
Le pavillon d’accueil du Jardin botanique (Image tirée de la page Facebook de la Ville de Montréal)
23 avril 2025TRAVAUX DE RÉFECTION AU JARDIN BOTANIQUE : ENTRE DÉFI D’ACHALANDAGE ET RETOMBÉES ÉCONOMIQUES
Lors du Sommet de l’Est, tenu le 7 avril dernier au Stade olympique, la Ville de Montréal a annoncé un investissement de 430 M $ pour la réfection du Jardin botanique. L’un des principaux défis de ce chantier d’envergure sera de mener les travaux tout en préservant la fréquentation de ce lieu emblématique pour les Montréalais.
Un tel investissement nécessite « une planification pour les 15 prochaines années », selon Caroline Bourgeois, mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) et vice-présidente du Comité exécutif – Responsable des sports et loisirs, d’Espace pour la vie, du Parc Jean-Drapeau, de la langue française et de l’Est de Montréal.

Caroline Bourgeois, mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et vice-présidente du Comité exécutif – Responsable des sports et loisirs, d’Espace pour la vie, du Parc Jean-Drapeau, de la langue française et de l’Est de Montréal (Courtoisie)
Certains travaux d’importance sont d’ailleurs déjà amorcés sur le site du Jardin botanique. « Il y a des travaux qui ont déjà commencé avec la rénovation du bâtiment Marie-Victorin, qui est en quelque sorte le bâtiment d’accueil du Jardin botanique », explique Mme Bourgeois.
Selon cette dernière, il était primordial d’informer la population à la fois du financement accordé et du chantier à venir dans sa globalité. « On a déjà parlé du bâtiment, on a déjà parlé des serres à venir, on a déjà parlé de la réfection des jardins. Mais j’aimais la possibilité de pouvoir présenter à la communauté de l’est de Montréal l’ensemble des travaux à faire pour les prochaines années. Le Jardin botanique va avoir 100 ans en 2031, et là, il a besoin d’amour. »
Maintenir l’achalandage durant les travaux
Les travaux majeurs du Jardin botanique se poursuivront lors des célébrations du centenaire. Bien qu’elle tienne à assurer que les cérémonies auront lieu comme prévu, Mme Bourgeois reconnaît que préserver l’achalandage pendant les travaux constitue « un défi de tous les instants ». Par contre, la tenue des rénovations actuelles – dont certaines ont été amorcées l’automne dernier – n’affecte nullement la fréquentation du lieu, affirme-t-elle. « Les gens sont au rendez-vous. L’événement Jardins de lumière, par exemple, a attiré des milliers de personnes à l’automne. »
Mme Bourgeois estime que l’attachement du public au Jardin botanique suffira à maintenir une bonne affluence, en dépit des travaux en cours. « Un sondage (SOM-La Presse) réalisé dernièrement montre que le Jardin botanique se retrouve dans le classement des attractions de Montréal auxquelles les gens sont le plus attachés », précise-t-elle.
L’élue croit que le financement des infrastructures contribuera à renforcer cet attachement et générera des retombées positives pour l’institution. « Investir au Jardin, ça génère aussi des revenus, des visiteurs, des retombées économiques. On estime à 130 M $ les retombées économiques par année. »
D’autant plus que ces retombées positives dépasseront le cadre du Jardin botanique, selon Mme Bourgeois. « Investir dans le Jardin, c’est aussi investir pour le rayonnement de l’est. Ça fait partie de l’ADN de l’est de Montréal depuis bientôt 100 ans. Les gens sont fiers et on a tous un sentiment d’appartenance avec le Jardin botanique. »
Préservation des collections
Une part des 430 M $ investis servira notamment à préserver les collections qui sont dans les serres à l’heure actuelle. Selon la mairesse de RDP-PAT, il était plus que temps d’intervenir à ce niveau. « On a frôlé la catastrophe l’année dernière (NDLR : en janvier 2024). Il y a un morceau de verre qui s’est détaché d’une serre d’exposition un dimanche après-midi. Heureusement, il n’y a pas eu de blessé. »
Cet incident a forcé le Jardin botanique à fermer ses serres d’expositions pendant plus d’un an. Depuis le 2 avril dernier, les serres sont à nouveau ouvertes aux visiteurs. Cette réouverture, d’abord prévue pour juin, s’est faite plus tôt que prévu grâce à l’implication du personnel. « Des employés ont travaillé dans des conditions très difficiles pour assurer la protection d’espèces menacées, de collections très rares, certaines uniques à Montréal, pour pouvoir assurer la préservation de ces espèces », rapporte Mme Bourgeois.
Vocation environnementale
Au fil des années, certaines recherches menées directement au Jardin lui confèrent une mission environnementale. « Je pense à tout le travail qui est mené par l’Institut de recherche en biologie végétale de Montréal, en collaboration avec l’Université de Montréal. Il travaille notamment sur la décontamination par les plantes afin de pouvoir prendre des sols contaminés et leur donner une nouvelle vie », relate Caroline Bourgeois.
Selon cette dernière, les serres et le Jardin botanique, construits à une époque différente, étaient, par le passé « parmi les plus importants producteurs de gaz à effet de serre (GES) de toutes les installations de Montréal. »
Les travaux de réfection visent notamment à remplacer les installations vétustes pour les remplacer par des équipements à la fine pointe de la technologie propre. Des changements majeurs dans l’équipement du Jardin seront mis de l’avant, explique Mme Bourgeois. « La transformation du système de chauffage pour pouvoir installer une nouvelle chaudière électrique va permettre de pouvoir réduire énormément d’émissions de GES. Et puis, toute l’alimentation en eau, qui est complètement désuète et qui crée du gaspillage, en plus d’émettre énormément de GES, va être modifiée. »