Geneviève Pettersen (photo courtoisie).

UN CAFÉ AVEC… GENEVIÈVE PETTERSEN

Geneviève Pettersen, l’animatrice « effrontée » de QUB radio, a adopté l’est de Montréal pour s’y installer. Depuis, elle a développé une relation très particulière avec son arrondissement, Rosemont-La Petite-Patrie. EST MÉDIA Montréal l’a rencontré via vidéoconférence, bien nichée dans sa maison, après son émission de radio.

EST MÉDIA Montréal : Pourquoi avoir choisi l’est de Montréal comme lieu de résidence?

Geneviève Pettersen : Je suis une fille originaire du Saguenay. Je peux dire que j’ai maintenant ma double citoyenneté, Saguenéenne et Montréalaise. À mon arrivée à Montréal, il y a plus d’une dizaine d’années, dans ma tête, tout ce qui était à l’est de Papineau, c’était un peu une frontière… infranchissable! (rires) C’est un peu par hasard que je me suis retrouvée à habiter dans l’est. Quand j’ai eu ma fille – ma première fille – avec mon ex, on cherchait un grand appartement pas trop cher. Nous nous sommes installés dans Hochelaga-Maisonneuve en premier, et ensuite, nous sommes venus vivre dans Rosemont. Le frère de mon ex avait un duplex dans le quartier. Au départ, la raison principale pour laquelle nous y sommes allés, c’était parce que c’était moins cher que le Plateau. Quand je suis arrivée sur la 12e avenue, j’ai adoré ça. J’ai retrouvé un esprit de communauté. Ce que j’aime de Montréal, c’est que chaque quartier est comme un village. Le Vieux-Rosemont en est un. Je ne pense pas que je pourrais habiter dans un autre quartier maintenant.

EMM : Ça fait plus de dix ans que tu habites dans l’est, comment as-tu vécu le développement économique de ton secteur?

GP : C’est sûr que c’est cool, car il y a plein de commerces intéressants qui ouvrent. Il y a un certain embourgeoisement en ce moment, les prix des propriétés ont vraiment grimpé. Ce serait plate que des gens qui sont installés dans le quartier doivent déménager, car ils n’ont soudainement plus les moyens de payer leur loyer, ou que certaines personnes soient obligées de vendre leur maison, car les taxes municipales sont rendues trop chères.

EMM : Pourquoi avoir écrit la bande dessinée 13e avenue, dont la toile de fond est l’est de Montréal?

GP : J’ai écrit ce livre pour faire plaisir à mes enfants, c’est plate de même! La 13e avenue est une autre rue sur laquelle j’ai habité. Aussi, c’était un peu un pied de nez aux gens qui disent qu’élever des enfants en ville c’est moins le fun et que ça n’a pas de sens, car on n’a pas de grand terrain. Une des grandes richesses de Montréal, et de Rosemont en particulier, ce sont ses ruelles. Vivre son enfance à jouer dans les ruelles montréalaises, ça n’a rien à envier à vivre son enfance en banlieue. Les deux sont le fun, mais pour des raisons différentes. À Montréal, il y a une grande diversité et un accès à tellement de services… Quand j’ai écrit 13e avenue, c’était simplement pour laisser un souvenir à mes enfants. J’ai écrit un livre sur le Saguenay, et maintenant je rédige une série de bandes dessinées sur Rosemont. J’écris sur ce que je connais.

EMM : Je suis désolée de ma prochaine question, car je sais que ça peut sonner sexiste. Tu as trois enfants, et tu as une carrière prolifique pour une femme dans la trentaine : animatrice radio à temps plein, scénariste, écrivaine, chroniqueuse pour le Journal de Montréal… Comment fais-tu pour gérer ton temps ou pour trouver l’équilibre entre le travail et la vie familiale?

GP : J’ai deux chats en plus! (rires) Tu n’es pas sexiste, c’est juste que c’est une question qu’on ne pose jamais aux hommes! Mes éditeurs te diraient que je suis souvent en retard! (rires) Je pense qu’il faut accepter, quand tu dois jongler avec toutes les choses avec lesquelles je jongle, que tu ne pourras pas être partout en même temps. On nous a beaucoup vendu l’idée de la « Superwoman », mais c’est un faux concept. Si tu veux performer, que cela soit dans ton couple, dans ta sphère familiale ou dans ta carrière, il va falloir qu’à un certain moment, tu négliges une de ces sphères-là.

Donc, c’est comme un cycle : je néglige des choses de façon sporadique! (rires) Je ne veux pas avoir l’air de me penser bonne quand je dis ça, car ce n’est vraiment pas le cas, mais je n’ai pas l’impression de travailler tant que ça. J’écris rapidement. Une émission de radio, ça prend beaucoup de place dans la tête, mais en même temps, je ne « punche » pas à l’usine. Des fois, quand les gens font la liste de tout ce que je fais, ça me donne mal au cœur! (rires) Mais je ne fais pas tout ça en même temps. Les films, les livres, … Ce sont des projets qui s’échelonnent sur des années, avec des périodes plus chargées. J’ai choisi la radio pour plein de raisons, et cela veut dire que j’ai dû faire des deuils. Cela signifie qu’au niveau des scénarios actuellement il ne se passera pas grand chose. J’ai des nouveaux livres qui s’en viennent, soit un nouveau roman et la suite de la bande dessinée 13e avenue. Je ne peux malheureusement pas me clôner, c’est pour ça que mes éditeurs te diront que je suis très en retard! (rires)

EMM : Quels sont tes coups de cœur dans ton quartier?

GP : Un de mes grands coups de cœur des dernières années, c’est le gym Locomotion! (rires) C’est un lieu tellement extraordinaire et j’ai hâte que ça rouvre! Il y a aussi la Tête Dans Les Chaudrons, un traiteur qui nous sauve souvent la vie à la maison! La Culotte à l’Envers est également un magasin incroyable pour acheter des produits pour les enfants. C’est de la qualité et ils connaissent leurs affaires. La Librairie Paulines, évidemment, c’est clair que c’est un haut lieu pour moi! J’aime beaucoup le restaurant Magnolia et le café Maesmi. C’est important d’encourager les restaurants en ces temps difficiles.