LES SCOUTS DE RETOUR EN FORCE DANS L’EST
Malgré deux années difficiles engendrées par la pandémie, les scouts sont présents plus que jamais dans l’est de Montréal.
Dans les huit groupes de scouts qui se trouvent à l’est de l’avenue Papineau, c’est un total de 387 membres qui étaient inscrits en 2021-2022, une forte augmentation comparativement à l’année précédente durant laquelle le confinement a forcé les petits aventuriers à cesser leurs activités en présentiel, et où leur nombre dégringolait à une centaine de membres seulement.
Pourtant, les précédentes cohortes n’ont cessé de gonfler leurs rangs : en 2017-2018 on dénombrait 483 scouts dans l’est de la métropole, puis 510 en 2018-2019 et 525 en 2019-2020.
« Les jeunes durant la pandémie étaient beaucoup isolés. Avec le retour du présentiel et ce que j’ai vu au dernier camp d’été, je peux affirmer que les jeunes avaient vraiment le goût d’être ensemble, de vivre des activités ensemble et de se dépasser ensemble », souligne Richard Goulet, président du conseil d’administration du district du Montréal métropolitain chez Scouts Canada.
Selon ce dernier, la vision du fondateur du scoutisme Robert Baden-Powell est plus que jamais percutante aujourd’hui, la cause environnementaliste et la proximité avec la nature résonnant particulièrement avec les jeunes générations. « Chez les scouts, cela a toujours été dans nos valeurs de respecter l’environnement. Quand on va en camp, on dit aux jeunes : quand on quitte un site, on devrait le laisser plus beau que lorsqu’on est arrivé. Ce sont des valeurs auxquelles les jeunes adhèrent, parce qu’ils sont de plus en plus conscients de l’environnement », explique M. Goulet.
Dépoussiérer l’image des scouts
Bien que l’intérêt pour le scoutisme soit plus fort que jamais selon M. Goulet, ce dernier reconnaît qu’un certain travail doit être fait de la part des organisations locales afin de « dépoussiérer » leur image. « Les scouts ont beaucoup changé depuis leur création et nous avons peu à peu laissé de côté le côté religieux. On n’est pas là pour faire du catéchisme et c’est vraiment ouvert à toutes les personnes de toutes les confessions. On a des musulmans et des Juifs dans nos groupes désormais. On demeure un organisme où la spiritualité est importante; par exemple, on finit nos rencontres avec un chant et un moment d’introspection », affirme le président.
Se mettre au goût du jour est aussi essentiel pour recruter des adultes qui superviseront les groupes. M. Goulet croit que les scouts ont été victimes de leur popularité dans les récentes années, et trouver des animateurs est devenu un défi. « Ce sont souvent d’anciens scouts qui redécouvrent l’organisation qui se joignent à nous. Ils nous voient et se disent : Ah, ça existe encore les scouts!, et c’est comme ça qu’ils s’impliquent. Mais ça demeure difficile de trouver les perles rares : les animateurs idéaux qui apportent de l’enthousiasme et qui sont passionnés par le scoutisme », souligne-t-il.
De plus, ce dernier reconnaît que la mauvaise presse qu’a reçue l’organisation à cause des scandales dans les dernières années n’a pas aidé la cause. Le président insiste sur le fait que les scouts « ne se mettent pas la tête dans le sable » lorsque vient le moment d’aborder le sujet des agressions sexuelles qui ont été mises au grand jour, et ce, jusqu’à tout récemment. En effet, un enseignant suppléant d’une école primaire du Centre de services scolaire des Hauts-Cantons, et bénévole scout a été arrêté au début du mois de septembre pour des agressions sexuelles sur des mineurs. « Tous les adultes qui sont en contact avec les enfants doivent passer au travers d’un processus de vérification d’antécédents judiciaires. Il y a un code de comportement à respecter et il y a de la formation à ce sujet qui est donnée aux adultes. Il y a toujours un risque que ça arrive, comme dans les équipes de hockey junior, comme au soccer. Notre rôle, c’est d’assurer la sécurité des enfants », insiste M. Goulet.
Quoi qu’il en soit, ce dernier reste convaincu que le scoutisme apporte aux jeunes quelque chose qu’ils ne peuvent trouver ailleurs dans leur vie. « On a une offre de service qui permet aux jeunes de se retrouver dans un autre contexte que l’école ou un sport organisé et dans lequel ils peuvent développer leurs valeurs, leurs habiletés et leurs responsabilités. »