La Phase II du Technopôle Angus vise à devenir l’un des cinq écoquartiers les plus performants au monde sur le plan environnemental (image courtoisie).

TOP 10 DES PROJETS ENVIRONNEMENTAUX DANS L’EST DE MONTRÉAL

C’est avec entrain, et après avoir séquestré notre comité de sélection durant 74 jours (moins les pauses repas), que nous vous présentons aujourd’hui notre premier reportage « TOP 10 », une formule sans prétention qui devrait se retrouver dorénavant dans la plupart de nos dossier spéciaux. Allons-y donc tout de go avec, pour la première fois, nos dix projets «coup de cœur» à saveur environnementale dans l’est de Montréal!

10 – Requalification de la carrière Francon dans Saint-Michel

Un terrain équivalent à pas moins de 100 terrains de football au cœur d’une zone urbaine, et une fracture industrielle considérable qui atteint jusqu’à 70 mètres de profondeur, nuisant à la mobilité dans le nord-est de Montréal. Mais du même souffle, un potentiel extraordinaire de requalification pour la Ville de Montréal qui prône la densification de ses quartiers résidentiels. Une occasion inouïe de revitaliser à la fois un quartier Saint-Michel qui en a bien besoin, et d’agir concrètement suivant la volonté politique actuelle de dynamiser l’Est de Montréal. Le site de l’ancienne carrière Francon, il faudra bien sûr un jour ou l’autre le convertir, et la pression commence d’ailleurs à se faire forte sur la Ville de Montréal afin qu’elle s’y penche sérieusement. Telle était l’introduction de notre texte concernant ce grand rêve qui, petit à petit, semble vouloir prendre forme. On vote oui, certainement.

L’ancienne carrière Francon est d’une superficie de 94 hectares et sa profondeur atteint à certains endroits 70 mètres. (Photo : VSMS).

9 – Les ruelles vertes de Rosemont

« Nous sommes privilégiés de l’intérêt que portent les Rosepatriennes et Rosepatriens à l’amélioration de leur milieu de vie, un intérêt qui se traduit par leur volonté de s’investir et de s’engager concrètement dans le verdissement, l’entretien et l’animation de leur ruelle, explique le maire de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, François William Croteau. (…) Nous sommes impatients de découvrir les nouveaux aménagements que nous réserve la saison estivale 2020 et demeurons très fiers d’être l’arrondissement montréalais où l’on compte encore le plus grand nombre de ruelles vertes! »

Nous aussi monsieur le maire, nous aussi!

Note : citation tirée d’un communiqué de presse du 16 avril dernier, lequel spécifie également que l’arrondissement de RPP compte maintenant pas moins de 128 ruelles vertes.

Ruelle située entre la 30e et la 31e Avenue et entre les rues Bélanger et Saint-Zotique (photo tirée de la page Facebook de l’arrondissement de RPP).

8 – L’écoquartier du Technopôle Angus

Restons dans Rosemont avec, en 8e place, le plan de développement de la Phase II du Technopôle Angus. Rappelons également que le développement du Technopôle Angus a permis, dans sa première phase, de transformer cette ancienne friche industrielle de 2 millions de pieds carrés (!) en lieu d’affaires dynamique qui accueille aujourd’hui 2 300 travailleurs quotidiennement, répartis dans quelque 13 bâtiments et 53 entreprises.

La Société de développement Angus, qui n’a pas la réputation de faire dans le modeste, vise avec la phase II du Technopôle Angus d’intégrer le top 5 des écoquartiers les plus performants au monde. Le projet inclut différentes facettes du développement durable et devrait permettre de générer des retombées économiques, sociales et écologiques importantes. On parle ici de la création, notamment, de 2 000 emplois supplémentaires sur le site, qui laissera aussi une place de choix au résidentiel avec au moins deux complexes de condos de grande envergure, en plus d’abriter quelques commerces de proximité.

Parmi les caractéristiques environnementales du projet, soulignons celles-ci : 25 % d’espaces verts; un boisé urbain; deux places publiques; des couloirs écologiques pour la biodiversité; gestion des eaux réinventée (réutilisation de 95 % des eaux de pluie et réduction de 40 % de la consommation d’eau potable); une boucle énergétique innovante; et l’espérance d’atteindre une certification LEED Platine, soit le Saint Graal en conception et construction verte et durable. Finalement, soulignons le que le projet de la SDA a été lauréat l’an dernier lors du gala du CRE-Montréal dans la catégorie Institutions.

Un premier bâtiment de l’écoquartier Angus est actuellement en construction et abritera notamment les premières unités de condos (photo : EMM).

7 – Grand Parc de l’Est

L’administration Plante ira-t-elle de l’avant avec son ambitieux projet de jumeler le Parc-nature du Bois-d’Anjou et le Golf Métropolitain afin de créer le Grand Parc de l’Est, une idée initiée par le CRÉ-Montréal il y a déjà quelques années? Les nouvelles se sont faites rares depuis que la Ville, en mai 2018, adoptait un règlement visant le scénario d’annexer 25 terrains au Parc-nature du Bois-d’Anjou, dont celui du golf, et autres terrains situés à Montréal-Est et RDP-PAT, qui ajouteraient au total 1,2 km2 de superficie au parc-nature. Malgré ses 40 hectares de boisés, soulignons que ce dernier n’est toujours pas aménagé ni accessible au public.

C’est ce terrain (golf) qui était convoité, rappelons-le, par l’entreprise britannique de panneaux solaires Solargise, mais qui finalement, faute de s’entendre avec Montréal, avait jeté son dévolu sur Valleyfield, au grand dam du maire d’Anjou, Luis Miranda, qui milite toujours pour conserver la vocation industrielle du site. Le projet de Grand Parc de l’Est serait toujours, nous dit-on, dans la mire de la ville-centre, qui étudierait présentement différents scénarios d’aménagement, dont certains proposeraient une vocation mixte dans quelques secteurs du prochain parc. Le projet serait également en lien avec la volonté déjà annoncée de l’administration Plante de protéger 10 % de la superficie terrestre de l’agglomération de Montréal. À suivre…

Partie du Golf Métropolitain à Anjou (photo : Tourisme Montréal).

6 – La navette fluviale

Elle a fait couler beaucoup d’encre, cette navette, depuis l’essai tant souhaité par la ministre Chantal Rouleau en 2019, un projet initié de longue date par l’ex-mairesse de l’arrondissement de RDP-PAT. Malheureusement annulée cet été en raison de la Covid-19, rappelons que lors de la saison estivale l’an dernier, la petite embarcation aux allures de bateau-mouche a finalement transporté 60 000 personnes de Pointe-aux-Trembles au centre-ville (trajet d’environ 30 minutes), soit un résultat au-delà des attentes. Le projet pilote, assuré par l’entreprise Navark, devrait se conclure en 2021 pour ensuite être réévalué par Québec et Montréal. Souhaitons que l’on navigue du côté des décideurs vers un projet pérenne disponible tout au long de l’année, sauf l’hiver bien sûr, qui relierait Repentigny, la Rive-Sud, le littoral de l’est de Montréal (trois arrêts?) au centre-ville. Et que la navette soit intégrée dans le réseau de la carte Opus.

Photo courtoisie arrondissement de RDP-PAT.

5 – L’Île Sainte-Thérèse

Située officiellement dans les limites de Varennes mais longeant curieusement de beaucoup plus près les berges de Pointe-aux-Trembles, l’Île Sainte-Thérèse fait l’objet d’un litige depuis quelques années entre une soixantaine de villégiateurs (plutôt squatters diront plusieurs) et le Gouvernement du Québec, ce dernier étant officiellement propriétaire de l’Île depuis son achat auprès de la congrégation du Très-Saint-Rédempteur en 1975. Si le gouvernement québécois a décidé d’agir finalement en 2016 face aux prétendus illégaux, c’est que pour la première fois depuis 30 ans il y aurait eu une véritable volonté des instances municipales avoisinantes (Repentigny, RDP-PAT et Varennes) pour développer un projet récréo-touristique et environnemental pérenne sur le site.

Si cette île de 6 km2 suscite aujourd’hui une attention plutôt de nature environnementale, elle a déjà été un site très significatif au début de la colonisation française à la pointe est de l’Île de Montréal. Son premier habitant Français, Michel-Sidrac Du Gué de Boisbriand, un capitaine du Régiment de Carignan, arrivé avec l’expédition Carignan-Sallière envoyée pour contrer la menace iroquoise, s’y installe en 1667. Cinq ans plus tard, l’intendant Talon lui concédera la seigneurie de l’Île Sainte-Thérèse, qui sera incluse par la suite dans la seigneurie de Varennes. On aurait pu penser, à l’époque, que cette île sentinelle de Montréal serait vouée à un prolifique développement, mais dans les faits, seulement quelques habitants et cultivateurs l’ont occupé au fil du temps. Elle est donc demeurée de tout temps presqu’à son état d’origine, sans infrastructures municipales, malgré la construction depuis les années 1950 de plus d’une centaine d’habitations fréquentées surtout en saison estivale (sans permis d’occupation), de la cabane rustique au bungalow. À noter également qu’au milieu du siècle dernier on exploitait sur le site deux plages privées, très populaires auprès des Montréalais, mais qui n’auront duré que quelques années.

On chuchote dans les oreilles d’EST MÉDIA Montréal qu’un projet formel serait annoncé incessamment par les administrations municipales concernées et Québec. Mais on jase là… Ici aussi, nous, on vote oui.

Images de l’Île par Flydoc, tirées du vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Xe1RtR6o5O0

4 – La Plage de l’Est

Restons les deux pieds dans l’eau avec la très attendue Plage de l’Est, aussi dans l’arrondissement de RDP-PAT, qui poursuit avec un succès grandissant, il faut le dire, son objectif de redonner le plus possible de berges aux résidents.

L’arrondissement a annoncé en automne dernier que la phase II des travaux d’aménagement avait débuté avec la construction d’une promenade de béton éclairée à laquelle se greffent quelques escaliers et murets, d’une jetée, composée d’acier et de bois (qui s’amorce à proximité du pavillon et qui se prolonge vers le fleuve), d’un jeu d’eau intégré à la promenade de béton et d’un abri ouvert intégré à la jetée. On devrait également procéder cette année au réaménagement de la bande riveraine par des plantations indigènes, une plage de galets, ainsi que la réhabilitation des sols. Avant de permettre la baignade, le littoral devra toutefois être décontaminé, et on espère que le tout soit réalisé pour la saison estivale de 2021.

Image fournie par l’arrondissement de RDP-PAT (l’aménagement réel pourrait différer légèrement de la simulation).

3 – SRB Pie-IX

Encore un peu de patience, surtout pour celles et ceux qui habitent aux abords de l’immense chantier de ce grand boulevard montréalais…pas une période facile pour ces résidents et commerçants il faut bien l’avouer. Mais la cause, au budget avoisinant les 400 M $, est noble. Les travaux ont débuté en 2018 et devraient se terminer en totalité en 2023.

Selon le site web de la STM, le SRB Pie-IX, rappelons-le, c’est :

  • Un ensemble d’infrastructures réparties sur une distance de 13 km, sur le boulevard Pie-IX, entre le boulevard Saint-Martin à Laval et la rue Notre-Dame, à Montréal;
  • Des voies réservées 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et marquées par une chaussée colorée qui seront situées au milieu de la voie plutôt que dans la voie de droite;
  • 18 arrêts à Montréal et 2 à Laval, situés au centre de la chaussée, excepté l’arrêt situé à la station de métro Pie-IX;
  • Une fréquence comparable à celle du métro aux heures de pointe;
  • Des feux prioritaires pour bus en temps réel;
  • Des abris spacieux et confortables (dit-on) à tous les arrêts;
  • Des afficheurs électroniques permettant de connaître en temps réel les prochains passages;
  • Un embarquement rapide par toutes les portes du bus;
  • Un achalandage estimé à quelque 70 000 déplacements par jour, au lieu des 40 000 usagers en moyenne ces dernières années;
  • Un environnement amélioré par la plantation de plusieurs centaines d’arbres, des trottoirs élargis et des terre-pleins remis à neuf, de même que la chaussée, l’éclairage et de nouveaux feux de circulation.

Image courtoisie STM.

2 – La décontamination des sols

Selon les estimations les plus conservatrices, environ 20 % de la superficie de l’est montréalais serait légèrement ou lourdement contaminés. Si on considère que le territoire possède une surface de 130 km2, 20 % représente environ… 279 861 660 pi2. Ouch. Bien sûr, ce n’est pas tous ces millions de pi2 qui nécessitent d’urgence une décontamination et une requalification. Mais il n’en demeure pas moins que le lourd passé industriel de l’est a laissé, et continue de laisser, des traces plus ou moins toxiques qu’il faut effacer avant de reconstruire. C’est en fait un des deux principaux freins au développement de l’est de Montréal, l’autre étant la piètre qualité du réseau de transport (surtout collectif). Pourquoi est-ce si long à régler? Parce que décontaminer un terrain, c’est contraignant et c’est cher, très cher. Heureusement, le gouvernement caquiste a décidé de s’attaquer au problème en promettant une aide de 200 M $ dédiée spécifiquement à la décontamination des sols dans l’est de Montréal, une première, et ce dans le cadre du présent mandat. Un premier 100 M $ a déjà été débloqué et la Ville de Montréal a décidé de l’octroyer en totalité à la nouvelle zone industrielle de l’est (large territoire regroupant différentes zones industrielles), le SIPI, qui touche les secteurs de RDP-PAT, Anjou et Montréal-Est. Les experts s’entendent pour dire que 200 M $, ce ne sera évidemment pas assez pour tout le travail qui attend l’est, mais c’est enfin un bon départ qui était plus qu’attendu depuis des années.

Photo courtoisie SANEXEN.

1 – Prolongement de la ligne bleue

Après plus de 30 ans d’attente, voilà que la ligne bleue s’étire enfin de quelques stations dans l’est. Bon, la première pelletée de terre officielle n’a pas encore été effectuée, mais cette fois semble la bonne avec d’importants budgets en banque des trois paliers de gouvernement, un bureau de projet à Montréal et plusieurs expropriations finalisées, notamment. Cinq stations longeant la rue Jean-Talon, de Pie-IX au boulevard des Galeries d’Anjou, viendront donc aider grandement à améliorer le transport collectif dans une partie du territoire, alors que logiquement il faudra par la suite s’attaquer, et rapidement, au manque de transport structurant dans la Pointe-de-l’Île. Cinq stations donc, pour un budget dépassant les 4 milliards $. La STM annonce toujours sur sont site web le début des travaux en 2021, et l’inauguration du tronçon en 2026.


Le dossier spécial Environnement 2020 a été rendu possible grâce à la collaboration des partenaires suivants :