Un groupe de travail lors du second Sommet en alimentation durable de l’Est (Courtoisie/ Laetitia Clouzot)

SECOND SOMMET EN ALIMENTATION DURABLE DE L’EST : UNE RENCONTRE INTERACTIVE, UNE RÉFLEXION COLLECTIVE

Le 14 novembre dernier, la Maison de l’arbre du Jardin botanique de Montréal a accueilli un public de 118 personnes venues participer à la deuxième édition du Sommet en alimentation durable de l’Est, organisé par le Réseau alimentaire de l’Est de Montréal (RAEM). Cet événement rassembleur a été une occasion unique pour les acteurs présents et les membres du RAEM de réfléchir ensemble à des solutions qui permettront de renforcer la résilience des communautés face aux défis alimentaires actuels.

Le premier Sommet en alimentation durable de l’Est, qui s’est tenu en 2022, avait permis de concrétiser plusieurs projets intéressants, notamment le Pôle de l’Est dans Hochelaga ainsi qu’une épicerie mobile qui sera bientôt en fonction dans Rivière-des-Prairies (RDP).  « La mise en place d’un réseau d’épiceries mobiles, c’était une première avec RDP. On y travaille, on est vraiment bien avancé, et je pense que ça devrait ouvrir au printemps 2025 », précise Thierry Bachelier, directeur général du RAEM.

Thierry Bachelier, directeur général du RAEM; Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire et députée de PAT; et Benoist de Peyrelongue, directeur général de La Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve (CCHM) (Courtoisie/Laetitia Clouzot)

L’ouverture de cette seconde édition a été marquée par l’intervention de la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire et députée de Pointe-aux-Trembles (PAT), Chantal Rouleau, suivie par une allocution d’une représentante de la communauté autochtone, rendant hommage aux origines et à l’histoire du territoire. Une intervention « émouvante et pleine d’humanité », selon M. Bachelier.

Le député de Rosemont—La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, était également de la partie tout comme une représentante du député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal, venue soutenir ce rassemblement en appui à la cause alimentaire. L’équipe du RAEM a aussi pu compter sur le soutien du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal ou encore de PME MTL.   

Une réflexion sur la résilience 

Lors du panel de mi-journée, quatre experts en développement rural et communautaire, en biologie et en économie sociale et solidaire ont partagé leurs expériences et réflexions sur les moyens d’améliorer la résilience dans les divers milieux, qu’ils soient communautaires, sociaux ou économiques. 

(Courtoisie/Laetitia Clouzot)

Ces intervenants ont proposé des pistes innovantes pour naviguer à travers les turbulences actuelles, telles que la crise climatique, l’inflation ou encore la crise du logement. Leur intervention a suscité des échanges continus avec le public, offrant différentes perspectives de collaboration, explique Thierry Bachelier. « Les gens ont échangé entre eux à travers une animation. C’étaient des interventions très intéressantes dans lesquelles on retrouvait des informations pertinentes, des expériences réalisées à l’extérieur qui pouvaient être éventuellement mises en place pour les membres du RAEM. »

La présentation d’une œuvre spécialement créée pour l’événement par l’artiste muraliste Marc-Olivier Lamothe a également permis aux participants de découvrir, à travers des figures géométriques colorées, un « clin d’oeil sympathique et symbolique » des engagements des membres du RAEM.  

Ateliers de réflexion collective : 7 thématiques, 7 tables de travail

Les participants du Sommet ont ensuite pu participer à des ateliers interactifs abordant chacun une thématique phare. Parmi les sujets discutés, des enjeux cruciaux pour la communauté, tels que la mutualisation et la mobilisation des ressources, l’économie sociale au service des organismes à but non lucratif (OBNL) ou encore l’économie circulaire et les pratiques durables à la lumière de la crise climatique, ont été explorés. 

« On a identifié ces thématiques en accord avec les demandes des gens. Les participants se sont placés autour des tables et chacun a apporté ses réflexions. Une procédure structurée a été utilisée pour prendre en note les informations. Il y a eu vraiment de belles idées qui sont ressorties du lot, et le RAEM va s’occuper de faire une synthèse de tout ça », explique Thierry Bachelier. 

Quelques participants à ces tables seront ensuite sollicités pour former de petits comités autour de cinq thématiques définies. Une fois les premiers échanges réalisés, le RAEM pourra ensuite organiser le déploiement de « projets à impact ». 

Des actions concrètes pour répondre aux enjeux

L’un des principaux objectifs du second Sommet en alimentation durable de l’Est était de passer de la réflexion à l’action, rappelle M. Bachelier. « Ce que je voudrais, c’est vraiment que dans un premier quadrimestre 2025, on livre des choses concrètes, qu’on réponde à des attentes et besoins précis du système alimentaire », précise-t-il. 

Ce dernier, qui souligne le manque évident dans la « récurrence de financement pour les organismes » , croit notamment qu’une alternative ou une option complémentaire se trouverait dans l’autogénération de revenus que proposent les principes de l’économie sociale. « Il y a des opportunités à développer davantage, mais il y a des mentalités à changer au niveau des OBNL et du fonctionnement habituel qu’ils connaissent selon lequel aller dans une optique mercantile pour son membre, c’est quelque chose de moins bien accepté. Mais c’est une bataille de longue haleine importante, à mon avis. »

Un calendrier de mise en œuvre des projets et initiatives qui seront déployés en marge du Sommet en alimentation durable de l’Est sera bientôt proposé par le RAEM. 

Le directeur général conclut en se disant fier de la « participation pleine et entière des gens » à ce deuxième événement rassembleur et demeure optimiste face aux projets porteurs qui en émergeront.