Alexandre Lajoie Girard

Photo: Courtoisie Alexandre Lajoie Girard.

SCULPTER LE PATRIMOINE D’ICI, UNE PIERRE À LA FOIS

Il redonne aux édifices patrimoniaux leurs parures d’antan grâce à son savoir-faire de tailleur et sculpteur sur pierre. Fier résident d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Lajoie Girard a entre autres restauré des éléments de la maçonnerie de la bibliothèque Maisonneuve.

Le clocher de l’ancienne église Saint-Jacques sur le campus de l’UQAM, la gare Windsor, l’hôtel du Parlement du Québec, le Cégep Saint-Laurent et l’église Saint-James sont quelques-uns des bâtiments qui ont été revitalisés sous le ciseau de M. Lajoie Girard.

Photo: Courtoisie Alexandre Lajoie Girard.

Maçon depuis 10 ans, ce dernier s’est intéressé à la sculpture sur pierre il y a près de quatre ans, alors qu’il voulait relever de nouveaux défis. « J’avais pris un cours offert par mon employeur, Rainville et Frères, sur le taillage et la sculpture sur pierre. Puis, j’ai voulu en apprendre plus. Mais au Québec, il y a peu de sculpteurs qui sont prêts à partager leurs secrets », raconte-t-il.

C’est ainsi que ce citoyen de l’est de Montréal a décidé de se rendre en France pour apprendre son métier chez Euro Marbles, une entreprise dans la banlieue de Lyon. « Ce voyage m’a donné confiance en moi et c’est à ce moment-là que j’ai compris comment visualiser les pièces de maçonnerie et comment les tailler. Il a fallu que j’apprenne ça sur le tas », explique le sculpteur qui a aujourd’hui sa propre entreprise, Alexandre Lajoie Girard; tailleurs de pierre et sculpteur.

Photo: Courtoisie Alexandre Lajoie Girard.

Tailler un élément de maçonnerie n’est pas une mince affaire, surtout lorsqu’il s’agit d’une pièce provenant d’un édifice historique ou patrimonial. Il faut parfois se mettre dans la peau des artisans et ouvriers de l’époque pour recréer leurs œuvres d’autrefois, souligne M. Lajoie Girard. « Refaire un morceau, des fois c’est de l’ouvrage; il faut que tu te mettes à la place des gens qui l’ont fait il y a 50 ou 100 ans. Tu regardes les marques dans la pierre et puis tu essayes de le refaire comme ils l’ont fait à l’époque. Tu ne peux jamais être 100 % exact, parce que c’est fait à la main, mais tu peux t’en rapprocher le plus possible. »

Autrefois tirée des défuntes carrières montréalaises, la pierre qui orne la plupart des bâtiments historiques de la métropole est revitalisée par le tailleur avec un calcaire architectural provenant de Saint-Marc-des-Carrières, dans la région de Québec. M. Lajoie Girard se fait un point d’honneur de tout faire à la main, avec des outils pneumatiques et de précision, sans l’aide de machines et d’ordinateurs industriels. « Je coupe tout moi-même. Quand tu vois que ça été fait à la main, ça fait ressortir le prestige et la beauté des pièces et du bâtiment. Si dans le temps les tailleurs de pierre ont été capables de faire ces belles œuvres-là, il n’y a jamais rien qui pourra battre ça aujourd’hui », insiste-t-il.

« Je suis fier de tous les projets que j’entreprends, parce que chaque fois c’est un défi différent de l’autre et je dois me surpasser pour que mon travail soit le plus soigné possible », affirme celui-ci. L’artisan d’Hochelaga-Maisonneuve se dit particulièrement honoré d’avoir pu contribuer à la restauration de la bibliothèque de son quartier et de celle du Parlement du Québec.

Ce dernier espère qu’une relève québécoise verra le jour dans le monde de la sculpture architecturale sur pierre, malgré les chasses gardées. « Si ça ne te dérange pas de travailler dans la poussière, d’avoir chaud et de ne pas compter tes heures, être tailleur ou sculpteur c’est peut-être un métier pour toi. Je sais qu’on a du talent pour ça au Québec, même si des fois on l’oublie. Il y a d’excellents sculpteurs chez nous! »

Alexandre Lajoie Girard a entre autres rénové des éléments de la maçonnerie de la bibliothèque Maisonneuve. Photo: Courtoisie Alexandre Lajoie Girard.

Alexandre Lajoie Girard a entre autres rénové des éléments de la maçonnerie de la bibliothèque Maisonneuve. Photo: Courtoisie Alexandre Lajoie Girard.