DES SERVICES PROFESSIONNELS ACCESSIBLES POUR LES COOPÉRATIVES
Le Consortium de coopération des entreprises collectives facilite l’accès à une gamme de services spécialisés utiles aux coopératives, aux mutuelles et aux OBNL de son réseau. Ses membres peuvent ainsi profiter d’un vaste choix d’expertises professionnelles pour répondre aux différents besoins de leur entreprise collective, mais aussi pour bonifier sa croissance.
En opération depuis un peu plus de douze ans, le Consortium de coopération des entreprises collectives prend la forme d’un centre de services partagés. Il regroupe aujourd’hui plus de 200 réseaux, organisations et entreprises collectives de la province. Les coopératives et OBNL membres du consortium peuvent utiliser les services offerts par près de 100 ressources professionnelles, dont 80 d’entre elles sont en intervention directe avec les entreprises.
Les experts mis à disposition proviennent de disciplines variées, notamment des milieux du droit, des ressources humaines, de la comptabilité, du développement stratégique, des communications ou encore de la transformation numérique. « Les différents professionnels sont regroupés. Ça peut être des avocats, des comptables, des experts du web ou du recrutement, par exemple. On rend leurs services spécialisés disponibles plus facilement aux entreprises collectives du Québec, dont à une majorité de coopératives », explique J. Benoit Caron, directeur général du Consortium de coopération des entreprises collectives.
M. Caron cumule plus de 25 ans d’expérience dans le domaine coopératif, notamment en tant que directeur général de la Coopérative de développement régional du Québec. Il explique que la plupart des entreprises collectives et coopératives de la province font affaire avec des firmes privées pour l’obtention de services spécialisés. Pourtant, le consortium offre des tarifs avantageux, en plus de faciliter la prise de contact avec les professionnels. « On vend nos services au prix coûtant, on n’est pas là pour faire de l’argent, assure le directeur général. On ne pourrait pas en dire autant des cabinets privés. L’initiative du Consortium de coopération des entreprises collectives est aussi d’éliminer les intermédiaires pour que nos membres puissent bénéficier directement des ressources dont ils ont besoin. »
Qu’une entreprise collective ou une coopérative souhaite accélérer sa croissance, améliorer ses processus de gestion, organiser des relations de presse, bonifier son volet numérique ou optimiser son recrutement, le consortium compte une quinzaine de champs d’expertise ainsi qu’un catalogue de formations diverses offertes à ses membres.
Dans l’est de Montréal, les membres auxiliaires du Centre de promotion communautaire Le Phare de Montréal-Nord et du Réseau technoscience de Saint-Léonard ont récemment utilisé les services du consortium pour appuyer leur transformation numérique, donne en exemple M. Caron. « Tout le monde n’a pas les moyens d’avoir un expert du web à l’interne et ne connaît pas nécessairement ce domaine. Donc, un membre auxiliaire, qui fait partie d’un réseau coopératif également membre du consortium, passera par nous pour obtenir ce genre de service spécialisé. »
Un consortium par et pour les membres
Le modèle actuel du consortium existe grâce à la volonté de réseaux coopératifs et mutualistes du Québec qui se sont concertés sur une période de 9 mois, en 2014, à propos de la pertinence de créer un centre de services spécialisés. « Ils ont finalement fait le choix de se doter de ce type de centre pour avoir accès à des conseils professionnels au juste coût. Et aujourd’hui, nous donnons accès à 21 services différents », explique J. Benoit Caron.
Le Consortium de coopération des entreprises collectives, qui détient des bureaux dans les villes de Québec et de Montréal, est une coopérative à but non lucratif opérée par des « membres collectivement propriétaires » qui proviennent de partout dans la province. Quelques années après sa création, la coopérative a ouvert ses services à l’ensemble de l’entrepreneuriat collectif et de l’économie sociale du Québec, en plus des coopératives et des mutuelles déjà desservies. « On est la coop des coops, si je peux dire ça comme ça. Au consortium, on ne crée pas des entreprises coopératives, on intervient dans la vie des organisations et des organismes pour les accompagner dans leur évolution, leur transition ou leur transformation », tient à préciser le directeur général.
M. Caron ajoute que le consortium travaille « pour les réseaux coopératifs, pour les membres de ces réseaux coopératifs et pour les membres des membres de ces réseaux coopératifs ». Cette longue chaîne permet donc de desservir beaucoup de personnes. « On a le potentiel d’offrir des services à environ 11 000 entreprises collectives », explique-t-il.
Les membres du consortium peuvent soumettre une demande de services, qui peut être multidisciplinaire, et sont ensuite dirigés vers les ressources professionnelles appropriées à leur situation. « Si, par exemple, une entreprise vient nous consulter pour avoir accès à un avocat et qu’on se rend compte qu’il y a aussi des travaux à faire au niveau de la comptabilité et de la gestion organisationnelle, on lui recommandera un accompagnement qui couvre l’ensemble de ces besoins », indique M. Caron.
Unique en son genre
Le modèle adopté par le Consortium de coopération des entreprises collectives est assurément « unique au Québec », selon le directeur général, mais il le serait aussi au monde, d’après un communiqué rédigé par la coopérative. Dans celui-ci, on apprend que le fonctionnement du consortium a été présenté lors du Global Innovation Coop Summit, un sommet international de coopératives, qui s’est tenu en septembre 2023. Des pays tels que l’Italie, le Brésil ou encore l’Inde ont manifesté un grand intérêt pour ce modèle.
Pour le directeur général, l’offre du consortium est assurément avantageuse pour ses membres et gagne à être connue, d’autant plus que les changements rapides du monde du travail poussent les entreprises à s’actualiser constamment. «Toutes les organisations ont besoin d’un avocat, d’un comptable ou même d’un spécialiste du web, surtout aujourd’hui, avec la croissance des procédés en intelligence artificielle, des outils numériques ou encore avec les enjeux au niveau de la main-d’œuvre. Plus les entreprises collectives sauront qu’elles peuvent avoir accès à des services spécialisés, plus elles seront en bonne santé », conclut-il.