Photos courtoisie arrondissement de RPP.

RPP SE DOTE DU TOUT PREMIER PLAN DIRECTEUR EN LOISIR À MONTRÉAL

Souvent figure de parent pauvre en termes de priorité, du moins pour nombre d’administrations municipales, le loisir dans son sens large fait rarement l’objet d’une attention particulièrement soutenue d’une ville ou d’un arrondissement. Mais les temps changent, et la pandémie nous a peut-être fait prendre conscience plus que jamais de l’importance d’avoir accès près de chez soi à des infrastructures et des équipements pour se divertir. L’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie a bien saisi la tendance en annonçant ces derniers jours un plan directeur quinquennal exclusivement dédié au loisir, une première à Montréal, ainsi qu’un plan d’action aussi étalé sur cinq ans. Une initiative pilotée par le conseiller du district Marie-Victorin, Jocelyn Pauzé, qui a fait carrière en loisir pendant près de 30 ans avant de briguer les suffrages sous les couleurs de Projet Montréal il y a quatre ans.

Reconnaître l’importance du loisir

En se dotant d’un plan directeur en loisir, qui inclut l’activité physique, la culture et le loisir tant scientifique, cognitif que récréatif, l’administration du maire François Croteau voulait affirmer d’un geste concret l’importance qu’elle accorde au milieu de vie des Rosepatrien.nes, elle qui est notamment reconnue aujourd’hui pour sa vision écocitoyenne et ses réalisations écoresponsables (ruelles vertes, entre autres). « Ce qui ressort particulièrement de ce plan, c’est que l’arrondissement reconnaît et voit aujourd’hui le loisir comme un catalyseur des communautés, un vecteur d’intégration important. Il concrétise aussi notre vision de milieux de vie à échelle humaine, toujours dans l’angle de la transition écologique. Finalement, on vise à développer des lieux et équipements de loisir qui seront davantage accessibles et inclusifs pour tout le monde, pour toutes les clientèles », explique Jocelyn Pauzé.

Le conseiller de Marie-Victorin et spécialiste du loisir, Jocelyn Pauzé (crédit photo Bonnallie Brodeur).

Ce plan directeur, sur la table de travail depuis déjà deux ans, a été concocté en collaboration avec les élus et les employés de divers services de l’arrondissement, mais aussi avec la participation de nombreux organismes en sport et loisir de Rosemont–La Petite-Patrie afin de mettre sur papier une vision commune incluant les forces vives sur le terrain. « Concrètement, le plan directeur a rapidement permis d’identifier 45 actions qui sont détaillées dans le plan d’action quinquennal qui a été publié en même temps que le plan directeur. Les acteurs impliqués vont les déployer en transversalité et en suivant une vision commune. Ces actions viseront à exploiter davantage les espaces publics pour élargir la pratique intérieure et extérieure du loisir, offrir davantage d’opportunités à la pratique libre ainsi qu’à élaborer des aménagements plus écoresponsables et accessibles », ajoute le conseiller municipal.

Les stratégies clé découleront de trois orientations qui représentent le fondement du nouveau plan directeur en loisir de RPP. Ainsi, la première orientation prévoit « d’enrichir et optimiser l’offre en loisir public », la deuxième « de doter l’arrondissement d’environnements favorables à la pratique du loisir dans une perspective durable », et la troisième « de faire de l’arrondissement une organisation de loisir municipale performante, collaboratrice, mobilisatrice, responsable et innovante ».

Pourquoi sortir un tel plan quinquennal maintenant, après un an de pandémie qui prive encore les Montréalais.es d’un grand nombre d’infrastructures de loisir? « Dans le contexte actuel, le loisir constitut à mon avis plus que jamais un apport indéniable à la santé tant physique que mentale et sociale, et ce pour tout le monde. La pandémie a vraiment mis en lumière comme jamais auparavant la pertinence sociale du loisir, qui devrait être perçu comme un service de proximité essentiel. Notre Plan directeur vient lui accorder la priorité qu’il se doit », avance Jocelyn Pauzé.

Ça donne quoi, un plan directeur en loisir?

À la lecture des deux documents de l’arrondissement (les liens pour téléchargement sont à la fin de l’article), il apparaît légitime de se questionner sur la réelle influence qu’aura cet exercice sur le quotidien des Rosepatrien.nes. Rempli de bonnes intentions, est-ce que l’arrondissement se donnera les moyens (souvent financiers) de ses ambitions? Le conseiller de Marie-Victorin est convaincu que oui. « Je pense que le message que nous avons envoyé à la population ces dernières années au niveau des infrastructures de loisir, c’est que c’est une priorité pour notre administration. Un grand nombre d’infrastructures et d’équipements ont été rénovés, reconstruits ou carrément créés ces dernières années dans RPP, et nous avons l’intention de continuer dans ce sens, voire même accélérer le processus », affirme Jocelyn Pauzé.

Nouveaux jeux d’eau au parc Cité-Jardin.

Pour appuyer ses propos, le conseiller de ville citera notamment en exemple les nouveaux jeux d’eau au parc Cité Jardin, qui ont été conçus non seulement pour les tout-petits, mais aussi pour les adultes avec du mobilier urbain invitant à la détente, l’inauguration imminente d’une nouvelle section aquatique au parc de la Louisiane, la construction en cours du Complexe aquatique Rosemont, la mise à niveau complète du parc Étienne-Desmarteau avec entre autres un nouveau terrain de soccer synthétique et une nouvelle piste d’athlétisme, la reconstruction de nombreux chalets de parc, et bien d’autres réalisations du genre qu’il identifiera tout au long de l’entrevue. « En lien plus concrètement encore avec le nouveau Plan directeur, nous avons annoncé récemment la construction de terrains de pickleball au parc Beaubien afin d’offrir plus d’opportunités de loisir aux aînés. Cela rejoint notre objectif de mettre en place des équipements variés qui permettent de divertir une plus large clientèle. Nous avons aussi mis sur pied cette année une programmation quatre saisons dans nos parcs, ajouté à certains endroits de la location d’équipement, nous avons aménagé plus de sentiers de marche, balisé beaucoup mieux les buttes de glissade, nous avons même enneigé certains sites de glissade pour permettre leur utilisation plus tôt en saison, des actions qui découlent en fait du nouveau Plan directeur », explique Jocelyn Pauzé.

En plus de viser le développement d’espaces récréatifs plus polyvalents à l’avenir, favorisant une diversité d’usages, l’arrondissement souhaite ultimement pouvoir offrir à ses citoyen.nes la possibilité de se divertir dans un rayon de 500 mètres. Un véritable réseau d’infrastructures de loisir « de proximité ». « Pour y arriver il faudra certainement innover mais je crois que c’est possible. Le loisir, ce n’est pas toujours de grandes infrastructures, ça peut être aussi très très simple comme aménagement, un petit espace nature enclavé par exemple », soutient le conseiller de Marie-Victorin. Ce dernier affirme également que l’arrondissement est actuellement en réflexion pour adapter sa tarification de services de loisir afin de les rendre plus accessibles à certaines clientèles moins favorisées financièrement, comme les nouveaux arrivants, les bénéficiaires de l’aide sociale, ou les aînés par exemple. « Le nouveau Plan directeur va certainement nous amener vers ce genre d’actions », dit-il.

Nouvelle piste d’athlétisme au parc Étienne-Desmarteau.

Pour un service du loisir à l’hôtel de ville

Selon celui qui a œuvré dans le secteur du loisir pratiquement toute sa vie, jusqu’au titre de directeur d’un grand centre de loisirs municipaux, la Ville de Montréal aurait avantage à créer un service central dédié spécifiquement au loisir afin d’appuyer les équipes dans chacun des arrondissements. « Pas dans l’objectif de centraliser les façons de faire, les programmations et les achats, mais plutôt pour offrir une expertise plus pointue aux arrondissements, en termes notamment de recherche et développement, pour faire des analyses poussées du marché du loisirs, des particularités et besoins des différentes clientèles, pour offrir de l’aide dans la rédaction et le montage d’offres de services, par exemple. Je pense que les équipes de loisir dans les arrondissements pourraient bénéficier grandement d’une équipe d’experts à laquelle elles pourraient se référer. Moi, je milite pour cela », conclut le passionné du loisir, et conseiller du district Marie-Victorin.

Pour consulter le plan directeur cliquez ici.

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