Place centrale de la Phase II du Technopôle Angus. (Image : SDA).

LA SOCIETE DE DÉVELOPPEMENT ANGUS POURSUIT SES AMBITIONS DANS L’EST

Plusieurs idées et projets sont dans les cartons de la SDA pour le développement de l’Est dans les prochaines années. Si la plupart sont encore « top secrets », Pierre Choquette, son vice-président Communications et affaires publiques, a accepté de nous en confier les grandes lignes.

Créer des milieux de vie

« Par respect pour les différents partenaires de nos projets, il est encore trop tôt pour dévoiler des initiatives publiquement, mais c’est certain qu’on y travaille activement. Le « core » de ce que nous faisons, c’est de la revitalisation urbaine. Si on se projette dans le grand territoire de l’Est de Montréal, il est clair qu’on veut développer des sites qui vont faire appel à notre expertise. Tous les gens qui voient nos projets peuvent le constater, nous ne sommes pas seulement dans le développement immobilier. Bien sûr, on crée des infrastructures et des bâtisses, mais surtout des milieux de vie ».

Pierre Choquette, vice-président Communications et affaires publiques à la Société de développement Angus. (Photo fournie par la SDA).

Effectivement, comme on le voit avec leur présence dans Rosemont actuellement, quand la SDA s’installe quelque part, elle y reste pendant un bon moment. On peut y constater leur intégration d’entreprises d’économie sociale, entre autres. On y retrouve aussi plusieurs commerces de proximité développés avec des partenaires locaux.

Un consensus politique bien aligné

« Il y a beaucoup d’opportunités », rappelle Pierre Choquette. « Concernant la revitalisation de l’Est, politiquement, tout le monde est assez bien aligné sur la volonté de développement. » Cependant, d’autres enjeux très importants, dont celui de la mobilité sont à prendre en compte. Un projet doit aussi avoir les ressources financières nécessaires pour la création ou la réfection d’infrastructures, en plus de la décontamination souvent nécessaires pour ce secteur. « Tout cela est en train de s’organiser. Une fois que ces conditions de succès sont réunies, cela devient plus évident pour choisir les sites les plus appropriés. »

Le gouvernement du Québec a annoncé un bureau de projet à cet effet sur le développement de la rue Notre-Dame. Les initiatives qui seront adoptées, comme par exemple celles concernant le transport collectif, vont influencer également les choix. La SDA travaille en collaboration avec la Chambre de commerce de l’Est de Montréal à cet effet. Les yeux seront désormais rivés sur la campagne électorale fédérale de l’automne prochain afin de voir les différents engagements proposés par les partis.

Décontamination et mobilité à prévoir

Il faut dire que la SDA se présente comme un partenaire incontournable pour l’Est, sur la base de son expertise spécifique dans Rosemont. « Si on prend par exemple les terrains que les raffineries occupaient, ça représente trois ou quatre fois la superficie de l’espace qui avait été laissé en friche par le CP à Rosemont. Ce sont des espaces majeurs en terme de développement possible mais aussi pour les investissements requis. Sur quelques-uns de ces sites, il n’existe même pas d’approvisionnement en eau ! » déplore Pierre Choquette, qui tient toutefois à préciser que ces immenses terrains ne sont actuellement pas dans la mire de la SDA à titre de promoteur, compte tenu de leur volume et de leur caractère toujours industriel. La porte est toutefois ouverte pour une collaboration à titre d’expert-conseil. Le temps requis pour une décontamination physique ou naturelle par phytoremédiation pourrait aussi peser dans la balance pour les futurs promoteurs soutient M. Choquette.

Difficile cependant d’envisager un échéancier spécifique pour les projets envisagés par la SDA. « Il y a beaucoup de partenaires » explique le spécialiste en communication. « La vitesse de chacun va déterminer quand on va pouvoir s’avancer. Par exemple, au niveau de la Ville de Montréal, on sait qu’ils travaillent présentement à une vision du développement de l’Est mais on ne sait pas quand ils vont arriver avec une version finale sur papier de ce plan. Cela a une grande influence sur les partenaires à aller de l’avant. C’est la même chose pour le gouvernement du Québec. On attend que ça se concrétise. » Trois éléments principaux ont été discutés publiquement par les différents paliers de gouvernement, dont la décontamination, pour laquelle un fonds pour l’Est serait créé à hauteur de 200 millions de dollars. L’axe Notre-Dame demeure aussi un enjeu central. Finalement, les attentes sont aussi élevées du côté du plan de mobilité. Est-ce qu’il y aura ou non un tramway ?

« Il y a des endroits où les besoins sont plus criants, si on regarde par exemple Montréal-Nord ou Hochelaga, en termes de développement économique et social. De notre côté, ce sont des situations auxquelles nous sommes sensibles. Dans la pointe de l’île également, si on arrive à développer des projets qui vont amener du transport collectif, c’est aussi à l’avantage de ces populations. Ce n’est quand même pas anodin de penser qu’un étudiant qui est à Pointe-aux-Trembles va se rendre plus rapidement en voiture à l’université de Trois-Rivières qu’au centre-ville de Montréal en transport en commun… », conclut Pierre Choquette. En attendant de pouvoir se lancer plus à l’Est, la SDA coordonne les travaux de l’îlot central de la phase 2 du Technopole Angus, où la machinerie lourde va s’activer dès le printemps.

La construction de la phase II du Technopôle Angus débutera dans quelques semaines. (Image : SDA).