La serre de la Forêt tropicale humide (Courtoisie Jardin botanique/Élise Laverdure)

LES SERRES D’EXPOSITION DU JARDIN BOTANIQUE À NOUVEAU ACCESSIBLES AU PUBLIC

Après leur fermeture préventive au début de l’année 2024, les serres d’exposition du Jardin botanique rouvriront leurs portes le 2 avril prochain. Les travaux de rénovation visant à sécuriser les lieux font partie du vaste chantier en cours au Jardin botanique. D’un budget de 450 M $, ce projet s’étendra sur une période de 15 ans.

C’est à la suite d’un bris de verre dans l’une des 10 serres d’exposition du Jardin botanique que l’ensemble de celles-ci avait été fermé au public le 21 janvier 2024. Les travaux de rénovation ont consisté principalement à sécuriser les structures de verre dans huit serres, les deux autres n’étant pas problématiques. Après avoir fait concevoir et tester un prototype par des ingénieurs, l’équipe a pu lancer un appel d’offres pour la réalisation des travaux. Ces derniers se sont déroulés sans dépassement de coûts et se sont même terminés avant la date prévue. « Nous pensions rouvrir pour le mois de juin et ce sera finalement le 2 avril », confirme Josée Bellemare, directrice du Jardin botanique.

Josée Bellemarre, directrice du Jardin botanique (Courtoisie/Nadia Zheng)

Dans la foulée, certaines améliorations techniques ont de plus été apportées à la serre de la Forêt tropicale humide. « Cette serre abrite des orchidées et des broméliacées épiphytes, c’est-à-dire des plantes qui poussent sur des arbres, sans être parasitaires. Pour accueillir ces plantes au Jardin botanique, des arbres de liège avaient été construits il y a plus de 20 ans. Ils ont été entièrement remplacés pendant la fermeture », explique Mme Bellemare.

Des espèces rares à préserver

Par souci de prévention, les serres avaient été fermées l’an dernier non seulement au public, mais aussi aux employés. Heureusement, ces derniers ont pu y avoir accès 24 heures après la fermeture, ce qui a permis de poursuivre l’entretien des plantes. « Il n’y a pas eu de dommages majeurs aux plantes, bien que les employés aient dû travailler dans des conditions difficiles, sous des chariots, pendant une certaine période. Ils ont fait un excellent travail pour assurer la survie des collections », souligne la directrice.

Parmi les 908 espèces (1038 taxons) présentes dans les serres d’exposition, on retrouve plusieurs plantes rares, telles que le Pin de Wollemi (Wollemia nobilis), exposé dans la serre des Penjings.« Des collectionneurs font parfois des dons au jardin, et c’est le cas de ce pin, qui est jugé en danger. C’est une belle histoire, comme il en arrive au Jardin botanique, et c’est une nouveauté que les gens pourront découvrir cette année », indique Mme Bellemare.

Parmi les autres espèces rares, on retrouve l’Echinocactus grusonii (coussin de belle-mère) dans la serre des Succulentes, et l’Agave guiengola. « Et nous avons ajouté des plantes pas nécessairement rares, mais fantastiques, notamment des orchidées, dans la serre de la Forêt tropicale humide : Brassia, Dendrobium, Bulbophyllum, Dendrochilum », révèle la directrice.

Un chantier plus grand que nature

Les rénovations des serres d’exposition font partie du vaste chantier en cours au Jardin botanique. Les travaux du bâtiment administratif se poursuivent et devraient être achevés à l’automne 2025. « Les aménagements paysagers autour du bâtiment seront terminés au courant de l’été, et il ne restera que deux tourelles à finaliser par la suite », précise Josée Bellemare.

La priorité sera ensuite, pour les quatre prochaines années, de finaliser le chantier des jardins ouest, longeant le boulevard Pie-IX. Il comprend l’aménagement d’un espace destiné aux enfants et aux familles, la révision des infrastructures et la mise à jour des éléments historiques tels que les pergolas et les murets. On retouchera aussi les structures souterraines et les aménagements paysagers. « Ce projet inclut la réhabilitation des jardins patrimoniaux, créés dans les années 1930-1940 par le frère Marie-Victorin et l’horticulteur Henry Teuscher », mentionne la directrice.

Le chantier prévoit également des améliorations en matière d’accessibilité universelle, notamment la création de chemins praticables pour les personnes malvoyantes et celles vivant avec un handicap. La gestion des eaux pluviales est un autre aspect important du chantier, incluant des travaux visant à diminuer l’utilisation d’eau potable pour l’irrigation des plantes et à améliorer la rétention d’eau dans les bassins et les sentiers du jardin. Cette partie du chantier majeur devrait s’amorcer en 2026 et certains éléments devraient être complétés à compter de 2028 ou 2029.

Phragmipedium de Kovach (Courtoisie/Lise Servant)

Printemps citoyen

Outre l’accès gratuit au Jardin botanique jusqu’au 30 avril et la réouverture des serres d’exposition le 2 avril, un événement aura lieu sur place avec l’arrivée des beaux jours. À chaque fin de semaine d’avril se tiendra la deuxième édition du Printemps citoyen. Une nouvelle thématique et des activités variées sont proposées à chacun des rendez-vous, gratuitement, et toujours en lien avec la transition socioécologique.

Par exemple, la fin de semaine des 5 et 6 avril, les participants découvriront le thème « La nature qui me fait du bien ». On y proposera la réalisation d’un collage organique, l’initiation à l’aquarelle botanique et la création d’un conte. Les concepts de l’éco-anxiété et de l’art de l’aménagement du territoire y seront également vulgarisés. Pour inciter les participants à bouger, une chorégraphie en plein air sera aussi enseignée.

« Je suis fervente de cet événement! Il y aura des ateliers de cuisine, des randonnées dans la forêt, des activités pour les familles, mais vraiment de façon très ludique. L’année passée, plus de 3 000 personnes y ont participé », termine avec enthousiasme Josée Bellemare.

Pour découvrir la programmation complète du Printemps citoyen, cliquez ICI.