François Limoges (photo : EMM)

ROSEMONT–LA PETITE-PATRIE ANNONCE 4 GRANDS PROJETS

La nouvelle équipe d’élu.es de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, avec le maire François Limoges en tête, n’a pas pris de temps avant d’amorcer plusieurs projets inscrits dans leur plateforme électorale. Composé une fois de plus exclusivement de membres de Projet Montréal, rappelons que le nouveau conseil d’arrondissement n’en demeure pas moins très différent de celui des dernières années, alors que seul Jocelyn Pauzé retrouve son poste de conseiller dans le district de Marie-Victorin. Quant à François Limoges, conseiller du district de Saint-Édouard pendant 12 ans, il occupe maintenant le siège de maire d’arrondissement, prenant le relais de François Croteau, qui dirigeait le conseil depuis 2009.

Les nouvelles élues du conseil d’arrondissement sont par ailleurs Dominique Ollivier (district du Vieux-Rosemont), Josefina Blanco (district de Saint-Édouard), et Ericka Alneus (district Étienne-Desmarteau). À noter que ces trois dernières élues siègent toutes sur le Comité exécutif de la Ville. Mme Ollivier en est la présidente, responsable des finances, des ressources humaines, des relations gouvernementales, de la lutte au racisme et aux discriminations systémiques et de la langue française; Mme Blanco est responsable de la diversité, de l’inclusion sociale, de l’itinérance et de l’accessibilité universelle; et Mme Alneus est quant à elle responsable de la culture et du patrimoine. Pour le nouveau maire François Limoges, ces nominations reflètent en quelque sorte la solidité et la valeur du conseil d’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. « La forte représentation de nos élues sur le Comité exécutif de la Ville est une magnifique opportunité pour Rosemont–La Petite-Patrie puisque l’arrondissement sera ainsi directement à la table où se prennent les grandes décisions. Le nouveau conseil d’arrondissement, et j’inclus ici Jocelyn Pauzé, est composé de personnes pertinentes, brillantes, et qui ont le goût de travailler fort. Ça parait déjà sur le terrain avec plusieurs initiatives qui ont démarré très rapidement après l’élection », affirme-t-il.

Le nouveau Conseil d’arrondissement de RPP, après la victoire du 7 novembre (photo tirée de la page Facebook de François Limoges).

RPP lance quatre nouveaux projets

Rencontré hier en visioconférence, François Limoges a annoncé à EST MÉDIA Montréal que l’arrondissement allait de l’avant avec quatre projets faisant parti de la plateforme électorale de sa formation politique lors de la récente campagne électorale. L’administration municipale avait prévu une conférence de presse à ce sujet la semaine dernière, mais compte tenu de la crise sanitaire, l’annonce publique a dû être annulée. Ainsi, le nouveau maire confirme que le mandat de revitalisation du « P’tit Beaubien », secteur commercial de la rue Beaubien entre la 35e et la 41e avenue, a reçu le feu vert du Conseil d’arrondissement. « On veut vraiment redynamiser ce secteur à fort potentiel par des aménagements audacieux. On veut faire quelque chose de beau, d’attractif, qui deviendra un projet signature pour l’arrondissement », a déclaré le maire, qui avait fait de cette promesse un enjeu phare de sa dernière campagne.

De plus, l’arrondissement annonce que le projet de verdissement sur toute la longueur de la rue Bélanger ira de l’avant dès 2022, et que l’administration municipale vient d’être mandatée pour trouver un endroit dans l’est de Rosemont où implanter un premier marché public dans ce secteur. Deux autres projets promis en campagne électorale. Finalement, François Limoges annonce l’embauche d’un commissaire au développement économique à l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. « Il sera la porte d’entrée pour les commerçants et les entrepreneurs qui veulent s’installer ou développer leurs activités commerciales sur le territoire. Que ce soit pour des questions de permis, d’emplacements physiques, de réglementation et même pour des questions de programmes de financement, les entrepreneurs pourront maintenant s’adresser à cette personne », explique François Limoges.

En lien également avec son récent discours électoral, le nouveau maire a réitéré sa volonté de prendre part activement aux débats et enjeux touchant l’est de Montréal, alors que sous le règne de son prédécesseur l’arrondissement se faisait plus discret à ce chapitre. « J’ai dit que je serais présent dans l’est de Montréal et c’est ce que je fais depuis l’élection. Je participais à des événements avant la recrudescence de la COVID, je suis là pour les activités de réseautage, et mon agenda de janvier et février est passablement rempli de rendez-vous avec des acteurs de l’est afin de faire avancer des dossiers et créer des liens. Il y a depuis un bout de temps des occasions extraordinaires de mailler des projets entre les arrondissements de l’est de Montréal et j’ai bien l’intention d’être un partenaire très actif pour le développement du territoire. J’y tiens vraiment », exprime François Limoges.

Un maire passionné de politique

Si le Rosepatrien aujourd’hui à la tête de l’arrondissement est bien connu dans son ancien district de Saint-Édouard, qu’il a représenté pendant 12 ans, il demeure certainement en ce début de mandat une nouvelle figure pour nombre de citoyens de RPP. Qu’est-ce qui caractérise alors particulièrement François Limoges? D’abord, c’est un « p’tit gars » de Rosemont, qui est né et qui a grandi dans le secteur. Ensuite, c’est un père de famille qui habite La Petite-Patrie depuis déjà plusieurs années. Et surtout, c’est un véritable passionné de politique et d’administration publique, qui possède notamment une excellente culture de la gouvernance montréalaise, mais aussi québécoise. « Je crois profondément en la fonction de politique, en l’appareil administratif, et en la politique. L’un sans l’autre ne peut être vraiment efficace, du moins à mes yeux », avance le principal intéressé.

À l’adolescence, il se découvre un intérêt marqué pour Montréal et ses quartiers, qu’il aime explorer régulièrement. À 23 ans, alors qu’il trouve que ça manque d’ambition politique sur la scène municipale, il prend le bottin de téléphone et contacte le RCM, le parti de Jean Doré, à ce moment opposition officielle à l’hôtel de ville. « J’ai rencontré là un parti extraordinaire, que l’on qualifie souvent aujourd’hui d’ancêtre de Projet Montréal. J’y croise des gens qui m’ont inspiré, comme Thérèse Daviau, Helen Fotopulos, André Cardinal ou Michel Prescott. À ce moment-là j’étais vraiment le petit jeune du parti, une organisation qui se cherchait après avoir gouverné pendant huit ans. Je suis tombé en amour avec l’administration municipale au contact de ces gens-là », dit-il.

Lorsque que le RCM se dissous plus ou moins en se fondant dans le parti Union Montréal, François Limoges décroche et deviendra, selon ses dires, « orphelin politique »… jusqu’en 2006. « C’est à cette période que j’ai vu apparaître sur mon radar Projet Montréal, et j’ai décidé d’aller y faire un tour voir qui c’était cette gang-là. Alors je suis allé cogner à la porte de ce que je pensais être la permanence et qui était en fait la maison du chef du parti, Richard Bergeron (rires). Il y avait un employé qui travaillait là une quinzaine d’heures par semaine. C’est lui qui m’a ouvert et qui m’a vendu ma carte de membre. La fin de semaine d’après se tenait le conseil général du parti, il y avait 30-40 personnes dans la salle. Beaucoup de bonne volonté mais très peu d’expérience politique. Mais des idées, une vision intéressante, et des gens qui étaient là par sincérité. Alors je suis entré dans Projet Montréal et je n’en suis jamais parti depuis », explique François Limoges.

Toujours selon ce dernier, il y aurait aujourd’hui un réel effet Projet Montréal qui a dépassé les frontières de la métropole, surtout depuis la dernière élection. « La politique municipale avant Projet Montréal était souvent vue comme un ensemble de fonctionnalités qui se limitaient, par exemple, à ramasser la neige, les ordures, à passer le balai… Il n’y avait pas de vision de la ville comme milieu de vie à part entière. Je pense que Projet Montréal a redéfini la politique municipale et a attiré une nouvelle génération. Maintenant cette vision, cette façon de faire de la politique a fait boule de neige partout au Québec, comme on l’a vu cette année à Longueuil, Gatineau et dans d’autres villes importantes. »

Questionné à savoir s’il se considérait aujourd’hui comme un « politicien de carrière », avec quatre mandats consécutifs, François Limoges répondra qu’il n’a pas « enfilé des mandats », ajoutant « j’ai continué mon implication dans la ville et dans Projet Montréal jusqu’à ce qu’on prenne le pouvoir, et là on est en train de l’exercer, ce n’est certainement pas le temps de passer à autre chose, au contraire il faut réaliser notre vision », termine le nouveau maire de Rosemont–La Petite-Patrie.