Dans le cadre de son Plan stratégique de transition écologique, l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie (RPP) poursuit ses efforts de verdissement sur son territoire avec la création cet automne de nouvelles fosses d’arbres.

Excavation réalisée dans le sol en vue d’accueillir un arbre, et le plus souvent placée en bordure de trottoir, une fosse d’arbre est conçue pour offrir un espace suffisant aux racines afin qu’elles puissent s’étendre ainsi qu’absorber l’eau et les nutriments nécessaires à la croissance de l’arbre. Grâce à la fosse, l’arbre peut mieux résister aux intempéries et vivre plus longtemps.

Vers un arrondissement plus vert

Grâce à un investissement important en arboriculture, RPP a planté 97 nouveaux arbres sur son territoire en 2024. Cet accomplissement a été rendu possible par la création de 56 nouvelles fosses et par l’agrandissement de 41 autres cet automne, offrant ainsi de nouveaux espaces de croissance aux arbres.

En 2024, le budget pour les travaux de construction et d’agrandissement de fosses d’arbres à RPP s’élève à 460 000 $, dont 355 300 $ sont financés par le Programme de déminéralisation de la Ville de Montréal, d’après les données fournies par l’arrondissement. La création de ces nouvelles fosses d’arbres fait partie des actions menées dans le cadre du Plan stratégique de transition écologique en matière de déminéralisation et de verdissement de l’arrondissement, mis en place à partir de 2020. Depuis, environ 880 fosses ont été créées ou agrandies dans RPP et plus de 10 000 arbres ont été plantés sur le territoire rosepatrien.

En utilisant les cartes de la Ville de Montréal localisant les plus grands îlots de chaleur, l’arrondissement de RPP poursuivra son projet de déminéralisation partout où il est possible de le faire sur son territoire, année après année. « Dans ce sens, d’autres constructions de fosses d’arbres sont planifiées dans les prochaines semaines, ainsi qu’en 2025 », commente l’arrondissement. 

Du béton à la verdure 

La création d’une fosse d’arbre nécessite plusieurs étapes. L’équipe d’inspection en horticulture de l’arrondissement commence par recenser les fosses d’arbres vacantes à la suite d’abattage et étudie les demandes citoyennes en matière de verdissement. 

Une entreprise partenaire s’occupe ensuite de scier le béton ou l’asphalte du trottoir pour y creuser un trou rectangulaire. À l’aide d’une excavatrice, l’équipe d’horticulture de l’arrondissement creuse afin de créer un espace suffisamment grand pour accueillir les racines de l’arbre et la terre qui y est rattachée, ainsi que la nouvelle terre. La plantation d’un arbre dure entre 30 et 45 minutes. 

Puis, les équipes de l’arrondissement surveillent l’arbre au fil de sa croissance et prennent soin de lui pour lui assurer la plus longue espérance de vie possible, notamment grâce à l’arrosage, à l’élagage, à l’haubanage et avec l’utilisation d’un traitement antiparasitaire.

Les espèces d’arbres plantées par l’équipe d’horticulture à RPP sont très variées. « Il y en a qui sont très connues du public comme les érables, les bouleaux, les pommetiers, les épinettes et les ormes. D’autres sont moins connues telles que les virgiliers, les tulipiers, les maackias ou les platanes », commente l’arrondissement. 

L’automne, avec ses températures fraîches et ses pluies, plus abondantes qu’en été qui aident à conserver un sol humide, représente la meilleure période pour planter les arbres. « Pour minimiser le stress lié à sa transplantation, l’idéal serait de planter l’arbre l’hiver, lorsqu’il est en état de dormance, ce qui signifie que ses fonctions vitales sont au ralenti. En d’autres termes, il hiberne. Sauf que planter au Québec en hiver, avec la neige et le gel, est très difficile évidemment. C’est pourquoi on favorise l’automne », explique Dominique Terugino, arboriste chez Arboplus Inc, entreprise québécoise spécialisée dans l’arboriculture urbaine qui opère notamment sur le territoire montréalais. 

Des bienfaits pour tous

En plus d’embellir le quartier et d’offrir un milieu de vie plus agréable à la population en augmentant le couvert végétal du secteur, la présence d’arbres sur le territoire urbain occasionne de multiples bienfaits. « Les arbres améliorent la qualité de l’air, aident à réduire les îlots de chaleur et participent à éviter l’érosion du sol causée par les ruissellements de pluies abondantes », explique Dominique Terugino. 

La plantation d’arbres contribue à enrichir la biodiversité urbaine en fournissant un habitat essentiel pour des animaux. « Ils représentent des abris pour les oiseaux et les écureuils, qui sont très présents sur le territoire montréalais », renseigne-t-il. 

Les arbres ont également « un impact positif sur le bien-être de l’être humain », souligne l’arboriste. En effet un rapport de Nature Québec, publié le 5 avril 2022, sur les effets de la nature sur la santé mentale confirme ces bienfaits, mentionnant notamment la réduction du stress, une sensation de bien-être en ville ou encore une augmentation de la concentration et de l’énergie en milieu urbain. 

La volonté de l’arrondissement de RPP à verdir davantage son territoire rejoint une tendance aujourd’hui généralisée. « Quand j’ai commencé dans le métier, c’était commun de recevoir des demandes nocives pour les arbres comme l’étêtage ou des élagages complètement drastiques. Aujourd’hui, on ressent que nos clients dans la région de Montréal sont de plus en plus sensibilisés, aussi bien à propos de l’importance des arbres que de l’importance de l’expertise », conclut Dominique Terugino.