage assez tôt.
EMM : Vous avez été diplômé de l’ENH en 2015. Concrètement, comment fonctionne une école d’humour?
AH : Pendant deux ans, j’ai eu des cours diversifiés sur les différents aspects du métier d’humoriste : le jeu devant la caméra, des cours d’écriture, des cours de création de contenu pour les réseaux sociaux, des cours pour travailler sa voix… On finit par écrire un numéro de fin de session qu’on présente durant un spectacle à l’école même, au Club Soda ou lors d’une tournée d’une trentaine de dates à travers le Québec.
EMM : Il existe aujourd’hui beaucoup d’humoristes qui travaillent presque entièrement sur le web, qui se produisent à travers des vidéos courtes publiées sur Instagram ou TikTok. Selon vous, quel est l’impact des réseaux sociaux sur votre métier aujourd’hui?
AH : Les réseaux sociaux sont ma carrière. C’est grâce à eux que j’ai un public qui me suit et qui vient assister à mes spectacles. Je l’ai vraiment compris pendant la pandémie lorsque j’ai fait une série de vidéos humoristiques quotidiennes, intitulée Minuit, avec les humoristes Oussama Fares et Roman Frayssinet. Les réseaux sociaux m’ont montré à quel point ils sont indispensables dans notre métier, à moins qu’on soit déjà célèbre bien sûr.
EMM : Que préférez-vous dans l’humour?
AH : J’adore le stand-up et le fait de pouvoir faire rire des gens au moyen de seulement un micro. C’est un peu comme de la magie… quand ça fonctionne!
EMM : Quels sont vos sujets de prédilection sur scène?
AH : J’aime parler des sujets qui occupent une place importante dans la vie du public. Dans mon dernier spectacle, Arabes dociles, où je partage l’affiche avec Oussama Fares, on parle de notre vécu en tant qu’Arabes dans le milieu de l’humour québécois. On joue au Gesù les 19, 20, 26 et 27 juillet prochains. On est très fiers de ce spectacle. J’ai aussi déjà parlé des relations interpersonnelles. J’essaie de trouver les sujets les plus universels possibles, pour que les gens puissent s’identifier, peu importe leur vécu ou leurs idéologies.
EMM : Vous êtes monté sur la scène du Bordel Comédie Club en août dernier. Qu’est-ce que ça fait de fouler les planches de ce lieu emblématique de l’humour à Montréal?
AH : C’est certain que jouer dans une salle comme celle-ci représente une tape dans le dos de la part de l’industrie de l’humour. Mais au final, la seule entité devant laquelle il faut faire ses preuves est le public.
EMM : Vous êtes présentement à l’affiche du spectacle Surtout Anas, avec Oussama Fares et Charles Brunet, dont la prochaine et dernière date de tournée est le 24 août à la salle Le Club, à Brossard. Après un an de tournée, que vous a apporté cette expérience?
AH : C’est super de pouvoir partager la scène avec deux de ses amis. Ça a été une belle façon pour nous de réaliser que notre humour est plus universel que ce que l’on pensait. Notre public est composé de tous les âges et de tous les milieux socioculturels, et c’est une joie d’arriver à les faire rire!
EMM : Quels sont vos prochains projets ou souhaits en ce qui concerne votre carrière?
AH : Je vais prochainement lancer le rodage de mon spectacle solo Blagues Vol. 4. Il sera présenté dans sa version définitive durant la saison hivernale, à partir de janvier 2025. En attendant, je me produis régulièrement au Waverly, sur Saint-Laurent.