SURABONDANCE DE CERFS À… RPD-PAT

Après Longueuil, voilà qu’une autre administration municipale du Grand Montréal affirme être aux prises avec une surabondance de cerfs de Virginie dans un de ses parcs. L’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles a confirmé à EST MÉDIA Montréal cette semaine qu’il existe toujours un troupeau trop nombreux au parc-nature de la Pointe-aux-Prairies, un problème qui ne date toutefois pas d’hier. Par contre, aucune action de relocalisation ou d’abattage n’est prévue, pour le moment du moins nous dit-on à la Ville. « Le cerf de Virginie a été observé pour la première fois en 1997 au parc-nature de la Pointe-aux-Prairies. Sa population a rapidement augmenté et se situait à au moins 32 cerfs lors du dernier inventaire aérien, réalisé au cours de l’hiver 2017, soit une densité considérée élevée de près de 20 cerfs par kilomètre carré », a confirmé l’équipe des communications de l’arrondissement de RDP-PAT. Rappelons que dans les milieux urbains et périurbains du sud du Québec, les densités de cerfs peuvent être importantes en raison d’un taux de mortalité faible résultant d’hivers plus doux et moins neigeux, d’une prédation plus faible et d’une pression de chasse réduite.

Des conséquences sur l’écosystème

« La surabondance du cerf peut avoir plusieurs effets indésirables comme provoquer des accidents routiers, causer des dommages aux propriétés (broutage des haies) en plus d’entraîner une dégradation importante de l’intégrité des écosystèmes. On constate d’ailleurs cette dégradation depuis 2005 dans le parc-nature de Pointe-aux-Prairies », explique Virginie Leblanc, chargée de communication à l’arrondissement. Plusieurs plantes printanières de sous-bois, comme le trille blanc, auraient pratiquement disparues. Les peuplements forestiers peineraient aussi à se régénérer naturellement parce que les jeunes arbres sont systématiquement broutés. « Et ce déséquilibre favorise la prolifération d’espèces végétales exotiques envahissantes comme le nerprun cathartique. L’envahissement par cet arbuste, qui est peu consommé par le cerf, empêche la succession naturelle de la forêt et réduit considérablement la biodiversité. De plus, sa prolifération est accentuée par l’augmentation de la lumière en sous-bois qui résulte de la mort des frênes à la suite de l’épidémie d’agriles qui sévit à Montréal depuis plusieurs années », ajoute Mme Leblanc.

La Ville de Montréal, en collaboration avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, étudie actuellement la situation du cerf dans l’est de l’île ainsi que les modes de gestion les plus appropriés pour contrôler sa présence sur le territoire. La Ville de Montréal fait d’ailleurs partie du Comité des partenaires sur la gestion du cerf en milieu urbain et périurbain, mis en place par le Ministère pour traiter de cette question complexe.