La salle Désilets (Courtoisie)

SALLE DÉSILETS : DES DÉFIS À RELEVER POUR LA PLUS GRANDE SALLE DE SPECTACLE DE L’EST

Située sur le campus du Cégep Marie-Victorin dans l’arrondissement de Montréal-Nord, la Salle Désilets représente un lieu de diffusion culturelle unique dans l’est de Montréal. Avec une programmation comprenant environ 200 événements par année, la salle de 700 places accueille autant des artistes de renom que des représentants de la relève en humour, en musique et en théâtre.

Toutefois, maintenir une offre culturelle dans un quartier excentré de Montréal vient avec son lot de défis. Heureusement, les programmateurs s’ingénient à trouver des solutions pour adapter leur lieu de diffusion aux besoins du public et aux créateurs venant s’y produire.  

En plus d’assurer la production de certains spectacles, la Salle Désilets, par le biais de l’organisme Espace 7000 qui gère les lieux, est aussi disponible en location pour tout artiste désirant s’auto-produire.

Les Soirées Désilets et les Soirées Cabaret  

Depuis cette année, la salle propose deux formules à ses spectateurs. Les Soirées Désilets, présentées dans la salle de 700 personnes et les Soirées Cabaret, conçues pour offrir une ambiance plus intime. En quoi consiste cette nouvelle formule cabaret? « On réaménage la salle et les gens sont assis sur scène. La nouvelle scène est montée sur les bancs. C’est comme si on inversait la salle », explique Luc Sanders, adjoint à la direction et responsable du développement de la Salle Désilets.  

La salle Désilets aménagée en formule cabaret pour le spectacle Plateau Double – Anba tonèl : entre érable et cocotier, avec Daniel Bellegarde et Pascale LeBlanc (courtoisie Salle Désilets)

Selon lui, la venue de ce type de représentation plus intime répondait à un besoin bien présent. « On s’est aperçu l’an passé que, lorsqu’on programait des spectacles avec des artistes moins connus, on avait de la difficulté à remplir la salle. Ça faisait une salle qui était moins intéressante pour l’artiste. Quand il y a 100 personnes dans une salle de 700 places, l’atmosphère n’est plus la même. C’est l’une des raisons pour lesquelles la formule cabaret a été créée. »  

Pour Rosemarie Bordonado, responsable des communications pour la Salle Désilets, les spectacles présentés dans cette formule sont une expérience en soi. « La façon dont le cabaret est placé, c’est vraiment intime. Il n’y a pas beaucoup de distance avec l’artiste. C’est vraiment un contact privilégié.»   

Ce type de spectacle plus intimiste peut attirer l’attention d’un public friand de nouveautés. Comme l’affirme M. Sanders, « ce qu’on espère, c’est de trouver des gens assez curieux qui ont envie de découvrir des artistes qu’ils ne connaissent pas. C’est le fun de découvrir quelqu’un au début de sa carrière et de pouvoir suivre l’évolution après. »  

Attirer une clientèle d’ici et d’ailleurs   

En raison de sa position géographique, à proximité de l’autoroute 25 et du boulevard Maurice-Duplessis, la Salle Désilets attire une clientèle diversifiée provenant de divers horizons. « Pour les spectacles d’humour, on a des gens qui vont venir de plus loin si l’artiste est plus connu. Sinon, pour le reste de notre programmation, les spectateurs sont en grande partie des personnes vivant à proximité de la salle », explique Mme Bordonado. Ainsi, l’accès aux lieux par l’autoroute 25 facilite la venue de spectateurs de Laval ou de Terrebonne, par exemple.  

Il ne suffit pas d’attirer un nouveau public pour garder la salle rentable, il faut aussi le convaincre de revenir, mentionne M. Sanders. « Depuis deux ans, on travaille beaucoup sur la fidélisation de la clientèle. On a un rabais fidélité qui fait en sorte que si les gens achètent trois spectacles et plus, ils ont 7 $ de rabais par spectacle. » D’ailleurs, garder le coût d’entrée au plus bas prix possible demeure un des buts ultimes des organisateurs.  

En plus de fidéliser la clientèle en la faisant payer moins cher, M. Sanders a également mis en place un plan visant à desservir les résidences pour personnes âgées du quartier. Avant les représentations, des taxis prépayés par la Salle Désilets vont chercher les résidents à leur domicile et les raccompagnent une fois le spectacle terminé. « C’est une super formule! Ça a beaucoup marché. On l’a fait pour André-Philippe Gagnon et pour la pièce À la folie, avec Louise DesChâtelets. »   

Une série de défis  

Mais une salle de cette taille pose plusieurs défis à ceux qui cherchent à la remplir tout au long de sa programmation. « Les deux seules personnes qui s’occupent de la promotion, c’est Luc et moi. On parle quand même d’une salle de 700 places et on est deux à faire ça. Aussi, pour l’instant, on n’est pas subventionné », rappelle Mme Bordonado.   

Ce n’est également pas toujours évident pour les organisateurs de faire connaître l’endroit. « Par rapport à la communauté de l’est de Montréal, la salle n’est pas assez connue », indique M. Sanders. Il demeure toutefois confiant que les attraits de la salle vont faire en sorte qu’elle ne restera pas un « secret bien gardé » très longtemps. « Une fois que les gens ont découvert la salle, ils reviennent. L’expérience est bonne, ils aiment ça », assure-t-il.    

D’autant plus qu’avec ses 700 places, la Salle Désilets reste la plus grande salle multifonctionnelle de l’est de la métropole. Comme le précise l’assistant à la direction, « la seule autre grande salle dans l’est, c’est Denise-Pelletier, mais ils ne font que du théâtre. Il n’y a pas d’autres grandes salles comme la nôtre avec un balcon. »  

De plus, le stationnement gratuit et facile d’accès lors des Soirées Désilets réduit les coûts pour certains spectateurs, ajoute-t-il.  

Afin de rester à l’affût de la programmation de la Salle Désilets, M. Sanders et Mme Bordonado recommandent de s’abonner à l’infolettre 


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