Projet du Vieux-Pointe-aux-Trembles (Courtoisie SDA)

LA SDA S’IMPLIQUE ACTIVEMENT DANS LE DOSSIER DU LOGEMENT ACCESSIBLE

Entreprise d’économie sociale profondément impliquée dans la revitalisation commerciale, économique et résidentielle de l’est de la métropole, la Société de développement Angus (SDA) participe aujourd’hui énergiquement à la mise en chantier de projets de logements abordables à Montréal, mais aussi ailleurs dans la province. Pour le président et chef de la direction de la SDA, Christian Yaccarini, l’enjeu actuel est de pouvoir arriver à des capacités organisationnelles et à de nouveaux modèles financiers qui permettront de « sortir du volume » en matière de logements accessibles.

La SDA a débuté son  volet « habitation » sur le terrain du Technopôle Angus, où des unités résidentielles en accès à la propriété conçues pour répondre aux besoins des familles montréalaises ont été construites en partenariat avec le programme d’abordabilité de la Ville de Montréal. La Société s’est ainsi impliquée au fil des ans dans divers projets de construction de logements abordables, de logements étudiants et de logements sociaux, notamment avec les Habitations communautaires Loggia sur un terrain situé entre les rues Augustin-Frigon et Molson. 

Dès 2019, la SDA a entrepris des démarches d’analyse urbaine dans le cadre du projet de revitalisation du secteur historique du Vieux-Pointe-aux-Trembles et de la réfection de la rue Notre-Dame Est. En collaboration avec la Ville, l’organisation a par la suite déployé la construction de trois bâtiments, situés de part et d’autre de la rue Notre-Dame, composés de rez-de-chaussée commerciaux et de logements aux étages.

Aujourd’hui, la SDA poursuit encore et toujours son implication dans le marché de la construction d’unités locatives abordables en participant au développement prochain de 1 001 logements sociaux et accessibles dans la province, soit 352 sur le site d’Angus, 325 dans l’écoquartier Louvain, à Ahuntsic, et 324 dans la Ville de Rimouski, un projet annoncé conjointement par les gouvernements provincial et fédéral à la fin du mois d’août dernier. 

Christian Yaccarini SDA

Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la SDA (Courtoisie/Ulysse Lemerise)

« Les besoins étant tels, on s’est dit, si on est capable d’apporter une contribution, tant mieux. Des annonces de projets de 12 ou 18 logements, c’est sûr que ça peut être perçu comme un coup d’épée dans l’eau. C’est pour ça qu’en ce moment, les gouvernements visent la réalisation de projets de 1 000 logements et plus pour avoir un impact réel. Il faut donc continuer à faire ça, tout en permettant aussi à des coopératives de développer des projets immobiliers de plus petite envergure », explique Christian Yaccarini.

Des logements durables et de qualité à Angus, Pointe-aux-Trembles, Ahuntsic et Montréal-Est

Les premiers locataires pourront s’installer dans les nouvelles unités de logement construites dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles dès 2025, indique M. Yaccarini. Dans ce secteur historique de l’est actuellement en phase de revitalisation, « le besoin étant ce qu’il est, on ne voulait pas faire des condos, on visait plutôt le logement abordable », ajoute-t-il. 109 nouveaux logements seront disponibles à la location dans les 3 bâtiments érigés comprenant un mélange d’unités de 1 à 3 chambres à coucher. « On essaie toujours que dans nos projets, il y ait une mixité, mais qu’on soit le plus possible capable de développer des unités avec trois chambres à coucher, pour accommoder les familles, tout en y arrivant financièrement et en respectant les critères d’abordabilité », précise Christian Yaccarini.

En ce qui concerne le projet d’habitation dans le secteur Angus, où 352 logements seront développés, la décontamination des sols débutera au mois de décembre prochain, indique-t-il. « Je dirais qu’à l’automne-hiver 2026-2027, on va pouvoir accueillir les nouveaux résidents. »

Le projet d’habitation dans l’écoquartier Louvain, situé dans Ahuntsic, « commence tout juste », indique M. Yaccarini. « La Ville doit encore faire une cession de terrain. Donc, on vise plutôt 2027-2028 pour Louvain. » Pour ce projet, la SDA analyse la possibilité d’ajouter des commerces au rez-de-chaussée des bâtiments prochainement construits afin de bonifier l’offre commerciale de proximité dans le secteur. 

Dans Montréal-Est, une offre d’achat a été signée pour un terrain situé au coin des rues Broadway et Notre-Dame, et le projet est actuellement dans une phase de vérification diligente, entre autres concernant la qualité des sols. « Si tout va bien, ce qu’on vise, c’est le développement de 180 logements avec une clinique médicale au rez-de-chaussée. On est en train de regarder si on fait uniquement des logements abordables, ou si on fait un peu d’accès à la propriété aussi », précise le président et chef de la direction de la SDA.

Bien que qualifiés « d’abordables », les logements construits dans ces différents emplacements de la métropole seront de qualité, non seulement pour les rendre pérennes, mais aussi pour que les résidents qui les habitent se sentent fiers, explique Christian Yaccarini. « On veut inclure de l’architecture et on veut aussi que les matériaux qu’on va utiliser pour la construction soient durables. Parce que c’est aussi dire aux gens : si vous venez vivre dans ces logements-là, vous ne serez pas des perdants. Au contraire, il faut comprendre que l’accès à la propriété va être difficile dans les prochaines années pour les jeunes ménages et qu’il faut trouver des alternatives intéressantes. » 

Une volonté présente, mais des modèles à revoir

À la question : « En fait-on assez actuellement pour pallier la crise du manque de logements abordables? », M. Yaccarini précise que, bien que la volonté, tout comme les fonds gouvernementaux, sont là, le développement prend quant à lui du temps et les manières de faire sont à revoir pour plus d’efficacité. 

« Est-ce que les financements gouvernementaux pour la construction de logements auraient pu voir le jour plus tôt? Probablement. Mais ça fait quand même un bout de temps que l’argent est là, les ententes ont été faites avant les dernières élections de 2022. Actuellement, le gouvernement s’est engagé avec ses partenaires financièrement pour 8 000 logements. Le problème, c’est que le processus prend du temps. On parle d’un an de négociation, d’un an et plus pour faire des plans, de deux ans ou de deux ans et demi pour réaliser la construction… C’est sûr, c’est long. »

Tout de même optimiste, le président de la SDA précise qu’on assistera dans les prochains mois « à beaucoup d’ouvertures de projets et pas seulement des annonces », puisque plusieurs constructions d’habitations sont en cours de développement. Il nuance toutefois en soulignant le fait que « même si la structure financière est là, encore faut-il que les projets soient là, que les terrains soient disponibles. C’est là où ce n’est pas toujours facile ». 

M. Yaccarini rappelle également que bien que les gouvernements réalisent l’importance d’investir dans le dossier du logement, la contribution par unité monte à 280 000 $, une somme importante qui démontre « l’effort qu’il faut mettre pour arriver à du logement au coût de 1 000 $ à 1 200 $ par mois ». 

« Il faut mettre à contribution d’autres joueurs que seulement l’État. On n’y arrivera pas financièrement collectivement. On ne peut pas continuer sur ce modèle-là, parce que les pouvoirs publics ne seront pas capables de financer 100 000 logements à ce prix par unité. Il faut trouver de nouveaux modèles, en mettant par exemple à contribution les caisses de retraite. C’est ce qu’on fait en ce moment, on tente de trouver un modèle où on va arriver au même résultat en termes de coût du loyer, mais dans lequel on ne retrouvera pas toutes ces subventions et avec lequel on va être capable de livrer du volume », conclut-il. 


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