De gauche à droite : Michel Labrecque, président-directeur général; Maurice Landry, premier vice-président, Construction et entretien et Nadir Guenfoud, directeur, Projets majeurs. (Photo : Parc olympique).

STADE OLYMPIQUE : UNE TOUR DE BUREAUX DE RENOMMÉE… INTERNATIONALE!

Le Stade olympique s’est récemment refait une beauté. Depuis 1987, la tour était complètement vide. Lorsqu’un intérêt de la part de Desjardins s’est manifesté il y a quelques années afin de louer les espaces, la direction du Stade y a vu une opportunité d’y construire une tour de bureaux unique en son genre. Le travail a porté fruit, car le projet s’est retrouvé finaliste dans le cadre d’une prestigieuse compétition internationale.

Depuis 30 ans, à part l’observatoire, la tour du Stade olympique n’accueillait pratiquement que des fantômes. Pendant des décennies, plusieurs idées ont été élaborées pour redonner un peu de lumière à cette spectaculaire tour inclinée. Musées, restaurants, gymnases, bureaux pour des fédérations sportives, plusieurs projets différents ont été présentés, mais rien n’a finalement abouti. « Souvent, ces projets nécessitaient de la vente de billets et les modèles d’affaires ne tenaient pas la route », affirme le premier vice-président, construction et entretien du Parc olympique, Maurice Landry.

Maurice Landry a fait son arrivée au Parc olympique en 2013. À l’époque, l’équipe avait reçu des sommes considérables dans le cadre de leur plan d’immobilisation afin de rénover l’extérieur de la tour. À ce moment, le béton en surface devenait abimé et la fenestration était en mauvais état. Au moment où l’équipe s’apprêtait à entamer les rénovations, un courtier d’immeuble s’est présenté en mentionnant avoir dans sa poche un « locataire de prestige » potentiel pour l’organisation. Ce locataire de prestige était finalement nul autre que Desjardins.

Desjardins était déjà installé dans l’est de Montréal et cherchait de nouveaux locaux. La tour possède aujourd’hui une surface louable de 185 000 pieds carrés, et Desjardins en occupe environ 165 000. « Sur deux ans, il a fallu faire tout le projet. De sa conception à sa livraison complète. Ça a été intense, mais nous y sommes arrivés », avoue le vice-président. Le 6 août 2018, Desjardins a finalement pris possession des lieux, dans le cadre d’un bail de 15 ans.

Comme le bon vin, elle se bonifie avec le temps…

La tour du Stade n’a pas toujours eu bonne presse, mais aujourd’hui, elle retrouve finalement ses heures de gloire qui lui avaient été promises au départ. Ce projet de conversion en tour de bureaux a notamment remporté plusieurs prix, dont un de la division québécoise du prestigieux Project Management Institute, un organisme mondial qui fait la promotion des meilleures pratiques en gestion de projet à travers le monde. En remportant en 2019 le meilleur projet de l’année, l’équipe fut admissible à déposer sa candidature au niveau international. À défaut d’avoir remporté le premier prix, le Stade olympique s’est alors retrouvé dans la liste des trois finalistes. Une belle mention lorsqu’on compétitionne contre les plus intéressants projets d’infrastructure du monde entier! « Il y avait trois critères importants : livrer le projet dans le budget, à l’intérieur des délais et avec la qualité attendue, explique Monsieur Landry. Aussi, on y dénotait toute la complexité entourant le projet. » On peut facilement imaginer que de rénover une tour aussi haute et au design si particulier, jamais complétée depuis les années 80, ne pouvait effectivement être qu’assez compliqué. « Nous avons utilisé des grues très complexes à fixer et à installer. Il fallait travailler sur la surface de la tour, sur des plans inclinés », continue le vice-président. Pour ce faire, la rénovation a même nécessité des cordistes, des « alpinistes » en bâtiment qui ont travaillé sur l’édifice… du haut des airs.

(Photo : Parc olympique).

Ce réaménagement d’envergure était donc loin d’un simple projet de rénovation de bâtiment. « À certains moments, il y avait jusqu’à 300 employés qui travaillaient en même temps dans la tour, commente Maurice Landry. Ça faisait beaucoup d’activité de construction et de coordination. »

Des cigarettes pour payer la dette olympique

Dans le passé, le Stade olympique était loin de faire l’unanimité quant à sa structure particulière et à ses coûts de construction et d’entretien faramineux qui en laissaient plusieurs pantois. Petite information cocasse ici : ce sont les fumeurs qui ont remboursé pendant des années la dette reliée au Stade olympique via une taxe spéciale sur les paquets de cigarettes. « Le pire, c’est qu’ils n’avaient même pas le droit de fumer dans le Stade! », rigole Maurice Landry.

Malgré ses détracteurs, le Stade olympique est fièrement resté dans le paysage montréalais. Il est devenu au fil des ans une signature exceptionnelle pour la Ville et l’est de Montréal. Aujourd’hui la plupart des gens reconnaissent le génie derrière cette œuvre patrimoniale unique au monde. Soulignons qu’à une certaine époque, le scénario de le démolir avait été une option parmi d’autres et on évaluait ces travaux à quelque… 700 millions de dollars. Même si le Stade olympique de Montréal n’a pas toujours été très lucratif, avoue Maurice Landry, il faut regarder les retombées économiques qu’il génère dans l’écosystème économique de la métropole. « Si la moitié des personnes qui viennent voir un événement ou un match dans un stade comme le nôtre proviennent de l’extérieur de la ville, elles vont aller dormir à l’hôtel, manger dans des restaurants aux alentours, etc. Tant qu’à l’avoir, donnons-lui sa valeur d’usage et servons nous-en! » La rénovation récente de la tour a, quant à elle, coûté près de 150 millions de dollars. Et bon an, mal an, 250 000 touristes montent également en haut de la tour chaque année.

COVID-19 et rénovations

Pour ceux et celles qui souhaiteraient visiter l’intérieur de la tour dans sa nouvelle enveloppe, les étages réservés aux touristes sont malheureusement fermés dû à la pandémie. L’équipe de direction du Parc olympique a décidé de profiter de ce moment de pause afin de rénover le funiculaire. Si tout va bien, la réouverture est prévue pour l’été 2022. En espérant que d’ici là, la pandémie sera bel et bien terminée.

Quelles répercussions a justement eu la COVID-19 sur les activités du Parc olympique depuis ce printemps? « La pandémie a bien évidemment un impact sur les activités du Parc olympique, mais toutes nos équipes sont à pied d’œuvre. Par exemple, nous sommes en mesure de garder notre Centre sportif ouvert dans le strict respect des consignes sanitaires des autorités de la Santé publique pour la pratique de la nage, sur réservation, pour les étudiants inscrits à des programmes Sport-études et les athlètes de haut niveau de l’Institut national du sport du Québec », explique Michel Labrecque, président-directeur général du Parc olympique.

Du côté des opérations du stade en tant que tel, les affaires pourraient être plus difficiles selon le pdg, qui affirme que l’organisation tire tout de même son épingle du jeu dans les circonstances. « Nous poursuivons également la location de l’enceinte gigantesque du Stade olympique pour des tournages cinématographiques, de l’entreposage, de la formation pour les préposés aux bénéficiaires et des événements associatifs en mode virtuel. Le vaste espace nous le permet. De plus, huit chantiers de construction se déroulent simultanément dans nos installations et au pourtour. Enfin, nous travaillons ardemment à la préparation d’une programmation printanière et estivale pouvant être réalisée dans le contexte actuel et en vue de la relance économique et touristique post-COVID », conclut Michel Labrecque.